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La bourse dévisse

  • Pour des clubs comme Toulouse qui génère une vraie économie autour de la marque Stade Toulousain, l’impact de la crise liée au Coronavirus risque d’être amplifié.
    Pour des clubs comme Toulouse qui génère une vraie économie autour de la marque Stade Toulousain, l’impact de la crise liée au Coronavirus risque d’être amplifié. Philippe Perusseau / Icon Sport - Philippe Perusseau / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Face à la situation de crise et les compétitions à l’arrêt, les clubs professionnels anticipent de lourdes pertes financières. Dans ce contexte, les clubs à l’économie raisonnée devraient être moins impactés. C’est notamment vrai pour le Pro D2, alors que le Top 14 et son économie inflationniste se prépare au crash. Pour se prémunir d’un accident industriel, beaucoup poussent à jouer la fin de saison, coûte que coûte. Plusieurs scénarios sont à l’étude pour y parvenir.

Comme tout un chacun, le premier réflexe des hommes qui font nos clubs de rugby est le même : "Pensez aux personnes, aux familles. Que chacun prenne soin de sa santé et de celle des siens. Le reste, ce n’est que du rugby…" relativise à ce propos Franck Azéma. Avant d’en venir à une hypothétique fin de sa saison et les différents scénarios qui en découlent, d’ores et déjà posés sur la table, les dirigeants de club ont donc géré l’urgence. Ce qui n’empêche pas, d’un autre œil, de poser le regard sur les comptes prévisionnels qui tiennent chaque structure professionnelle. À ce sujet, l’inquiétude est de mise.

Elle est légitime. Qu’importe le modèle, construit sur un maillage de partenaires locaux ou centralisé sur la fortune d’un homme autour de laquelle gravitent quelques apports, marginaux, les clubs du Top 14 sont en danger. "Les trous seront partout, dans tous les clubs, tous les budgets et il faudra bien les combler. […] Je ne crois pas que face à cette situation, un seul club soit protégé" jure un peu lus loin (page 6) Patrick Wolff, ancien vice-président de la LNR et expert-comptable au civil.

Face au péril qui se dessine désormais clairement, avec le chiffre de 100 millions d’euros de pertes cumulées qui s’avance vers le rugby professionnel français comme un spectre mortuaire, tout le monde n’est pas égal. Au moins, tout le monde aura des réponses diverses à apporter. Pour les clubs à l’économie "réelle", construite majoritairement sur la billetterie et le partenariat, il conviendra d’entamer sans tarder une vaste opération séduction pour conserver un maximum de partenaires, compenser les quelques départs qui se feront, quoiqu’il arrive, et maintenir l’adhésion d’un public jusqu’ici fidèle malgré l’enveloppe "loisirs" qui risque de fondre dans les prochains mois. Parce que, oui, face à un événement sanitaire d’une telle ampleur, le rugby entreprise retrouve soudain son costume de loisir.

Pour les clubs à l’ambition tractée par une grande fortune, il faudra surveiller de près les comportements et velléités de ces dites fortunes, qui seront en première ligne pour combler les trous. Autant d’incertitudes qui s’ajoutent à beaucoup d’autres : jouera-t-on la fin de saison ? Si oui, sous quel format ? Y aura-t-il des relégations ? Ces questions de demain sont celles d’aujourd’hui, pour mieux juger de l’ampleur des pertes et les anticiper. En rugby professionnel, comme ailleurs, la question n’est plus de savoir s’il y aura des déficits. Mais combien.

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