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Trémoulière, la belle bio

  • Sur les terrains ou au sein de son exploitation bio de vaches laitières, Jessy Trémoulière est une véritable défenseuse du ballon ovale et de la culture fermière.
    Sur les terrains ou au sein de son exploitation bio de vaches laitières, Jessy Trémoulière est une véritable défenseuse du ballon ovale et de la culture fermière. DR
  • Sur les terrains ou au sein de son exploitation bio de vaches laitières, Jessy Trémoulière est une véritable défenseuse du ballon ovale et de la culture fermière.
    Sur les terrains ou au sein de son exploitation bio de vaches laitières, Jessy Trémoulière est une véritable défenseuse du ballon ovale et de la culture fermière. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Jessy Trémoulière, élue meilleure joueuse de la décennie 2010-2020, s’investit avec beaucoup d’ardeur et de courage dans la petite exploitation familiale et bio d’élevage de vaches laitières. En avril dernier, elle nous parlait de son métier sans filtre et avec une très belle sincérité.

À la prise de rendez-vous, elle vous prévient d’un ton décidé. "On ne peut s’appeler qu’en fin de matinée, une fois que j’ai fini mes travaux avec les animaux. L’après-midi étant également consacré à la ferme, ce n’est qu’au moment de la pause déjeuner que je peux discuter avec vous." Jessy Trémoulière a une double vie. Et quelle vie ! La meilleure joueuse du monde 2018 et Oscar annuel féminin de Midi Olympique tient avec son papa Serge et son frère Amaury une exploitation bio de vaches laitières à Bardierse, tout proche de Brioude en Haute-Loire. Une ferme à dimension humaine. Une quarantaine de vaches laitières nourries exclusivement au fourrage et aux céréales de l’exploitation. "En 2009, suite au décès de ma mère d’un cancer de la peau, mon père s’est remis en question au niveau professionnel. Il ne voulait plus utiliser de produits phytosanitaires. Il a eu une prise de conscience, a voulu revenir à l’essence même du monde paysan. Ne plus s’empoisonner. Il a alors entrepris le virage bio." Si les mots sont durs et l’épreuve de vie dramatique, il ne faut pas y voir une once d’apitoiement sur son sort. La voix de Jessy Trémoulière est enthousiaste pour parler de son monde et sa famille.

Des troisièmes mi-temps pour donner le biberon aux veaux

En septembre dernier, elle a d’ailleurs renoncé (à seulement 27 ans) à la sélection de rugby à VII et la saison qui va avec, aux quatre coins du monde. Trémoulière voulait rester près des siens et ses animaux. "Après quatre ans de vie à Paris, ma campagne et la vie à la ferme me manquaient. J’ai alors décidé de me concentrer uniquement sur le XV, avec comme objectif la Coupe du monde 2021." Avant cela, son quotidien et son emploi du temps surchargés impressionnent. "Je me lève vers 6 heures, pour aller traire les vaches à 6 h 45. Mon père a 65 ans et je veux qu’il se préserve un peu. Mon frère est pris par d’autres tâches et c’est un moment que j’aime bien. Ensuite, avant le petit-déjeuner, je donne à manger aux veaux et aux génisses. Puis, j’essaye de trouver un petit moment pour faire ma préparation physique individuelle. Ensuite, je dois m’occuper du repas pour le déjeuner. L’après-midi, une fois les activités à la ferme terminées, j’essaye de faire des exercices de course. Trois fois par semaine, je me rends à Romagnat pour les entraînements de mon club, qui débutent à 19 heures. Je ne traîne pas trop après, car j’ai 45 minutes de route pour rentrer". Elle détaille ce planning de ministre le plus simplement du monde. Avec, toujours dans un coin de la tête, le rugby. "Il est présent tout le temps. Quand je prépare des colis de viande, je les expédie avec chrono fresh à Rennes ou à Paris grâce à des relations du rugby. Et pendant les repas avec mon père, on parle très souvent de ballon ovale. à tel point que mon frère quitte parfois précipitamment la table." Sa ferme est aussi un rendez-vous pour des troisièmes mi-temps particulières avec ses coéquipiers. Jessy les invite, non pas pour boire des coups, mais donner le biberon aux veaux et faire déguster, à l’occasion, un bon rosbeef. "Chez nous, rien n’est trafiqué. Le traçage de la viande est simple : tout vient de notre ferme. Je sais que la consommation de viande rouge est un sujet un peu tabou, notamment dans le milieu du sport, mais je pense qu’il vaut mieux s’alimenter avec du très bon qu’avec n’importe quel produit vegan, soja ou tofu, dont on ne connaît pas la provenance."

Son terroir et ses bêtes, elle en parlerait "des heures". L’arrière aux relances électriques est d’abord une très belle défenseuse des produits fermiers et du bon goût alimentaire.

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