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Question 3 : êtes-vous inquiet financièrement pour la pérennité de votre club ?

Par Midi Olympique
  • Laurent Marti, Président de l'UBB
    Laurent Marti, Président de l'UBB Icon Sport - Icon Sport
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L’audit de la DNACG révélé ce lundi dans Midi Olympique, évaluant l’impact et les risques financiers que fait peser sur les clubs la situation actuelle, place seize clubs professionnels (neuf de Top 14 et sept de Pro D2) en situation de grand danger. « En l’état, ils ne pourraient pas présenter un budget qui leur permettrait une autorisation d’engagement pour l’année prochaine », dit même Dominique Debreyer, le patron du gendarme financier de la Ligue. Une situation qui verbalise l’inquiétude générale autour de la pérennité de nos clubs professionnels. Et qui pousse vers des réformes en profondeur de leur écosystème économique.

  • Éric De Cromières, Président de l’ASM Clermont Auvergne

J’ai vu les documents de la DNACG auxquels vous faites référence et mon club ne fait pas partie de ceux cités. Tant mieux, après tout ! Mais à tout dire, je ne comprends pas trop leurs éléments. À Clermont, nous sommes solides en fonds propres et c’est une bonne chose. En revanche, selon nos estimations qui restent à affiner, on estime une perte de 5 à 8 millions sur les deux saisons, de 2019 à 2021. C’est tout de même énorme.

  • Yann Roubert, Président du Lyon olympique universitaire Rugby

Il est impossible d’avoir des chiffres précis à l’heure actuelle parce que l’on ne sait pas comment on va s’en sortir mais il est très simple de voir que les conséquences seront très lourdes. Nos revenus sont passés de 100 % à 0 %. On vit de matchs et d’évènements qui se passent au Matmut Stadium de Gerland, de restaurants et de boutiques. Notre chiffre d’affaires est passé à 0 depuis la mi-mars, et d’une manière pas anticipée. Le dispositif de chômage partiel nous permet de réduire les charges mais pas totalement parce que la partie qui reste à charge est importante. On ne pourra pas assumer ces dépenses continuellement sans le moindre revenu. On aura besoin de l’aide de tous. Nous comme tous les autres clubs. Le LOU Rugby et son actionnaire principal, GL Events, ont la chance de sortir d’une belle année. Mais pour notre actionnaire, la situation est très lourde car c’est un groupe d’évènementiel. On sera impacté au même titre que tous les autres clubs.

  • Laurent Marti, Président de l’Union Bordeaux-Bègles

Sincèrement oui beaucoup, pour l’année prochaine. Car il ne faut pas se leurrer, nos partenaires sont touchés de plein fouet aussi par la crise. Ils souffrent autant que nous. Vont-ils vouloir remettre rapidement la main à la poche ? Je ne le pense pas. C’est pour cela que je dis haut et fort que le rugby professionnel est en danger. Cela va faire des dégâts. Cela fait treize ans que je suis à la tête du club et c’est le combat le plus dur que je vais être amené à disputer.

  • Philippe Tayeb, Président de l’Aviron bayonnais

Sur cette saison, je ne suis pas inquiet, parce que nous sommes dans un système perfusé par les aides de l’État. Nous avons des aides et une couverture sociale, en France, qui est plus qu’extraordinaire. Je crois que nous sommes le seul pays au monde à pouvoir bénéficier de ces aides de chômage partiel. Elles ne sont pas négligeables dans notre budget. Je ne suis pas inquiet, mais je suis très prudent pour la saison prochaine, car je ne sais pas comment vont réagir le partenariat, le grand public, les abonnés… Nous avons reçu beaucoup de messages de soutien à l’Aviron concernant le réabonnement et le non-remboursement des matchs. Par contre, on ne peut pas savoir, si à la rentrée on nous dit : « Vous allez jouer jusqu’en janvier à huis clos… »

  • Jean-François Fonteneau, Président du SU Agen Lot-et-Garonne

Notre club est sain financièrement. Mais oui, nous sommes inquiets. Pas sur cette fin de saison, mais sur la saison prochaine. Il faudra faire très attention. Déjà sur le plan du partenariat, car pour l’instant le rebond économique est très difficile à appréhender. Les sondages que nous faisons sont dans certains cas favorables, et dans d’autres non. Sur la billetterie aussi, on s’interroge. Car on ignore comment va réagir le public. A Agen, nous avons la particularité d’avoir un public très jeune, composé des jeunes des écoles de rugby, mais aussi un public historique qui est très âgé. On espère qu’ils viendront au stade. Mais il y a quand même une forte inquiétude sur ce sujet.

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