Cuynat regrette « Un irrespect total des Bordelais » sur le recrutement du jeune international Hulleu

  • Nicolas Cuynat Président du FC Grenoble
    Nicolas Cuynat Président du FC Grenoble
Publié le Mis à jour
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Vendredi soir, le FC Grenoble a adressé un courrier interpellant la LNR pour saisir sa commission formation au sujet du transfert à l'UBB de l'ailier international moins de 20 ans Nathanaël Hulleu. Son président, Nicolas Cuynat, explique pourquoi.

Quels sont les faits qui vous ont incité à saisir la LNR sur le cas de Nathanaël Hulleu ?

Historiquement, le FC Grenoble dispose d’une très bonne formation, qui lui permet chaque année d’envoyer des joueurs représenter le club dans les équipes de France de jeunes. Cette saison, quatre de nos joueurs ont disputé le Tournoi des 6 Nations moins de 20 ans. Ces joueurs sous convention sont censés selon le règlement être « protégés », et ne peuvent être approchés par d’autres clubs que selon des périodes clairement déterminées, en toute transparence. Seulement, j’ai appris par voie de presse qu’un de nos joueurs, Nathanaël Hulleu, avait été contacté par l’UBB pendant le Tournoi, ce qui est officiellement interdit, et qu’il y a signé un contrat dans notre dos, alors que le règlement stipule là encore que l’UBB ne pouvait entrer en contact avec Nathanaël sans mon accord. Cela a suscité une certaine émotion de part et d’autre, et nous avons par la suite eu beaucoup de difficultés à approcher Nathanaël pour en discuter. Pire, cela a créé une situation telle que nous avons eu beaucoup de difficultés à discuter avec les jeunes joueurs de cette génération.

Le terme « signer dans notre dos » n’est-il pas un peu trop fort ?

Devant le fait accompli, nous nous sommes permis d’interpeller l’UBB qui a confirmé à mon directeur du rugby, par le biais d’un simple SMS : « Nous sommes intéressés par ce joueur. » Ensuite, plusieurs articles sont parus, officialisant sa signature pour trois ans à l’UBB, là encore en dehors de toute période légale. Mais le plus grave, c’est que le climat créé par cette situation a compliqué les négociations avec nos autres joueurs. En toute franchise, si nous avons finalement réussi à les conserver, c’est plus grâce au Covid qu’autre chose… Il semblerait aussi que les indemnités de formation ont été revues à la baisse… Le côté financier, ce n’est pas le plus important, même si je constate manifestement qu’il y a une justice à plusieurs vitesses et que les règles changent en fonction des clubs. Mais ce qui me chagrine vraiment, c’est que lorsqu’on met en place des règles pour protéger les jeunes joueurs, la moindre des choses consiste à les respecter. Si on ne fait rien aujourd’hui, ce sera la porte ouverte à n’importe quoi ! Bientôt on viendra débaucher nos U16, nos U14… On voit bien les dérives qui existent dans d’autres sports.

N’en avez-vous jamais discuté avec les dirigeants bordelais ?

Vous voulez que je vous dise ? Le seul contact qu’on a eu avec l’UBB, c’est quand Christophe Urios nous a appelé pour libérer Nathanaël plus vite que prévu, et lui permettre de rejoindre au plus vite ses futurs coéquipiers, alors que rien n’est encore officiellement signé. C’est un comble, ça, non ? La petite touche finale, qui dénote sur le coup d’un irrespect total de la part des Bordelais.

Qu’attendez-vous de votre démarche auprès de la LNR, au final ?

Simplement qu’elle se positionne. Et qu’il s’agira de la dernière fois qu’un club se permettra de déroger aux règles, et vienne déstabiliser notre effectif en cours de saison. Un club comme Grenoble connaît déjà assez des difficultés à conserver ses jeunes joueurs sous convention pour que l’on se permette de faire n’importe quoi avec eux.

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