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Bouchet : « Je ne pense pas que nous ayons usurpé notre place en Fédérale 2 »

  • Bouchet : « Je ne pense pas que nous ayons usurpé notre place en Fédérale 2 »
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En six années d’existence et autant d’accessions aux échelons supérieurs, le club suisse vient d’atteindre le deuxième échelon fédéral où il compte a minima pérenniser son projet à long terme. Toujours sans prétention, mais non sans ambition.

La première saison du Servette au niveau fédéral était attendue au tournant… Comment l'avez-vous vécue ?

Plutôt bien ! (rires) On termine à la première place de notre poule, ce qui nous permet d'accéder à la Fédérale 2… Même si on y parvient sans être passé par les phases finales, je ne pense pas que cela soit usurpé. Cette première saison de Fédérale était un gros test pour nous, on ne peut pas dire que nous ayons survolé notre poule, loin s'en faut. Mais on est heureux de pouvoir se pérenniser au niveau fédéral sachant que c'était l'objectif à moyen terme de notre club dans une ambition plus globale : permettre aux jeunes rugbymen de Genève ou de Suisse d'évoluer à un niveau intéressant, sans avoir à s'expatrier. Il faut savoir que dans le championnat suisse, la trève hivernale est très longue et court de novembre à Pâques. C'est donc difficile d'y pratiquer régulièrement le rugby, qui plus est dans un pays où les sports phares sont le hockey, le foot ou le ski.

Avez-vous envisagé de refuser la montée ?

Non, pas du tout. C'est un honneur qui nous a été fait et on l'a pris comme tel. Notre projet est à long terme et notre objectif est a minima de nous maintenir au niveau fédéral.

Quelles seront vos ambitions au niveau supérieur ?

Depuis le début de l'aventure en 2014, chaque année est pour nous une découverte puisque nous sommes parvenus à grimper chaque saison d'un échelon. On est en apprentissage permanent, donc on se garde bien avant chaque saison de clamer quelque ambition que ce soit, hormis celle de bien figurer. Et honnêtement, il serait encore plus malvenu de le faire au vu de la saison qui s'annonce, avec cette poule d'une densité énorme. Nous allons tout de même croiser le fer avec Villefranche-sur-Saône, qui s'est maintenu sportivement sur le terrain en Fédérale 1 avant de demander à descendre à l'échelon inférieur, et quelques autres clubs centenaires qui sont des références régionales, en comparaison à nos six ans d'existence… Cela oblige à l'humilité.

Savez-vous combien de matchs le Servette a-t-il perdu, depuis sa création en 2014 ?

Je sais qu'on a encore jamais perdu à la maison. C'est notre petite fierté mais on préfère ne pas le dire trop fort, car on est bien conscient que cela arrivera un jour… Et sinon, je pense qu'en six ans d'existence, nous avons dû perdre environ une douzaine de matchs. On a des joueurs qui étaient là au tout début de l'aventure, qui ont su élever leur niveau de la Quatrième Série à la Fédérale 2.

Notre école de rugby est labellisée, et le fait d’évoluer en Fédérale va nous permettre de lancer un centre de formation digne de ce nom [...] C’est le cœur de notre projet : offrir aux enfants des quartiers suisses la possibilité de jouer au rugby au meilleur niveau possible.

Le recrutement du Servette est toujours très scruté au niveau régional… Allez-vous procéder à un remaniement massif, ou vous contenterez-vous de quelques ajustements ?

La saison prochaine, une grosse dizaine de juniors va intégrer l'effectif seniors, tandis qu'une dizaine de joueurs va nous quitter. On va aussi recruter une dizaine de joueurs pour renforcer notre effectif. L'an dernier, nous comptions 62 licenciés seniors dont 50 ont évolué au moins une fois en équipe première cette saison. En 2020-2021, on compte se situer autour de 70 licenciés seniors car certains week-ends, nous avons été un peu justes…

Vous évoluez à la Praille, un magnifique stade de 30 000 places où s’est notamment disputé l’Euro 2008… Espérez-vous un petit engouement au niveau du public la saison prochaine ?

C'est un peu l'inconnue… Il va y avoir de belles affiches, notamment des derbies contre Nantua, Annecy… Ce sont deux clubs qui ont déjà réalisé des affluences à 2000 personnes ces dernieères saisons, et nous avons déjà accueilli entre 1 000, 1 500 personnes. Si on arrive à faire augmenter encore un peu la jauge et nous hisser à la hauteur de nos adversaires quand ils viendront chez nous, ce sera déjà très bien.

Les clubs hexagonaux redoutent l'impact de la crise du Covid-19, qui a plombé les budgets et risque d'impacter entre 30 et 50 % des recettes de partenariat… Connaissez-vous le même problème ?

C'est le bon côté du mauvais côté… Comme nous avons peu de public, nous ne faisons pas payer les entrées aus tade en espérant nous rattraper sur les buvettes. Donc, le fait de ne pas jouer ne nous a pas handicapé au niveau de notre budget… En outre, comme nous sommes tout au bout du comité et que nous utilisons des transporteurs suisses qui sont globalement plus chers que dans l'Hexagone, nous avons de gros frais de bus tous les week-ends pour transporter toutes nos équipes, des moins de 6 aans aux seniors. Notre budget en a été d'autant plus épargné.

Celui-ci fait régulièrement l'objet de fantasmes… À combien s'élevait-il la saison dernière ?

Das l'ordre des 800 000 euros. Cela peut paraître beaucoup mais, rapporté au coût de la vie en Suisse, cela équivaut à peu près à un budget de 400 000 euros en France. Ce qui est déjà très bien, nous sommes d'accord… Mais il ne faut pas rêver, nous allons au-devant de difficultés comme tout le monde et c'est notre travail à nous, dirigeants, que de les assumer pour que les joueurs et les encadrants puissent se concentrer avec sérénité sur leur mission sportive.

Quelles difficultés ?

Les mêmes que tout le monde ! Vous savez, les partenaires qui nous suivaient jusqu'à présent le faisaient par sympathie pour notre projet, mais la sympathie a ses limites au regard de la faible popularité du rugby en Suisse. C'est pour cela qu'on se raccroche plus que jamais à notre formation. On est conscient que si des gens nous soutiennent, c'est parce qu'ils croient à notre projet d'offrir aux enfants des quartiers suisses la possibilité de jouer au rugby au meilleur niveau possible. Alors, pas question de nous en éloigner… Notre école de rugby est désormais labellisée, et le fait d'évoluer en Fédérale va nous permettre de lancer un centre de formation digne de ce nom. Je me répète, mais c'est vraiment le cœur de notre projet. de club.

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