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Des clubs ont présenté des masses salariales prévisionnelles... à la hausse !

Par Léo Faure avec Emmanuel Massicard
  • Des masses salariales en hausse!
    Des masses salariales en hausse!
Publié le Mis à jour
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Alors que la DNACG préconise des baisses moyennes de masse salariale de 31 % (Top 14) et 27 % (Pro D2) l’an prochain, quelques clubs ont présenté des budgets prévisionnels loin du compte. De quoi intriguer.

La commission paritaire de jeudi, promise tendue et espérée décisive, a tenu ses engagements sur une partie au moins de l’énoncé. Elle a été chaude, effectivement. Traitant de l’épineux problème de la baisse des salaires qui sera demandée aux joueurs pour encaisser le contrecoup de la crise, elle a vu la DNACG poser d’emblée cette photo chiffrée et globalisée des objectifs en termes de masse salariale : 31 % de baisse nécessaire aux clubs de Top 14 et 27 % aux clubs de Pro D2. Un exposé bref qui eut le don de faire sortir les joueurs de leur silence, parmi ceux qui assistaient à la réunion.

On parle des membres du comité directeur de Provale dont Yoann Maestri, Louis Picamoles (lire ci-contre), Saïd Hirèche ou Clément Maynadier. Maestri, notamment, a pris longuement la parole devant les présidents. Avec cette voix portée, face aux chiffres fixés par la DNACG : à quoi sert de négocier si les exigences sont déjà imposées ? En filigrane, les joueurs et leurs représentants demandent l’accès libre aux livres de comptes des clubs. En clair, pouvoir constater les déficits réels à venir dans les clubs, pour négocier des baisses de salaires en cohérence.

Onze clubs aux masses salariales 2020-2021 jugées "atypiques"

L’enjeu touche à la disparité des clubs, de leurs modèles économiques et de la façon très variée dont ils seront impactés par la crise. Une diversité qui supporte mal les orientations communes de 31 % et 27 % transmises par le gendarme financier de la LNR. À ce sujet, d’ailleurs, les dernières informations sont pour le moins surprenantes.

Le 28 avril, les 30 clubs professionnels que compte le rugby français devaient remettre à la DNACG un premier budget prévisionnel pour la saison prochaine, possiblement réajusté par la suite mais qui tenait déjà compte des lourds impacts économiques que fait craindre la crise actuelle. Une menace face à laquelle tous les clubs ne sont visiblement pas logés à la même enseigne. Selon nos informations, dix-neuf clubs ont effectivement présenté des masses salariales dans leur prochain budget (2020-2021) qui évoluent dans les sphères préconisées par la DNACG, avec des baisses oscillant entre 25 % et 35 % par rapport à la version 2019-2020. Ces chiffres sont des objectifs, que ces clubs voudront alors atteindre via des négociations au cas par cas, avec les joueurs qui composeront leur effectif l’an prochain et qui devront certainement rogner sur leurs émoluments.

Quid des onze autres clubs ? Ils ont présenté un budget prévisionnel 2020-2021 où la masse salariale a été qualifiée d’"atypique" en interne, à la Ligue. Pour le dire autrement : ces clubs se projettent vers le prochain exercice sans faire grand cas de la crise que traverse actuellement le rugby, en maintenant leur projet et les finances qui lui sont allouées. Loin, donc, des consignes d’économies drastiques. Plusieurs clubs, c’est à noter, auraient même présenté à la DNACG une masse salariale… à l’équilibre voire en hausse ! "Ces gens vivent totalement en dehors des réalités. Ils ne se rendent pas compte de ce qui nous attend" commente-t-on du côté des observateurs.

Ces clubs sont au nombre de six en Top 14, supportés par du mécénat et qui, même en cas de chute de la billetterie et du partenariat, entendent bien maintenir le cap. En Pro D2, cinq clubs ont également opté pour masse salariale globalement stable. Le plus souvent des petits budgets, qui ne souffrent que peu de la crise actuelle avec des salaires moins élevés et intégralement pris en charge par l’état. Deux schémas économiques qui autorisent donc à garder de l’appétit. Au risque toutefois de voir le fossé financier se creuser cet été et la menace, à terme, de voir émerger des championnats à deux vitesses.

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