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L'Argentine espère encore accueillir la France

Par Maxi Lluduena avec Marc Duzan
  • Les Argentins de Jeronimo de la Fuente croient encore possible de disputer les deux tests prévus contre les Bleus, à Cordboa et à Santa Fé, début juillet.
    Les Argentins de Jeronimo de la Fuente croient encore possible de disputer les deux tests prévus contre les Bleus, à Cordboa et à Santa Fé, début juillet. Icon Sport - Icon Sport
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Au pays du tango, le rugby est, comme ailleurs, paralysé par l’épidémie de Covid-19. Malgré tout, les responsables du rugby argentin refusent encore de tirer un trait sur la tournée d’été.

En Argentine, les rues sont vides. Buenos Aires, la "cité de la furie", transpire désormais d’un calme dont on ne sait encore combien de temps il durera. Aux balcons de la ville, les gens s’interpellent, chantent à tue-tête, passent le temps comme ils le peuvent. Le 19 mars, le président Alberto Fernandez, au pouvoir depuis quatre mois, a donc décrété un "isolement social préventif" en Argentine, réduisant de façon drastique les permis de circulation dans le pays d’Amérique du Sud. Une semaine plus tard, l’homme d’état décidait même de fermer les frontières du pays. Dernièrement, la quarantaine a été étendue jusqu’au 13 avril et, comme en France, la police demande aux citoyens dans l’obligation de travailler des attestations d’employeur et des permis de circulation valides.

Les Jaguares à l’arrêt

Pour l’instant, le pays déplore trente-six décès et la première victime, un homme de 64 ans, décédé le 7 mars, rentrait d’ailleurs d’un séjour à Paris. Au pays du tango, on attend désormais le pic de l’épidémie dans les heures à venir et la pandémie devrait un peu plus plomber l’économie d’une nation déjà au bord de l’apoplexie : pour freiner le phénomène, des crédits ont été alloués par le gouvernement aux petites entreprises, des déductions de charge ont aussi été accordées au entrepreneurs argentins. Par ailleurs, les violences domestiques et les féminicides ont tristement augmenté dans tout le pays depuis le confinement, obligeant les forces de l’ordre à se démultiplier, aux quatre coins du territoire, pour encadrer la population et, aussi, distribuer de la nourriture dans les quartiers les plus pauvres.

Le rugby n’est évidemment pas étranger à cette suspension quasi totale d’activité et, du côté de la Fédération (UAR), on se prépare à affronter des temps difficiles même si le président Marcelo Rodríguez s’est voulu rassurant lors de l’assemblée générale annuelle ce mardi : "Pour les cas d’extrême urgence, en raison d’un manque de ressources financières, les fédérations provinciales peuvent se tourner vers la UAR. Nos comptes sont sains (le bilan financier 2019 a été adopté à l’unanimité, N.D.L.R.) et nous serons en capacité de flécher certaines de nos dépenses vers un fonds de soutien." Toutefois, le premier tournoi à souffrir des conséquences de la pandémie fut la SúperLiga Americana (une sorte de Super Rugby d’Amérique du Sud regroupant six franchises d’Argentine, du Brésil, du Chili, du Paraguay, d’Uruguay et de Colombie), annulée dès sa première année après que seulement trois matchs aient pu être disputés. Les Jaguares ? Ils s’apprêtaient à affronter les Highlanders le 13 mars, en Super Rugby, quand ils apprirent une heure avant le coup d’envoi que le match était annulé.

Pichot : "Ne pas ajouter à la pression ambiante"

Les Pumas, qui devaient affronter les Bleus les 4 et 11 juillet, sont eux aussi dans le flou. Et si en France, certains articles de presse annoncent l’annulation pure et simple de la tournée du XV de France en Amérique du Sud, les dirigeants argentins ne sont, de leur côté, pas aussi catégoriques. La semaine dernière, la UAR a donc tenu à nous faire passer un document au sein duquel elle explique son positionnement : "L’épidémie de coronavirus change le scénario jour après jour. La UAR est actuellement suspendue aux décisions de son gouvernement et des autorités sanitaires. Mais pour le moment, il n’y a pas eu d’officialisation de la part de World Rugby sur ce qu’il se passera ou pas dans les mois prochains. Pour la Fédération, la tournée de juillet est maintenue tant que, pour son gouvernement, la santé des joueurs, des supporters et des dirigeants est garantie." Dans les colonnes du quotidien de Rosario El Ciudadano, le vice-président de World Rugby, Agustin Pichot, a quant à lui déclaré au sujet de la fenêtre de juillet : "Tout va dépendre de ce qu’il se passera dans les trente ou soixante prochains jours. Nous avons des réunions téléphoniques tous les jours, au sujet des tournées et du calendrier international. Au final, se demander s’il y aura ou pas des tournées d’été rajoute à la pression ambiante."

Quant au championnat amateur argentin, qui regroupe quatre-vingt-onze clubs dans la seule ville de Buenos Aires, il aurait dû débuter le 4 avril mais fut lui aussi suspendu pour une durée indéterminée. De l’autre côté de l’Atlantique, le rugby est donc paralysé, d’Ushuaia, le point le plus austral de la planète, jusqu’à La Quiaca, la cité la plus au nord du pays. Et au milieu de ça, il y a 4 353 kilomètres de route où la balle ovale a provisoirement disparu…

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