Abonnés

Le grand débat du mercredi : Poirot, un choix qui divise

Publié le Mis à jour
Partager :

Seulement 27 ans et après 36 sélections, le pilier girondin Jefferson Poirot a surpris son monde en annonçant qu’il mettait un terme à sa carrière internationale. Une décision motivée par plusieurs facteurs, mais qui n’a pas manqué d’alimenter les discussions et le débat, comme vous allez le voir…

Voilà une annonce qui n’a laissé personne différent. Le 7 juin dernier, dans un entretien accordé à nos confrères de L’équipe, le pilier gauche bordelo-béglais Jefferson Poirot annonce qu’il tire un trait sur sa carrière internationale : "J’arrête l’équipe de France", lit-on en tête. Une annonce surprenante, pour plusieurs raisons. La première et peut-être pas forcément la plus évidente pour quiconque suit le monde de la presse, c’est que ce même Jefferson Poirot s’était exprimé peu de temps auparavant dans les colonnes de Midi Olympique, dans son édition du 25 mai dernier et dans lequel il faisait part de son envie débordante de remporter des titres avec l’UBB, ainsi que du fait qu’il aurait volontiers accepté le rôle du capitaine du XV de France (rôle qu’il a déjà tenu une fois face au Tonga durant le Mondial dernier), mais jamais de sa volonté de tirer un trait sur le maillot bleu.

Pourtant, il n’a pas pris sa décision en deux semaines : de son propre aveu, il l’a prise pendant le Tournoi, après la victoire face à l’Italie, le 9 février dernier. Une décision mûrement réfléchie, donc. Comme celle du deuxième ligne clermontois Sébastien Vahaamahina qui fit une annonce similaire via une lettre envoyée à notre site rugbyrama.fr, le 21 octobre dernier au lendemain de la défaite de l’équipe de France en quart de finale de la Coupe du monde face au pays de Galles.

Sept mois plus tard, rebelote. Cette fois, c’est au tour de Poirot de jeter l’éponge bleue. Et pourtant. Comme "Vahaa", il est en pleine force de l’âge : 27 ans, et 36 sélections au compteur. Surtout, le pilier gauche figure dans le groupe France avec lequel il a disputé le dernier Mondial au Japon (4 matchs, 3 titularisations) et le dernier Tournoi (3 matchs, 1 titularisation), le tout à seulement trois ans d’une échéance majeure : la Coupe du monde en France.

Introspection

Aussi surprenante puisse être sa décision, celle-ci est venue d’un sentiment d’usure : le grand vide ressenti après la défaite du Mondial, puis surtout son ressenti après sa fameuse entrée en jeu contre l’Italie le 9 février dernier : "J’ai fait une entrée en jeu qui ne me ressemble pas. […] J’ai le sentiment de ne pas avoir tout fait pour que ça se passe bien. C’est ce qui me dérange. Je me souviens que j’étais pressé que le match se termine. Ça ne m’était jamais arrivé." Cette introspection est appuyée par d’autres facteurs : celui familial, car Jefferson Poirot est l’heureux papa de deux enfants en bas âge, et le sportif, avec les cadences infernales imposées par des calendriers qui se superposent. Il n’est pas question ici de discuter ces raisons, qui n’appartiennent qu’à l’intéressé.

En tout cas, au vu de la surprise de son président de club Laurent Marti (ci-dessous) ainsi que de son manager Christophe Urios, le club n’a aucunement influencé son choix. Pire, Marti préférerait qu’il revienne sur sa décision, afin de continuer de se développer en participant à nouveau aux joutes internationales. Pour d’autres, comme l’ex-pilier des Bleus Sylvain Marconnet, cette décision est totalement incompréhensible. L’ancien pilier gaucher d’un Stade français et de Biarritz connaît pourtant bien la question de l’usure d’une carrière, lui qui a amassé pas moins de 84 sélections avec les Bleus, un record toujours en cours… Jean-Pierre Garuet se montre quant à lui plus nuancé, et reconnaît que le système consume les âmes et use les corps… Quant à vous, chers lecteurs, vous comprenez la décision de Poirot. C’est ce qu’a révélé notre sondage, lancé en début de semaine dernière sur notre site Rugbyrama.fr, et auquel 57 % d’entre vous se sont dits "pas choqués" par ce choix, qui aura toutefois divisé la France du rugby.

Jefferson POIROT of France during an opposition between French military rugby and French rugby team on January 25, 2020 in Nice, France. (Photo by Pascal Della Zuana/Icon Sport) - Jefferson POIROT - Nice (France)
Jefferson POIROT of France during an opposition between French military rugby and French rugby team on January 25, 2020 in Nice, France. (Photo by Pascal Della Zuana/Icon Sport) - Jefferson POIROT - Nice (France) Icon Sport

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?