Le journal du rire

  • Nans Ducuing.
    Nans Ducuing. Nans Ducuing.
Publié le Mis à jour
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L'édito de Léo Faure... S’il ne faudrait rire de tout, paraît-il, on aimerait pourtant s’y aventurer. Aujourd’hui plus que jamais. Une fois au moins se souvenir que le rugby, s’il est aussi notre enjeu, est surtout un superbe divertissement qui nous ravit depuis tant d’années. Et qu’on y trouve encore à sourire, même dépouillés des matchs du dimanche.

La période est lourde, certes. Elle est aussi un hymne à la créativité pour qui veut s’en autoriser l’audace. Nans Ducuing, par exemple, y arrive si bien. L’arrière bordelais ne déçoit jamais son monde quand il trouve le temps d’un sketch, publié sur ses réseaux sociaux. Voilà qui tombe bien : avec le confinement, Ducuing a du temps. Beaucoup de temps. Et l’UBB, pas folle, a sauté sur l’occasion pour lui confier un week-end durant les clés de sa communication. Nans au saut du lit, Nans au déjeuner pâté-pinard, Nans au fitness "Véronique et Davina". Nans déguisé, toujours. Et toujours plein d’autodérision. Merci pour ce moment, à la légèreté précieuse par les temps qui courent.

S’il nous a régalés, Ducuing ne nous a pas pour autant surpris. Chez lui, ces fulgurances créatives sont une habitude. En revanche, d’autres se révèlent dans l’exercice du confinement. Prenez Laurent Cardona, par exemple. Pipasse ? Faut voir. Mais sacrément drôle quand il s’essaie au sketch filmé, pour se moquer du petit monde du rugby français. À commencer par lui-même. Voilà que l’arbitre s’assume bonnard, une fois tombé l’habit du fouettard. Vous en doutiez ? Vous en avez la preuve.

C’est ici, dans ces sketchs dérisoires de dérision, que le rugby continue de vivre et de faire ce pour quoi il a seulement été pensé : apporter de la joie. Vous lirez ces pages et vous jugerez de toutes les belles histoires qui sommeillent encore en ce sport. Et cette certitude, enfin : on peut bel et bien se prendre à sourire de tout.

Certains, pourtant, l’oublient encore, noyés dans leurs histoires de gros sous qui rapetissent, de guerres syndicales, de luttes de pouvoirs et de disputes électorales. Ceux qui discutent actuellement de l’avenir d’un rugby qui ne leur appartient pas manquent cruellement de cette légèreté.

Si l’heure est franchement grave, Messieurs, c’est alors qu’il faut justement apaiser les choses du rugby. Le temps des batailles intestines reviendra bien assez tôt.

Que les fausses ententes LNR-FFR empruntent enfin au folklore habituel du rugby de clocher et que Paul Goze, plus drôle et subtil qu’on veut bien le croire, se souvienne qu’à ce sport, si on cogne sur le terrain, on pardonne en dehors.

Que Laporte, formidable animateur de soirée, imitateur et chanteur de belle inspiration, troque un temps ses habits guindés de politicard pour ce qu’il est vraiment, dans sa nature la plus profonde : joyeux et bienveillant.

Que tous déterrent cette phrase, trop martelée pour qu’elle surprenne encore, dont on ne sait même plus si elle est vraiment de Jean-Pierre Rives ou d’un de ses disciples du bon mot : "Le rugby c’est un ballon et des copains autour. Quand il n’y a plus le ballon, il reste les copains." Cela fait désormais un mois qu’il n’y a plus de ballon. Les copains sont loin, enfermés chez eux. Mais il nous reste l’envie d’en rire.

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