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Laval, terre de mission

Par Midi Olympique
  • Dans ces terres de Mayenne où le football est roi, les Lavallois, ici en bleu, luttent pour faire vivre la passion ovale.
    Dans ces terres de Mayenne où le football est roi, les Lavallois, ici en bleu, luttent pour faire vivre la passion ovale. DR
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En Mayenne, le RCL souhaite pouvoir jouer son rôle de leadership mais la pente est raide.

À l’extrême nord des Pays-de-la-Loire, le club de Laval fait de gros efforts pour survivre. La région dévouée au dieu football n’est pas un atout en termes de culture rugbystique et dans le département de la Mayenne, où seuls trois clubs coexistent, il faut redoubler de volonté et d’engagement pour compenser les incommodités du contexte. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, le RC lavallois a connu le bonheur de la Fédérale 3 dans les conditions particulières d’un budget de 80 000 €, le plus faible de la division. Avec très peu de moyens mais un bon groupe de jeunes joueurs, le club tira le produit de bonnes personnes, au bon moment au bon endroit.

Mais la belle aventure tourna court. Président du RCL depuis trois ans, Elbert Steyn, né au Kenya et possédant des origines sud-africaines, était à l’époque joueur et il n’a aucun mal à analyser les causes d’un succès éphémère : "Dans l’euphorie, le club n’a pas su faire les bonnes choses dans le bon ordre. Nous avons un peu paniqué et nous avons fait venir des joueurs sans que nous en ayons les moyens. Cela n’a pas été réfléchi. À Laval, il y avait une caserne qui a fermé et la perte des militaires a porté un rude coup à la ville."

Un terrain synthétique en 2021

Aujourd’hui, les années de Fédérale sont loin. En Première-Deuxème Séries, le RCL sait que s’il ne parvient pas à accéder à la Promotion Honneur ou à l’Honneur, ses meilleurs jeunes s’en iront vers les centres de formation de Nantes ou de Rennes. Avec son modeste budget de 50 000 €, dont 35 % sont consacrés aux transports, notamment des cadets et des juniors, Elbert Steyn et les siens mènent un âpre combat au quotidien. "La formation, ce n’est pas évident non plus, regrette-t-il. Nous avons à Laval un seul cursus qui peut être suivi du début à la fin et nous perdons beaucoup de joueurs à 19 ans. Il y a deux ans, il n’y avait que quinze joueurs à l’intersaison. On ne savait pas si on allait repartir."

Sur les terres mayennaises, l’école de rugby accuse aussi le coup et souffre de ne pouvoir trouver davantage d’encadrants compétents. Hégémonie du ballon rond oblige, la prospection ne peut se faire que dans les écoles privées. Le président se désole : "Il manque un peu de profondeur rugbystique mais nous ne sommes que bénévoles. C’est un phénomène de société mais les gens consomment le rugby comme on va à la piscine ou à la salle de sport." Cela dit, le ciel lavallois n’est pas que gris. Le club est dans une bonne dynamique et se veut lieu de rencontres, de partages et de fêtes. Une génération - dont Elbert Steyn fait partie - a quitté le club et la transition est difficile. Du coup, le collectif, aux ordres des coachs et anciens joueurs, Arnaud Gourral, Jérémy Bazire et Elbert Steyn est très jeune et souffre de l’absence d’un "papa".

Une autre particularité du RCL intrigue, tous les dirigeants sont étrangers, quelques Anglais, Catalans, Gersois… "C’est quelque chose qui m’échappe car nous allons avoir 60 ans", s’interroge le président. Mais contre vents et marée, le rugby lavallois veut rester optimiste. Il est en bagarre constante pour avoir un terrain annexe au sein du complexe dédié au club de foot. Une bonne nouvelle est venue de la mairie qui a fait la promesse de réhabiliter, pour 2021, un terrain synthétique hors d’usage qui jouxte le seul terrain disponible. Concluons alors sur une note encourageante : "L’année dernière, nous avons créé une équipe féminine et c’est très positif. Elles sont une vingtaine et elles ont changé la vie au club par leur présence." Un peu de rose…

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