Quel délai pour les indemnisations ?

  • Frédéric Calamel (président de Carcassonne)
    Frédéric Calamel (président de Carcassonne) Icon Sport - Icon Sport
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Pour les clubs, la solution du chômage partiel est une façon de limiter les dégâts. À condition que l’État rembourse dans les plus brefs délais. Ce n’est pas gagné.

Les clubs sont désormais sous le régime du chômage partiel. L’appellation est un peu trompeuse, assurément floue. Il signifie que les salariés recevront une "indemnité" égale à 70 % du salaire brut (environ 84 % du net). Pour les employés qui sont au SMIC, ce sera cent pour cent du net.

Mais du point de vue des clubs employeurs, il faudra attendre un remboursement de l’Etat, il sera intégral jusqu’à 7 000 euros (quatre fois et demie le SMIC). Mais pour les salaires supérieurs, les clubs ne seront remboursés qu’à hauteur de ce plafond ou plutôt de ce plancher. Ainsi, les clubs de Pro D2 seront donc relativement mieux lotis que les gros bras du Top 14. Ceux-ci devront donc assumer une grande partie des gros salaires. Frédéric Calamel, président de Carcassonne précise : "Mais il faut comprendre que nous n’aurons pas de rentrées d’argent, billetteries, buvettes, produits dérivés, sans parler du partenariat. À la fin du mois, nous allons bien sûr verser les 84 pour cent des salaires, en attendant le fameux remboursement de l’Etat. Mais quand va-t-il tomber ? Toute la question est là." Voilà le cœur du problème : la trésorerie des clubs va-t-elle pouvoir assumer cette sorte d’avance ? Quel sera le délai du versement des indemnisations ? "Pour le premier mois, je pense que tout le monde va pouvoir assurer ses engagements," prédit le président de Soyaux-Angoulême, Didier Pitcho. "Après, je ne peux rien dire de plus."

Frédéric Calamel poursuit : "Il faut envoyer un dossier au DIRECCTE, mais cet organisme est actuellement submergé. Il faut le savoir. Nous avons entendu parler d’un délai de dix à quinze jours avant le remboursement. Sinon, nous allons au-devant de gros problèmes de trésorerie, il faut en être conscient." Le DIRECCTE, c’est la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi, une agence de l’Etat chargée de veiller au bon respect du droit de travail. Alain Carré, président de Colomiers poursuit : "Personne ne peut dire à ce jour quel est notre horizon. J’ai entendu le gouvernement évoquer un "délai rapide et raisonnable" Comment décrypter ça ? J’espère juste que tout le monde est conscient de notre situation. Quand je dis, "Tout le monde", je pense aux services de l’Etat. Personnellement, j’espère que ça ne prendra pas un mois. On aura du mal à faire trop d’avances, on n’aura pas la trésorerie. Depuis que je suis président, tous mes salariés ont toujours été payés le premier du mois." Pour avoir une idée, le chômage partiel va coûter huit milliards d’euros sur deux mois. Aux dernières nouvelles, 21 000 entreprises l’avaient demandé au sujet de plus de 400 000 salariés.

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