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« Je vais tout vous expliquer... », Dominici fait le point sur le projet de reprise de l’ASBH

  • Christophe Dominici porte avec un investisseur émirati un projet ambitieux pour l’ASBH.
    Christophe Dominici porte avec un investisseur émirati un projet ambitieux pour l’ASBH. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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En début de semaine, nos confrères de Midi Libre annonçaient que Christophe Dominici (48 ans), épaulé d’investisseurs du Moyen Orient, s’est déclaré candidat au rachat du club de Béziers (Pro D2). Mercredi matin, l’ancien ailier du Stade français nous a reçus chez lui, à Boulogne-Billancourt, afin de faire le point sur la situation.

Comment avez-vous rencontré ce mystérieux entrepreneur prêt à racheter l’ASBH ?

Je vais tout vous expliquer. Il y a quelques mois, mon ami Yannick Pons, un important viticulteur de l’Hérault, s’est mis en quête d’un acheteur pour son appartement à Paris. Un très bel appartement, soyons clairs. Il a tout de suite accroché avec un potentiel acheteur, un monsieur accompagné de sa famille et qui a rapidement fait l’acquisition du bien. Un lien de confiance s’est noué entre cette personne et Yannick, qui lui a expliqué le vin, la terre, Béziers, le rugby, Christophe Dominici…

Et puis ?

Un jour, la personne en question a dit à Yannick : "Je viendrai te voir à Béziers." À ce moment-là, mon ami ne savait pas quelle était l’activité de son interlocuteur. Deux mois plus tard, Yannick a reçu un coup de fil de cette personne, qui était à Béziers et souhaitait visiter ses vignes.

Et vous ?

Au cours d’un dîner organisé par Yannick Pons, j’ai rencontré cette personne qui m’a dit : "Je découvre le rugby mais ce que j’en vois me plaît beaucoup." Passée cette rencontre, cette personne a pris rendez-vous avec le maire, Robert Ménard.

D’accord…

S’en est suivie une première réunion entre l’investisseur et les propriétaires actuels du club, une réunion à laquelle je n’ai pas été convié. Certains dirigeants de l’ASBH ont dit : "Dominici a des casseroles, on ne veut pas le voir." Mais le projet, l’investisseur ne veut le réaliser qu’avec moi.

Comment s’est passée cette première réunion ?

Pas très bien… On a pourtant entendu dire que ce club merveilleux, doté d’une histoire plus riche que n’importe quelle autre, était en grandes difficultés financières. L’offre de mon ami investisseur tombe donc à point nommé.

Quel avis portez-vous sur les dirigeants actuels ?

Ce sont des gens très bien, je n’en doute pas. Ils ont investi de leur argent personnel dans l’ASBH pour faire perdurer l’entité. Pour l’avoir fait au Stade français à l’époque de Max (Guazzini), je sais ce que ça représente. J’avais alors mis 500 000 euros dans le club et le jour où on a été obligé de vendre à Thomas Savare pour 1 euro symbolique, j’ai reçu ma part -soit 3 %- sur cet euro-là. J’ai donc perdu 500 000 euros en une minute. Derrière ça, je suis revenu au Stade français sous l’ère Savare mais je n’étais pas à l’aise. J’étais un étranger dans ma propre maison. C’était affreux.

Alors ?

Derrière ça, j’ai pris du recul. Je me suis dit que si je revenais dans le rugby un jour, ce serait avec des hommes pour lesquels j’ai un feeling fort. C’est le cas, aujourd’hui. Alors, je peux comprendre que tout ça fasse peur. Mais ces gens-là, qui ont un passeport français, sont tous passionnés, attachants…

Parlez-nous de votre ami investisseur…

Il est issu d’une famille émiratie. C’est un très proche du pouvoir royal, quelqu’un qui a fait fortune dans l’extraction du pétrole. Sa surface financière est importante, pour ne pas dire gigantesque. Qu’un homme comme lui souhaite investir dans le rugby à l’heure où tous les partenaires quittent le monde du sport, c’est une chance… Voilà… J’ai rencontré sa famille, j’ai été présenté à leurs enfants. En clair, tout a été fait pour avoir la certitude que ce n’était pas utopique. Ce sont des gens qui veulent pour le moment rester discrets mais j’espère que vous les rencontrerez bientôt.

Que va-t-il se passer, désormais ?

Le maire, qui a beaucoup de choses à gérer avec le déconfinement, et les dirigeants sont en pleine réflexion. Mais j’ai confiance. Nous pouvons amener dans les jours à venir de solides garanties financières à la DNACG ; la FFR est au courant, tout est fait de façon transparente. Et j’ai prévenu mon investisseur : il perdra de l’argent en intégrant le rugby.

Qu’a-t-il répondu ?

Docteur Wild peut faire vivre dix générations derrière lui. Mon ami, lui, peut faire vivre cent générations derrière lui. Mais il veut vibrer, s’engager, faire plaisir et donner du rêve…

On parle donc d’un businessman plus important que le docteur Wild, dont la fortune est pourtant estimée à 8 milliards d’euros…

C’est… (il marque une pause) Voilà… Quoi qu’il en soit, vous le rencontrerez, je l’espère, très bientôt.

Quel est votre but ?

Nous voulons faire revivre le grand Béziers, faire rêver le peuple biterrois, rappeler au club ses plus grandes figures, s’appuyer sur cette génération de cadets qui vient d’être championne de France, deux années de suite… C’est une institution, Béziers. On ne peut pas faire n’importe quoi avec.

Combien votre ami est-il prêt à mettre ?

On veut aller le plus haut possible et très, très vite. L’argent n’est plus un souci. On a une surface financière capable d’amortir les grosses chutes. Il faudra éponger les dettes, racheter le prêt qui a peut-être été contracté pour assainir le club, recruter des compétences. On parle d’un premier investissement, direct, immédiat à 7 millions d’euros. En parallèle, mon ami mettra aussi de l’argent dans les vignes.

Avez-vous déjà commencé à prendre des contacts pour la saison prochaine ?

J’ai appelé Fred Aubert (ex-Stade français, FFF et FFBB, N.D.L.R.), une référence de la préparation physique en France. Il est prêt à nous accompagner si la transaction se réalise. J’ai aussi contacté des agents et un dirigeant de la Seyne-sur-Mer, pour savoir si Marc Andreu pouvait être intéressé. Ce n’était pas le cas, puisque le joueur a derrière un projet de reconversion. Vous voyez, on ne fait pas les choses à la sauvage.

D’accord…

Mais si les dirigeants actuels souhaitent laisser le club à des Biterrois, on respectera leur choix. On ne pourra rien faire contre ça.

Quel serait votre rôle dans un tel organigramme ?

Le challenge sportif me plaît : directeur du rugby, directeur sportif, on verra…

Votre investisseur semble motivé. Serait-il capable de mettre de l’argent ailleurs qu’à Béziers ?

Il m’a dit récemment : "Tu es d’où Christophe ? De Toulon ?" (rires) Il me suivra, c’est le challenge humain qui lui plaît. Encore une fois, je peux comprendre que les gens aient peur : mais regardez ce qu’ont fait les Qataris au PSG, c’est remarquable.

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Les commentaires (1)
jmbegue Il y a 3 années Le 14/05/2020 à 21:39

Des émirati qui investissent dans du vin. Un maire FN ou assimilé qui fait affaire avec des "estrangé"...
On nage en plein canular...