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Retière : « Tout ne sera pas appliqué »

  • Didier RETIERE - 30.03.2012 - Racing Metro 92 / Castres - 22e journee de Top 14. Photo: Dave Winter / Icon Sport.
    Didier RETIERE - 30.03.2012 - Racing Metro 92 / Castres - 22e journee de Top 14. Photo: Dave Winter / Icon Sport. Dave Winter / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Didier Retière - Directeur technique national

Que pensez des règles temporaires et facultatives préconisées par World Rugby ?

D’abord, il faut préciser que chaque fédération garde la liberté de les utiliser ou pas. World Rugby a voulu faciliter la phase de reprise de l’activité rugby et du jeu proprement dit.

Et que va-t-il se passer pour la France ?

Pour l’instant, nous n’avons pas encore décidé quoi et quand, nous allons appliquer ces règles. Cela dépend de l’évolution de la situation sanitaire. La dynamique étant plutôt bonne sur ce plan. Il y a des choses dans ces dix règles qui reviennent à cette volonté depuis plusieurs années à voir le jeu se dynamiser. En particulier celles sur le ruck qui peuvent être assez intéressantes. On va voir, dans les prochains jours, quelles règles on peut reprendre.

Celle sur une sortie du ballon trois secondes après l’appel de l’arbitre au lieu de cinq jusqu’à maintenant ?

Oui, mais aussi la non-autorisation à ce que des joueurs se joignent au ruck pendant ces trois secondes. Le ballon doit sortir et plus personne ne doit venir. On peut imaginer que cela va fluidifier le jeu et accélérer les sorties de ballon.

Sur maul aussi, il peut y avoir pas mal de modifications ?

Ceux qui ne feront pas parti de l’alignement, n’auront pas le droit de venir participer au maul. Que ce soit le lanceur ou des joueurs dits détachés. Avec une seule avancée autorisée sur maul, tu as intérêt à sortir vite la balle car autrement, tu perds la possession. Bon, ceci c’est à l’essai, on va observer ce qui va se passer en Nouvelle-Zélande et dans d’autres pays, pour voir ce que nous allons prendre. Rien n’est figé ou acté, pour le moment, le débat est encore ouvert.

Il y a semble-t-il une crainte, que ces règles dénaturent les phases de combat, forcément avec contacts, notamment les mêlées fermées ?

Il y a des règles en effet qui posent question. Pour le moment, ni la DTN, ni la fédération, nous nous sommes positionnés. Les modifications sur mêlée nous interpellent clairement. En France, la mêlée est une religion, Bernard Laporte l’a rappelé au comité des règles de World Rugby lors des premières discussions. D’ailleurs, sur ce que j’en sais, il n’y a pas eu un consensus de toutes les fédérations et c’est pour cela qu’une grande liberté leur ait laissé de pouvoir prendre tel ou tel dispositif. Il y a un risque de dénaturer le jeu si tu fais disparaître la dimension d’opposition entre les équipes. Il ne faut pas s’approcher un peu plus du rugby à treize.

Et sur les plaquages, en France, la fédération a déjà pris pour le monde amateur ce genre de mesure ?

Effectivement, avec en plus l’instauration du carton orange dont la logique me plaît. Plutôt que de sanctionner l’équipe, c’est le joueur qui l’est. C’est-à-dire que le joueur est exclu 15 minutes, mais il a le droit d’être remplacé à l’issue de sa période d’exclusion. Après, il faut bien réfléchir car c’est une phase qui est importante pour la sécurité des joueurs. Empêcher les plaquages hauts, c’est intéressant. C’est une option que l’on a privilégiée sur le rugby amateur.

Pour quels retours ?

On va sortir un bilan chiffré d’ici la fin du mois. Ce que l’on peut dire, c’est que nous avons senti que la très grande majorité des clubs et des joueurs concernés, nous faisaient un retour d’expérience positif. Cela a généré un jeu différent, cela a posé au départ des problèmes aux entraînements et sur les premiers matchs, mais après cette phase naturelle d’adaptation, la sensation est plus que positive.

Peut-on imaginer voir la ligne de plaquage descendre aussi pour les professionnels ?

Je crois que cela en prend la tendance. Ce qui est difficile dans le milieu pro, c’est de changer les habitudes, donc il faut manipuler tout changement de règle avec précaution, mais c’est le sens de l’histoire. On va vers un rugby plus centré vers plus de mouvements du ballon et des joueurs. À terme, on va assister à un abaissement du plaquage. Mais il faut le faire petit à petit. Cela vaut toujours le coup de s’interroger sur les règles. Je crois que le rugby est le sport qui le fait le plus et c’est intéressant.

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