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En réunion, les présidents évoquent un pacte de non-agression

  • Les quarts de finale de Champions Cup pourraient se jouer la saison prochaine en matchs « aller-retour ». Bernard Dusfour, le médecin de la LNR se veut confiant quant à la prochaine disponibilité des tests quand Simon Gillham, le président de Brive, propose un « gentleman agreement » entre les clubs. Photos Icon Sport
    Les quarts de finale de Champions Cup pourraient se jouer la saison prochaine en matchs « aller-retour ». Bernard Dusfour, le médecin de la LNR se veut confiant quant à la prochaine disponibilité des tests quand Simon Gillham, le président de Brive, propose un « gentleman agreement » entre les clubs. Photos Icon Sport Icon Sport
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Si la dernière réunion des trente présidents du rugby pro fut plus apaisée qu'à l'accoutumée, elle n'en fut pas pour autant dépourvue d'informations. Par exemple, les futurs quarts de finale de Coupe d'Europe pourraient être disputés sous format "aller-retour". Ce n'est pas tout...

Mercredi soir, les trente présidents du rugby professionnel avaient pris place, comme il est de coutume depuis le début de la crise, autour de leur sultan Paul Goze. Et la réunion, réalisée sous forme de visioconférence pour des raisons évidentes de commodité, fut probablement la plus apaisée de toutes. « Il y a des questions ? », lançait donc le président des présidents après chacun des alinéas abordés, dans l’ordre du jour. Des appels restés pour la plupart lettres mortes… Ce 20 mai, le meeting des patrons a donc démarré par le sujet d’actualité le plus brûlant, à savoir la création de la « Poule Nationale », la division intermédiaire entre Fédérale 1 et Pro D2. Au cours d’une réunion LNR/FFR ayant eu lieu en fin de semaine dernière, la fédé a donc demandé à la Ligue que celle-ci finance l’organisation de la compétition fédérale. Selon nos informations, les caciques de la LNR auraient alors répondu à Serge Simon, le bras droit de Bernard Laporte, que c’était impossible, tant la marge de manœuvre financière de la Ligue est à ce jour limitée. La FFR, qui présente elle aussi un lourd déficit, a-t-elle entendu les arguments de son émanation ? C’est en tout ce qu’a annoncé mercredi soir à ses pairs Alain Carré, le boss de Colomiers et de l’UPCR, le syndicat des clubs pros.

Passé le sujet commun à Bernard Laporte et Paul Goze, l’ordre du jour a rebondi sur le thème de la Coupe d’Europe. Comme nous vous l’annoncions la semaine dernière sur notre site rugbyrama.fr, le format proposé par la Ligue à l’EPCR, la société privée gérant la Champions Cup et la Challenge Cup, a reçu un accueil favorable de la part des Celtes et des Britanniques. La prochaine réunion du board de l’EPCR, prévue ce vendredi, devrait donc entériner, pour la Champions Cup, le format à vingt-quatre équipes réparties en deux poules de douze. Les rencontres de la phase préliminaire se dérouleront sur quatre week-ends, quand les phases finales s’étaleront quant à elles sur cinq dates. Une raison à cela ? Les quarts de finale de la Champions Cup se joueront sous format « aller-retour » et, en Challenge européen, le dernier round démarrera à partir des huitièmes. Le but de la manœuvre est ici limpide et consiste en une revalorisation du produit européen en lui accordant davantage de « dramaturgie », pour reprendre les propos d’un dirigeant de la LNR, mercredi soir. Afin de muscler un Challenge européen justement décrié, il est ainsi question d’y reverser dix clubs de Champions Cup au moment de la phase finale, une configuration qui devra néanmoins être validée par les diffuseurs de la compétition (France Télévisions, BeIN Sports, Sky Sports), lesquels financent évidemment le tournoi. Puisqu’il est question de gros sous, il est à signaler que si le passage à huit clubs français en Champions Cup (contre six auparavant) a l’avantage du consensus politique, il divise en revanche les émoluments versés par les télés de six à huit parts égales. Une nouveauté qui, à la surprise de plusieurs participants à la réunion de mercredi, n’a pourtant suscité la moindre émotion chez les clubs concernés…

Les tests Covid enfin disponibles ?

Sur le front international, la lettre conjointement envoyée par le Premiership anglais et le Top 14 à World Rugby a là aussi connu une issue heureuse puisque l’institution dirigée par Bill Beaumont a récemment répondu aux émissaires de la LNR que les ligues française et anglaise seraient conviées au prochain meeting de World Rugby prévu courant juin sur la réorganisation du calendrier international. Faut-il conclure que les compétitions domestiques ne souffriront pas de l’inévitable réajustement des matchs internationaux ? C’est évidemment trop tôt pour le dire…

Autour de Paul Goze et de son maître de cérémonie, le directeur de la LNR Emmanuel Eschalier, la conversation a alors rebondi que la question du protocole de reprise des entraînements. Celle-ci, prévue début juin dans les clubs professionnels, est toujours conditionnée à la réception prochaine des tests Covid, lesquels seront alors utilisés plusieurs fois par semaine dans les centres d’entraînement pour contrôler les joueurs. À ce sujet, le président de la commission médicale Bernard Dusfour n’a pas caché aux présidents de clubs qu’il avait bon espoir : « Sur le fait de l’accès aux tests, a donc expliqué Dusfour mercredi soir, je suis optimiste. J’espère que le gouvernement (qui réserve jusque-là les tests aux personnes infectées) nous en donnera très bientôt l’autorisation d’usage. » Selon le président de la commission médicale, la diminution journalière des entrées en réanimation depuis le début du déconfinement plaide en tout cas en ce sens. Pour l’anecdote, une fois que les rugbymen professionnels démarreront leur protocole de reprise, un étudiant en médecine sera également chargé de suivre au jour le jour l’évolution de l’épidémie dans les clubs, ce travail étant censé déboucher, d’ici quelques mois, sur une thèse de doctorat.

Gillham et le pacte de non-agression

Au fil des dernières entrevues entre dirigeants de la Ligue et les élus de Matignon, il est aussi ressorti que les étrangers des championnats professionnels ayant vécu leur confinement dans leur pays d’origine seraient soumis par les autorités médicales du pays à un régime de quarantaine stricte avant de pouvoir retourner dans leurs clubs respectifs. Par exemple, les Toulousains Cheslin Kolbe et Rynhardt Elstadt, le Racingman Bernard Le Roux ou le Toulonnais Eben Etzebeth, actuellement en Afrique du Sud, devront tous observer (avec leur famille) plusieurs jours de mise à l’écart avant de revenir à une vie normale, si tant est qu’il y en ait une dans les semaines à venir. Mercredi soir, la paisible réunion des présidents s’est conclue par une remarque plutôt pertinente du patron de Brive, Simon Gillham, sur la question de la baisse des salaires engagée depuis deux mois dans tous les clubs professionnels.

En tout état de cause, ces démarches se heurtent en des endroits comme le Stade français ou Montpellier à de fortes réticences de la part des joueurs, ce qui fit dire mercredi soir à Gillham : « Imaginons qu’un de nos salariés refuse la baisse des salaires, casse son contrat et quitte le club, pourraiton alors imaginer un gentleman agreement entre les présidents ? » Comprenez par là qu’il serait malvenu qu’un président embauche dans la foulée de son départ un joueur ayant quitté son ancien employeur au gré d’un bras de fer juridique. Si la proposition de Gilham n’a pas été commentée par ses pairs (qui ne dit mot consent ?), Paul Goze a de son côté glissé : « Dieu t’entende, Simon ! »

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