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Rouen : de Charybde en Scylla

Par Guillaume Cyprien
  • De Charybde en Scylla
    De Charybde en Scylla DR
Publié le Mis à jour
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Après la perte de leur terrain, une explosion d’usine, et une annulation de match, le coronavirus a sans doute clôturé une saison improbable pour Rouen.

Dans ce moment complètement incertain où le rugby français s’interroge encore sur la possibilité de finir ses championnats, les Rouennaises confinées, font déjà les comptes d’une saison marquée du sceau des imprévus à répétition. Leur montée en Top 16 avait été célébrée par la non-homologation de leur terrain principal. Depuis le démarrage de la compétition, elles sont les sans-abri de l’élite 1, jouant ici ou là, à Mermoz ou à Quevilly, où leurs demandes d’invitations sont compatibles avec les calendriers des clubs voisins. Elles s’entraînent sur un terrain de football. Au mois de septembre, victimes comme tous les Rouennais de l’explosion de l’usine Lubrizol, elles avaient été contraintes d’interrompre pendant quinze jours le cours de leur activité. Puis leur match contre Bayonne avait été reporté en raison des grèves. Reprogrammé le 14 mars, l’interruption de tous les championnats avant l’annonce du confinement, l’a rayé automatiquement de la carte de leur parcours. "N’en jetez plus", tente d’en rire leur entraîneur Cyrille Lloza, qui attend la suite dans une posture de sage philosophique.

Faire la guerre sans armure ?

Les championnats reprendront-ils ? La saison sera-t-elle blanche ? Conservera-t-on l’ordre des classements actuels pour en faire on ne sait quoi ? "Quoiqu’il soit décidé, nous accueillerons cette décision sans la contester, dit Cyrille lloza sans ciller depuis son confinement dieppois. Que voulez-vous que je vous dise ? Toutes les décisions seront bonnes et mauvaises à la fois. Si nous devions reprendre, les filles n’auront plus joué à quinze depuis le mois de janvier. Entre la trêve internationale, le jeu à X, et le report de rencontres, nous sommes complètement déconnectés de notre saison. Nous étions sur une bonne dynamique. Nous avions envisagé la possibilité d’aller chercher la septième place de notre groupe, ce qui nous aurait évité un match fratricide de relégation contre l’Ovale caennaise. Malgré toutes nos difficultés, les filles étaient prêtes à relever ce défi. Je crois qu’à partir de maintenant, tout cela ne veut plus rien dire. Nous avons fourni des programmes physiques, mais c’est de l’occupationnel. Comment lutter dans ces conditions ? Les grosses écuries sont déjà qualifiées, et si le championnat devait reprendre, elles pourraient programmer une reprise progressive. Nous, on devrait rentrer immédiatement dans nos enjeux du maintien sans aucune préparation, pour faire la guerre à chacune de nos sorties. C’est impossible. De tous les points de vue, nous vivons vraiment une saison tout à fait exceptionnelle."

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