À propos de sport

  • Fabien Galthié jouant avec des enfants
    Fabien Galthié jouant avec des enfants Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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L'édito d'Emmanuel Massicard... Au moment où notre société déborde de bonnes intentions à l’adresse des personnels soignants et de tous ceux qui demeurent au service des autres, le sport se retrouve malgré lui sur le devant de la scène. D’abord loué pour l’engagement de ses acteurs sur le terrain de la lutte contre le Covid-19. Et devenu sujet de discorde depuis que nous sommes enfermés.

On ne joue plus, c’est logique. On s’entretient tout juste (parce que c’est bon pour la santé), chez soi et à transpiration raisonnée (parce que l’effort à haute intensité peut être nocif… Pour la santé). Les joggeurs, eux, sont scrutés, critiqués même par certains à la vue tellement basse qu’ils les confondent avec les troupeaux d’inconscients rassemblés dans les parcs de nos grandes villes, aux premiers jours du confinement.

Au vrai, tout cela nous renvoie à l’image du sport dans la société française ; longtemps déconsidéré avant d’être célébré par la grâce des exploits de nos footballeurs, handballeurs et autres judokas. Féminins et masculins, ils ont incarné ces dernières années cette France qui gagne dans laquelle nous nous sommes tous un peu, parfois beaucoup, identifiés.

Certains sportifs ont aussi fait tomber les barrières de leur discipline, pour s’imposer là où personne ne les attendait : en politique, dans les médias ou à la tête d’entreprises. Mais ces réussites n’ont fondamentalement rien changé de la place du sport dans notre société française : toujours en marge, contrairement au mode de vie anglo-saxon qui l’a parfaitement intégré.

Chez nous, la réussite du sportif est trop souvent le revers de ses échecs, d’ailleurs souvent sur le chemin de la scolarité. Chez nous, entre études et terrains, il faut choisir. L’un ou l’autre. Rarement les deux. Même le rugby s’est plié au diktat en devenant professionnel, oubliant ses racines et sa culture anglaises. On y fait désormais carrière, comme si cela pouvait durer toute la vie. Et on s’y accroche le plus possible, comme pour y puiser la jeunesse éternelle. N’avoir qu’une vie, en somme…

Qu’en sera-t-il demain, après le coronavirus ? Sûr, rien ne changera tout de suite dans l’approche éducative : le sport sera toujours le parent pauvre de nos écoles. Pour beaucoup, il restera même un mirage. Avec l’argent en toile de fond. Pour d’autres, il portera une part de risque au moment de la reprise pour la santé de ses pratiquants.

Au moment où les premières voix s’élèvent pour dénoncer le danger sanitaire, le rugby pro s’accroche, lui, à l’espoir de terminer ses saisons. Jusqu’à quand ? À voir, selon la durée du confinement. Plus le temps va passer et plus la reprise s’annonce aléatoire. Et dans l’entourage de certains clubs, on en vient même à se demander s’il serait de bienvenu d’avoir à fêter un titre quelques semaines seulement après le passage d’une pandémie qui n’épargnera personne.

Mais rassurez-vous : avec ou sans compétition, le sport assumera sa mission de service public quand d’autres se mettent en retrait. Avec le temps, il ne perdra rien de sa capacité à fédérer. Dans une société qui change déjà sous les coups de boutoirs du Covid-19, le sport pourrait surtout avoir à mener la course de la reconquête citoyenne qui s’annonce. Devenir le point de ralliement, le terrain de l’engagement sociétal et environnemental. C’est là où, demain, il sera attendu. Et pour nous, le rugby plus que tous les autres. Avec ou sans compétition. Toujours avec ses acteurs. Et Midol, présent au milieu du jeu. à nos lecteurs

En raison de la décision unilatérale de La Poste de ne plus distribuer le courrier que trois jours par semaine, votre « Midol » ne sera pas dans vos boîtes aux lettres ce lundi. Comme si les temps n’étaient pas assez durs. Une situation dont nous vous faisons part avec tous nos regrets. Et une grosse pointe d’agacement…

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