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Pierre : « Le sport est impacté par le réchauffement climatique »

  • Ancien international, Julien Pierre a fini sa carrière en 2018 à la Section Paloise.
    Ancien international, Julien Pierre a fini sa carrière en 2018 à la Section Paloise. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Sensibilisé depuis sa plus jeune enfance à la cause animale, Julien Pierre, ancien deuxième ligne international de Bourgoin, Clermont et Pau, est engagé dans la protection environnementale depuis un voyage en Indonésie en 2009, notamment au travers de la fondation « La Passerelle Conservation ».

De quand date votre acuité pour la cause animale et environnementale ?

Depuis toujours, c’est dans mes gènes. Ma famille est très investie dans la gestion de parc zoologique. Mon grand-père a créé le Bioparc de Doué-la-Fontaine, en Maine-et-Loire, et a racheté le zoo des Sables-d’Olonne, en Vendée. Même si les parcs animaliers n’avaient pas forcément bonne presse, ma famille, comme la plupart des propriétaires de parcs en France et en Europe, était sensibilisée au bien-être animal. Le tri des déchets dans les zoos a commencé il y a bien longtemps. Notons aussi qu’il n’y a plus de prélèvement sauvage. La protection de l’environnement, de leur enclos, de leur habitat ou la réintroduction en milieu naturel de certaines espèces - car c’est très compliqué pour d’autres, c’est quelque chose qui existe bel et bien et depuis longtemps. Je baignais donc dedans mais c’est à partir de 2009 que j’ai souhaité m’engager à mon tour dans une démarche environnementale.

Pourquoi ?

Mon oncle, qui tient aujourd’hui le zoo des Sables-d’Olonne, m’a emmené sur l’île de Sumatra. De ce voyage, je n’ai pas ramené que le paludisme mais une prise de conscience, notamment sur le danger de la disparition des espaces verts et des forêts équatoriales. J’ai donc créé une fondation, en 2013, "La Passerelle Conservation", qui a pour vocation de récolter des fonds, à destination de programmes de sauvegarde d’espèces menacées. Nous travaillons avec le Parc animalier d’Auvergne. Nous avons commencé par organiser un trail nature, dans l’enceinte du zoo, pour récupérer des finances pour des programmes d’aide, notamment pour les panthères. Nous proposons aujourd’hui diverses activités ou animations pour sensibiliser le grand public. C’est pour moi la mission première des zoos. Les gens - et les enfants en particulier - viennent découvrir les animaux du monde, ou la faune locale d’une région, mais doivent en profiter pour être éduqué. Exoticamis, à Albi, ou Exotic Parc, à Pau, nous ont rejoint et se donnent comme mission d’informer les gens sur les bonnes attitudes à avoir.

Le fait que vous soyez connu est-il un plus ?

J’ai essayé durant ma carrière de mettre à profit ma petite notoriété pour changer, éduquer. L’an passé, nous avons pu reverser 100 000 € à des programmes de sauvegarde dans le monde entier. "La Passerelle Conservation" va aussi lancer, dans les prochaines semaines, une fois la crise actuelle passée, un programme pédagogique ambitieux, Biodiv-Educ, destiné à sensibiliser les élèves d’école primaire à la préservation de la biodiversité dans son intégralité, en s’appuyant sur les forêts anciennes auvergnates. Nous allons aller délivrer notre message dans les classes grâce aux nouvelles technologies. Je crois beaucoup à ce projet.

Ces derniers jours, vous avez aussi voulu sensibiliser les pouvoirs publics sur la pollution lumineuse par l’intermédiaire d’un message sur Twitter ?

Oui, à mon humble échelle. Cette période de confinement nous donne le temps de réfléchir. Alors, vu que l’on ne se déplace plus la nuit, pourquoi ne pas profiter de cette crise pour faire des économies d’énergie et diminuer l’éclairage public ? Les scientifiques pourraient ensuite mesurer son impact. L’écologie ne doit pas être coercitive. Si chacun fait un petit geste, un petit effort, cette petite action peut prendre une grande ampleur à 9 milliards. Les choses peuvent encore changer !

Et dans le monde du rugby ?

Il y a encore pas mal de progrès à faire mais j’ai pu m’apercevoir que dès que l’on fait le premier pas, clubs, joueurs ou supporters suivent ! Le sport est déjà impacté par le réchauffement climatique. C’est pour cela qu’il doit s’engager encore plus. Et le rugby en particulier. Le lien social qu’il créé peut soulever des montagnes. Les rugbymen pros sont des modèles, ils doivent montrer l’exemple. Et cela marche. Quand la Section paloise m’a permis de lancer des actions RSE (responsabilité sociale des entreprises), j’ai vu qu’une fois que le public avait mis un doigt dedans, il jouait le jeu. Sur la gestion de nos déchets, de l’énergie, on doit créer la dynamique. 

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