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La fin des championnats se précise

  • Le rugby reprendra progressivement ses droits, d’abord par les championnats domestiques, comme le Top 14, puis le rugby international et les Coupes d’Europe. Photos Icon Sport
    Le rugby reprendra progressivement ses droits, d’abord par les championnats domestiques, comme le Top 14, puis le rugby international et les Coupes d’Europe. Photos Icon Sport
Publié le Mis à jour
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CORONAVIRUS - Cette semaine a une nouvelle fois été jalonnée de réunions diverses, que ce soit entre les présidents du rugby français ou du côté de World Rugby, où siègent les fédérations. Qu’en retenir ? Le pire est à venir, semble-t-il...

La pandémie de Coronavirus et la suspension des championnats auront au moins eu le mérite de réchauffer les relations entre Ligue et Fédération, plutôt froides sans être tout à fait glaciales, jusque-là. En début de semaine, Paul Goze envoyait donc un courrier aux trente présidents des clubs professionnels pour leur annoncer que la LNR et la FFR travailleraient désormais de concert, afin de réfléchir à un scénario éventuel de reprise et, surtout, aux différents formats des championnats professionnels (Top 14 et Pro D2) pour la saison prochaine. Au sein de ce même courrier, le président des présidents exhortait aussi ses disciples à davantage de discrétion, les dernières réunions ayant largement fuité dans la presse : « La réunion sera désormais ouverte à un seul représentant par club, le président » ou son mandataire, en cas d’absence du patron dudit club.

Le lendemain ? Ils étaient nombreux autour de la table, plus exactement connectés à la même visio-conférence. En réunion exceptionnelle, on trouvait donc les trente présidents du rugby professionnel, des dirigeants de la LNR autour de Paul Goze (président) et Emmanuel Eschalier (directeur général) ainsi que les membres du premier cercle de la FFR : Bernard Laporte, Serge Simon (vice-président), Laurent Gabbanini (directeur général) et Alexandre Martinez (trésorier). Ce soir-là, la réunion s’est ouverte par une prise de parole de Paul Goze, annonçant que l’objet du meeting portait avant toute chose sur les montées de Fédérale 1 au Pro D2. à ce sujet, si la FFR souhaite toujours que deux clubs de Fédérale 1 accèdent au Pro D2 la saison prochaine, la Ligue préfère de son côté figer le championnat de deuxième division avec les seize pensionnaires actuels, sans descente ni montée.

A cet instant-là de la réunion, le président de la Ligue, viscéralement attaché à l’idée de terminer le championnat en cours, a alors donné la parole au patron de la Fédération, lequel a tenu à rassurer les présidents de Pro D2 sur ce point précis : si ceux-ci acceptent la montée de deux clubs de Fédérale 1 vers le Pro D2, la redistribution des droits télés (de 16 à 18 clubs) n’en sera pas impactée. Faut-il comprendre que la FFR financera la montée des deux clubs en question et compensera ainsi le possible manque à gagner (les redistributions de Canal +, en fait) des pensionnaires du Pro D2  ? C’est en tout cas ce qu’en ont déduit les présidents du rugby pro, mardi soir. La visio-conférence, elle, se terminait par une prise de parole de François Rivière : le président de l’Usap, jusqu’à présent silencieux, demandait alors à Bernard Laporte pourquoi les montées de Pro D2 à Top 14 n’étaient plus d’actualité. Le président de la Fédération, jouant l’apaisement, rétorquait que le sujet n’était en rien l’objet de la réunion, refusant ainsi de s’ingérer dans une problématique a priori réglée.


Une reprise du championnat relèverait du miracle


Si le sort d’un Pro D2 à dix-huit clubs n’est pas encore bouclé, il semblerait aujourd’hui que les présidents, d’abord sceptiques à l’idée de partager le gâteau avec deux bouches supplémentaires, aient depuis revu leur position, s’apercevant que le nouveau format, bien que plus long, rajouterait surtout deux matchs à domicile et, par voie de fait, les recettes allant avec. Mais quoi qu’induisent les prochaines « annonces communes » de la LNR et de la FFR à ce sujet, c’est une phrase de Bernard Laporte, survenue lors de cette même réunion et révélée sur notre site Rugbyrama.fr, qui a recentré le débat au sujet d’une problématique plus globale : « Chers présidents, je voudrais vous faire part des informations que je tiens de mes récentes réunions à World Rugby. L’une des hypothèses de reprise, la pire, convient en effet d’un retour à la normale à janvier 2021. » Laporte dramatise-t-il la situation ? Oui et non. Comme le souhaitent Paul Goze et ses plus indéfectibles soutiens (Jacky Lorenzetti, Laurent Marti…), le championnat a toujours une infime chance de reprendre d’ici quelques semaines. Si le miracle se produit, le huis clos sera de rigueur puisqu’il devrait être bientôt officialisé par le ministère des Sports que les rassemblements de plus de cent personnes seront interdits jusqu’au 31 août prochain.

D’un autre côté, un président de club nous confiait aussi, mercredi soir et au sortir d’une autre réunion LNR, que Bernard Dusfour, le président de la commission médicale de la Ligue et en prise directe avec le gouvernement, aurait annoncé aux patrons de clubs que le sport professionnel ne serait malheureusement pas une priorité au moment du déconfinement, une hypothèse qui, si elle se confirmait, mettrait un terme définitif à une possible reprise. Malgré tout, les idées continuent d’affluer à la table des discussions : la dernière, émise par Pierre-Yves Revol, faisait même état d’un scénario de reprise étalé sur quatre week-ends, un format qui démarrerait en huitièmes de finale. « Utopique », aurait répondu Paul Goze au président du Castres olympique.


La prochaine saison pourrait démarrer le 8 août


Si l’avenir n’est pas tout rose pour le rugby professionnel en France et que l’on se dirigerait aujourd’hui vers un coup d’envoi de la saison 2020-2021 au 8 août, à l’échelle internationale, la situation semble bien pire encore. Selon nos informations, la pire hypothèse retenue par les dirigeants de World Rugby cette semaine fait ainsi état d’un « retour à la normale en janvier 2021 ». Dans un document ayant circulé lors d’un meeting de World Rugby et que nous nous sommes procurés, des recommandations médicales posent le planning suivant : 1) reprise des entraînements à la fin du confinement ; 2) reprise des compétitions domestiques à huis clos ; 3) reprise des compétitions continentales (Coupe d’Europe, Tournoi des 6 Nations…) à huis clos ; 4) retour à la normale des calendriers domestiques et internationaux.

Si l’annulation des tournées de l’été 2020 ne laissait plus guère de doute, il se pourrait donc que le rugby international souffre encore très longtemps de la pandémie et de ses conséquences. « On marche sur la tête, nous confiait en début de semaine un président du Premiership. Lorsque l’Afrique sera touchée par l’épidémie, les Springboks seront mis en quarantaine, les tournées, le Super Rugby et le Rugby Championship ne pourront même pas se dérouler normalement en 2021. Les dommages sur les économies des fédérations vont être considérables. » En annonçant dans nos colonnes lundi dernier la possible création d’une Coupe du monde des clubs, Bernard Laporte a enfin surpris le microcosme du rugby français et international, celui-ci jugeant le timing quelque peu curieux. Une poignée de temps plus tard, le président de World Rugby Bill Beaumont, par nature plus frileux que son colistier, assurait d’ailleurs dans la presse anglaise que le projet, toujours à l’état d’ébauche, ne mettrait pas en danger la Coupe d’Europe, comme l’avait assuré Laporte, soucieux de gagner quelques dates dans un calendrier surchargé. Pardon ? C’est un beau bordel ? Il y a un peu de ça, oui. Et c’est, en tout état de cause, une belle conclusion…

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