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Andreu : « Le rugby, ça reste un centre aéré pour adultes »

  • Marc ANDREU of La Rochelle during the Top 14 match between La Rochelle and Racing 92 on October 19, 2019 in La Rochelle, France. (Photo by Vincent Michel/Icon Sport) - Marc ANDREU - Stade Marcel-Deflandre - La Rochelle (France)
    Marc ANDREU of La Rochelle during the Top 14 match between La Rochelle and Racing 92 on October 19, 2019 in La Rochelle, France. (Photo by Vincent Michel/Icon Sport) - Marc ANDREU - Stade Marcel-Deflandre - La Rochelle (France) Icon Sport - Icon Sport
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Après avoir annoncé la fin de sa carrière professionnelle, Marc Andreu revient pour Midi Olympique sur les dessous de sa décision et ses projets d’avenir. Notamment sur son choix de jouer une dernièr saison en Fédérale 1 à La Seyne, premier gros coup du Président Fickou !

Vous avez annoncé la fin de votre carrière professionnelle la semaine dernière, sur les réseaux sociaux. Y étiez-vous préparé ?

C’était bizarre… Honnêtement, j’aurais voulu jouer une année supplémentaire à La Rochelle, notamment parce que Brice Dulin arrivait. Symboliquement, le fait de terminer ma carrière à ses côtés, c’est quelque chose qui m’aurait beaucoup plu, tout simplement parce que j’ai beaucoup de liens avec lui, entre nos années à Castres et au Racing…

Il se dit dans le milieu que si Brice Dulin a signé à La Rochelle, c’est en grande partie parce que vous avez servi d’intermédiaire…

Il y a eu Ronan O’Gara aussi, quand même ! Mais oui, nous nous sommes beaucoup eus au téléphone pendant sa période de réflexion et en toute modestie, je pense avoir pas mal pesé dans sa balance lorsqu’il s’est agi de trancher. Après, il s’en sortira très bien sans moi, je ne m’en fais pas pour lui. Il arrive dans un super club, avec un super public, où il aura tout pour se régaler.

En ce qui vous concerne, pourquoi n’avez-vous pas été conservé par le Stade rochelais ?

C’était un coup oui, un coup non, un coup peut-être. Oui, non, peut-être, oui, non, peut-être… Bon, voilà, ça a fini sur un non ! (rires) Le club m’a dit qu’il n’avait pas le budget pour me conserver, alors je le crois. Si je vois que La Rochelle recrute deux ou trois joueurs supplémentaires en cours de saison prochaine, je le prendrai peut-être différemment… Mais bon, malgré tout, le club a été plutôt réglo avec moi. J’avais fixé une deadline vendredi dernier, parce que je devais donner une réponse à une opportunité professionnelle. Et Jono Gibbes m’a appelé vendredi, à 9 heures du matin. Au moins, ça m’a permis de prendre ma décision sereinement.

Ma petite fierté, c’est d’avoir reçu après mon annonce des messages de tous les clubs où je suis passé, des joueurs, des bénévoles, des dirigeants. Un seul ne m’a rien écrit, mais bon, ce n’est pas bien grave…

N’avez-vous pas envisagé de jouer une dernière saison professionnelle ailleurs ?

Non. Je ne me voyais pas chercher à gratter à tout prix un dernier contrat d’une saison dans un nouveau club, juste dans l’optique d’avoir ma petite larme pour le dernier match de ma saison, avec mes enfants dans le bras sur la pelouse… Si c’était terminé à La Rochelle, le rugby pro était terminé pour moi, point.

Y a-t-il un souvenir en particulier qui garde une place à part dans votre carrière ?

Il y en a trop, quand on a eu la chance d’avoir connu des titres, quelques capes… J’ai aussi connu des déceptions, des finales de Coupe d’Europe perdues, mais à la fin on ne retient qu’une chose : ce sport en lui-même, et tout ce qu’il apporte en termes d’aventures, de rencontres. On dit que quand il n’y a plus le ballon, il reste les copains, mais c’est vrai… Comme m’a toujours dit ma compagne Julie pour me taquiner, le rugby, ça reste un centre aéré pour adultes, où on est en plus payé pour jouer au ballon. Il nous arrive parfois de l’oublier parce qu’on a parfois tendance à confondre le grave et le sérieux dans ce milieu, mais c’est la réalité… Cela a été une chance unique que de vivre cette vie-là, j’en ai bien conscience. Alors je n’ai pas de frustration, pas de regrets.

Malgré la brutalité de votre décision, on vous sent assez zen à l’idée de terminer votre carrière…

Comme me le disait Rémi Talès, ça y est, nous sommes prêts à passer dans le camp des "c’était mieux avant" ! (rires) On dit souvent de Toto et Lolo qu’ils étaient mes deux "pères", mais c’est un peu vrai. Ils m’ont toujours préparé à la fin, ils m’en avaient déjà parlé lorsque j’ai quitté le Racing. J’ai eu de la chance : j’ai connu quelques blessures, mais jamais trop méchantes, je termine ma carrière en bonne santé. Ma petite fierté, c’est d’avoir reçu après mon annonce des messages venant de tous les clubs où je suis passé, des joueurs, des bénévoles, des dirigeants… Un seul ne m’a rien écrit, mais bon, ce n’est pas bien grave.

Est-ce un hasard si, dans votre message sur les réseaux sociaux, La Rochelle est le seul club dont vous ne citez pas le nom des dirigeants ?

Le public à La Rochelle, c’est quelque chose de fabuleux. Après, j’ai eu davantage d’affinités avec les présidents d’autres clubs où je suis resté plus longtemps, comme Pierre-Yves Revol ou Jacky Lorenzetti, que j’adorais écouter me raconter ses histoires de travail au centre d’entraînement tôt le matin, quand nous prenions le café…

Café Merling ?

Question suivante ! (rires)

On faisait un apéro virtuel avec des potes dont Gaël Fickou, qui a appris comme ça que je rentrais à Toulon. Et cʼest là quʼil mʼa proposé de faire une dernière saison à la Seyne… Le manager là-bas est Martial Cottin, que je considère presque comme un membre de ma famille. [...] Cʼest une jolie façon de boucler la boucle.

N’empêche : cesser de jouer au terme d’une saison si bizarre ne constitue-t-il pas une énorme frustration ?

C’est vrai que comme fin, c’est plutôt étrange… Quand j’ai débuté la saison, je me disais que ça pouvait potentiellement être la dernière, mais je n’y croyais pas au fond de moi, alors je ne l’ai pas du tout abordée comme ça… Et puis, j’ai connu quelques pépins : cette blessure aux cervicales qui m’a ennuyé en début de saison, puis celle à l’épaule à la toute dernière minute à Glasgow. Et alors que je revenais, pan, le Covid-19 ! Au final, ce qui me frustre surtout, c’est d’avoir terminé la saison sans marquer le moindre essai, pour la première fois de ma carrière. Ça, j’avoue que ça m’a fait mal à la tête. C’est peut-être aussi pour ça que je n’arrête pas totalement.

C’est-à-dire ?

Voilà : comme je rentre à Toulon pour mon nouveau travail dans une boîte qui me propose un super plan de carrière, je vais aussi jouer une saison en Fédérale 1, à la Seyne-sur-Mer. Le hasard, ou plutôt le destin, veut que le manager là-bas est mon premier entraîneur à Toulon, Martial Cottin, que je considère quasiment comme un membre de ma famille. Et les entraîneurs sont aussi deux amis avec qui j’ai joué à mes débuts à Toulon, Fred Arniaud et Julien Capdellayre. Au final, je me dis que terminer ma carrière auprès d’eux, c’est lune jolie façon de boucler la boucle.

Avez-vous été contacté directement par le président Gaël Fickou ?

C’est ça ! (rires) Et c’est parti tout simplement : on faisait un apéro virtuel sur Houseparty avec plusieurs copains, dont Gaël. Au hasard de la discussion, quand il a appris que je rentrais sur Toulon, il m’a dit qu’il allait me rappeler, et c’est là qu’il m’a proposé de jouer à La Seyne. Voilà comment ça s’est passé ! Sans le confinement, ça ne serait peut-être jamais arrivé… (rires) Mais comme je vous le disais, finir là-bas, ça a du sens. Cela aurait pu être à Eauze, voilà, c’est à La Seyne… La philosophie du club me plaît et pour bien connaître Martial Cottin, je sais qu’il en sera le garant. Et pour tout dire, je suis content de redécouvrir ce rugby par lequel j’ai commencé, avec les longs déplacements en bus, le match de la réserve à 13 h 30, tous ces petits rituels qui font le rugby, quoi ! J’espère juste que je marquerai dès mon premier match à la maison parce que sinon, cela risque de m’agacer…

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