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Le soleil renaît aussi chez les amateurs

Par Pierrick Ilic-Ruffinatti
  • Un goût d'inachevé pour les clubs amateurs
    Un goût d'inachevé pour les clubs amateurs Midi Olympique
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Si de prime abord le protocole de reprise semblait destiné aux structures professionnelles, des structures amateurs se sont également engouffrées dans la brèche. Reportage à Succieu Terres Froides où, pour faire le deuil d’une saison terminée avec un goût d’inachevé, on anticipe déjà l’exercice suivant.

17 h 47 mercredi. Alors que l’herbe repousse à vue d’œil suite aux trois jours de pluie consécutifs qui se sont abattus sur le Nord Isère, le portail du Gapillon, stade de l’Association Sportive Succieu Terres Froides s’ouvre pour la deuxième fois en moins d’une semaine. La preuve que la vie du 3e de sa poule de Promotion Honneur reprend ses droits après plus de deux mois d’arrêt ? Pas tout à fait, seulement deux groupes de neuf joueurs étant autorisés à s’entraîner ce soir-là. "Il a fallu se réinventer, mais lorsque nous avons eu la possibilité de reprendre personne n’a hésité, raconte Christophe Venditti, coach de l’équipe. J’ai sondé les joueurs un par un et ce sont eux qui ont fini de me convaincre." Protocole médical oblige, chaque joueur doit remplir son questionnaire médical avant d’entrer sur la pelouse, se laver les mains et faire attention à ne pas claquer une bise par inadvertance. 19 heures, l’entraînement peut démarrer. Gainage, exercices de course et quelques burpees toujours à dix mètres les uns des autres pour le premier groupe. Les fronts transpirent, et les excès de deux mois sans entraînement se font ressentir. Mais le plaisir est total. "C’est la troisième fois je cours depuis le début du confinement, rigole Romain arrière de l’ASSTF. Faire du sport seul c’était compliqué, mais là avec les copains c’est génial." La courte séance se termine par un gagne-terrain, et les sourires communicatifs des neuf acolytes laissent place au deuxième groupe. Même relâchement pendant deux mois et même conséquence : ô diable les points de côté, tout le monde est heureux d’avoir rechaussé les crampons.

"Tout le monde était demandeur"

Chacun débriefe sa séance, se dit qu’une intersaison de trois mois risque d’être interminable, mais se convainc que s’amuser avec les copains n’a pas de prix. Certains profitent du temps de désinfection des ballons pour promettre qu’ils arrêteront l’alcool jusqu’à nouvel ordre. Promesse partie pour être tenue ou oubliée ? Qu’importe, l’essentiel est bien ailleurs en ce début de mois de juin à Succieu : le plaisir du terrain est en partie retrouvé. "Nous avions peur qu’une si longue trêve nous fasse perde du monde ; des départs mais également des mecs qui arrêtent le rugby. Vous imaginez plus de quatre mois sans entraînement ?, explique le président et joueur (!) Jérôme Zanolin. Alors nous avons relancé la machine. Tout le monde était demandeur. Nous sentions un engouement et quand nous avons eu le feu vert de la FFR, c’était évident pour nous de repartir." C’est ainsi que les Succerois et le Gaulois qui orne le logo ont repris le chemin de l’entraînement, plusieurs semaines avant leur voisin berjallien (reprise collective prévue le 6 juillet). "Un jour, en rigolant, nous nous étions promis qu’un jour nous ne parlerions plus de l’ASSTF le petit club à côté de Bourgoin, mais du CSBJ le petit club à côté de Succieu !" nous conte hilare Jérôme Zanolin. Voilà qui est fait, pour le plus grand plaisir des Succerois, qui vont séance après séance pouvoir oublier l’amertume d’un exercice inachevé, pour se concentrer sur leur objectif ; l’accession à l’Honneur dès la saison prochaine.

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