L’Australie prend les devants

  • Comme toutes les autres provinces australiennes et à l’image de la NRL qui n’a pas stoppé ces activités, les Waratahs de Harry Johnson-Holmes (à gauche) ont retrouvé le chemin de l’entraînement cette semaine. Et ce alors que le Super Rugby n’a pas prévu de reprendre de sitôt.
    Comme toutes les autres provinces australiennes et à l’image de la NRL qui n’a pas stoppé ces activités, les Waratahs de Harry Johnson-Holmes (à gauche) ont retrouvé le chemin de l’entraînement cette semaine. Et ce alors que le Super Rugby n’a pas prévu de reprendre de sitôt. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
Partager :

Vendredi, la présidente de la fédération australienne Raelene Castle a annoncé la création d’une compétition domestique, en remplacement du Super Rugby. La Western Force de Perth, qui avait été écartée en 2017, est réintégrée.

Comme nous l’avions écrit dans notre édition de vendredi, l’Australie travaillait activement à la création d’un championnat en vase clos afin de respecter les restrictions de déplacements, pour reprendre le plus vite possible une activité sportive et garder la face vis-à-vis des sponsors. Surtout vis-à-vis du diffuseur Fox Sports. Seulement, on n’imaginait pas que les dirigeants iraient aussi vite en besogne. Jeudi, pourtant, une information pour le moins annonciatrice tombait sur les écrans : les quatre franchises australiennes du Super Rugby reprenaient l’entraînement. Partout sur les réseaux sociaux, on voyait les rugbymen des Rebels, des Reds, des Waratahs et des Brumbies s’entraîner en extérieur, de façon collective et tout à fait normale. Des images surprenantes puisque, dans le même temps, trois franchises néo-zélandaises (Blues, Crusaders, Chiefs) annonçaient leur confinement total et volontaire, rejoignant ainsi les Highlanders, placés en quarantaine depuis leur retour d’Argentine.

Mais vendredi soir, la présidente de la Fédération australienne, Raelene Castle, mettait fin aux spéculations en annonçant la création d’une compétition domestique en Australie, laquelle se jouerait du 3 avril jusqu’au mois de juin, avec toutefois un format de phases finales qui resterait à définir. La compétition impliquera non seulement les quatre franchises actuelles de Super Rugby mais également celle de Perth, la Western Force, qui avait été exclue - sur fond de scandale - de la compétition en 2017 par le président d’alors, Bill Pulver. Propriété du multimilliardaire Andrew Forrest, la Force avait toutefois continué d’exister, évoluant dans le Global Rapid Rugby, un championnat spécialement créé par Forrest en 2018 et mélangeant six franchises venues d’Australie, des Fidji, de Hong Kong, des Samoa et de Singapour.

Le coronavirus est donc l’agent inattendu qui a permis au rugby australien de réunifier son aile est avec son aile ouest. C’est aussi celui qui va peut-être précipiter la disparition programmée de la franchise japonaise des Sunwolves, qui ne fait manifestement pas partie des plans des dirigeants australiens. Ainsi isolés, les Nippons pourraient avoir disputé leur dernier match de Super Rugby le 14 mars, avec une ultime défaite face aux Crusaders (14-49, lire ci-contre).

Quid du Super Rugby ?

Si les Australiens sont allés si vite en besogne, c’est parce que la survie du rugby pro australien - au sens propre - est en jeu. Même si les Néo-Zélandais planchent également sur un format de compétition domestique, le successeur de Steve Tew à la tête de la Fédération kiwie, Mark Robinson, a indiqué que ses caisses étaient pleines, avec plus de 90 millions de dollars en réserve (soit 48,2 millions d’euros). À l’heure où nous écrivons ces lignes, la presse des antipodes indique que les dirigeants devraient aussi faire une annonce comparable dans les jours à venir.

Dans ces conditions, que va devenir le Super Rugby ? Bien sûr, les fédérations sont en contact étroit avec la Sanzaar, organe suprême dans l’hémisphère Sud. Et cette dernière réfléchit jour après jour à une possible reprise de la compétition, ainsi qu’à la tenue d’éventuelles phases finales. Une décision devrait intervenir au mois de mai. D’ici là, la Sanzaar planche sur l’articulation possible entre ces compétitions domestiques et le Super Rugby. Une option consisterait en la qualification automatique de chaque leader de conférence, qui serait rejoint par les cinq meilleures équipes suivantes, en cumulant les résultats des sept journées de Super Rugby déjà écoulées ainsi que les résultats des compétitions domestiques. Mais ce n’est qu’une piste…

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?