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Carter, le retour du roi

Par Patrick McKendry, correspondant avec Simon Valzer
  • Dan Carter débutera sur le banc mais son retour sur les pelouses néo-zélandaises est très attendu.
    Dan Carter débutera sur le banc mais son retour sur les pelouses néo-zélandaises est très attendu. Twitter Auckland Blues
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Ménagé la semaine dernière, Carter, ouvreur des Auckland Blues, pourrait regoûter à la compétition ce week-end. Mais même si ce n’est pas le cas, son simple retour au pays est déjà un évènement en soi, comme l’évoquent son partenaire Beauden Barrett ou son ancien entraîneur Wayne Smith...

Même si Dan Carter n’a pas encore disputé la moindre minute du Super Rugby Aotearoa, sa simple présence a déjà eu un impact sur le terrain d’entraînement des Auckland Blues, où il a retrouvé son ancien partenaire de sélection, Beauden Barrett. On gage aussi que son impact n’est pas étranger au score réalisé par la billetterie du premier match des Blues qui, coïncidence, ont joué à guichets fermés devant 43 000 supporters dans un Eden Park plein comme un œuf. L’ouvreur de 38 ans, qui détient toujours le record de points marqués en sélection (1 598) n’avait jamais évolué dans la franchise d’Auckland mais n’a eu aucun mal à s’y acclimater puisqu’elle est entraînée par son ancien partenaire de club et de sélection, l’arrière Leon McDonald, qui l’appela après que Carter ne se résigne, covid-19 oblige, à mettre un terme à son aventure japonaise des Kobelco Steelers pour rejoindre son pays natal : "Dan n’est pas venu pour l’argent, je peux vous le garantir. Il ne s’enrichit pas ici. On sait pourquoi il joue : il rend ce que le jeu lui a donné. Je crois que je l’ai appelé au bon moment. Il n’avait pas encore pris de décision par rapport à la suite de sa carrière ou de sa retraite, j’ai donc pu le convaincre. Il m’a donné son accord et Dan ne revient jamais sur ce qu’il dit", explique McDonald, qui avoue dans la foulée avoir "touché le jackpot" en obtenant l’accord de l’ouvreur de légende.

Smith : "Ce n’est pas un mec qui se contente de jouer"

Pourtant, nombreux sont ceux qui ont interrogé sa capacité à rejouer en Super Rugby, d’autant que la formule néo-zélandaise impose des derbys nationaux et donc de véritables chocs chaque week-end. Mais Beauden Barrett, son nouveau partenaire de club, a tenu à rassurer les sceptiques : "Son influence est immense. En un instant, je me suis revu des années en arrière. Dès son premier jour d’entraînement, il m’a donné des retours et des conseils sur ce que je faisais. Avec lui, c’est instantané. Sa simple présence m’a boosté comme jamais. Et je peux le voir sur l’équipe aussi. Je savais qu’il était revenu au pays et qu’il voulait enfin se poser après avoir tant voyagé. Je savais qu’il était encore en capacité de jouer à haut niveau, mais je suis vraiment heureux de voir qu’il a saisi cette opportunité", s’est félicité Barrett.

Wayne Smith, qui fut à la fois son entraîneur chez les All Blacks mais aussi au Japon avec les Steelers, s’est également félicité de ce retour à la compétition de l’ouvreur aux 112 sélections : "Son génie ne réside pas que dans ce que vous voyez sur le terrain mais aussi en dehors, dans le partage avec les autres. L’un de ses plus grands talents réside dans l’aide qu’il offre aux entraîneurs et aux clubs à donner du sens à leurs actions. Ce n’est pas un mec qui se pointe et qui se contente de jouer. Il se livre à fond dans le groupe, dans le projet et aide les autres joueurs. à mon sens, c’est sa plus grande qualité. J’en ai justement parlé avec l’ancien Wallaby Adam Ashley-Cooper, à Kobelco. Dan venait de parler à l’équipe, il avait sorti ses tripes et Adam me disait qu’il n’avait jamais fait ça pour aucune de ses équipes auparavant et que cela l’avait touché. Ce n’est qu’un exemple de l’un des joueurs les plus expérimentés au monde, qui apprend encore au contact de Daniel. Je pense que l’on verra ce genre d’effet au sein des Auckland Blues. Bien sûr, il ne s’agira pas du Carter de la tournée de Lions britanniques en 2005 mais les gens verront un joueur qui n’en est pas si loin que cela, d’après ce que j’ai pu voir."

L’échec n’est pas une option

à l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ne connaissons pas encore le XV de départ de Leon McDonald. Mais Carter devrait prendre place sur le banc. Un rôle de remplaçant de luxe qui ne le dérange pas, au contraire. "Je me souviens qu’il était souvent remplaçant avec le Racing en 2018 et pour autant, il changeait les rencontres après être entré en jeu, se souvient Wayne Smith. Dan va observer le match depuis le banc, comprendre le maximum de choses et préparer un plan qui lui donnera le maximum de chances de le remporter après son entrée."

Vous l’aurez compris, cette pige avec les Blues n’a rien d’une retraite tranquille : "Quiconque connaît Dan sait qu’il cherche constamment à se prouver quelque chose à lui même. Il est hors de question que son aventure avec les Blues s’avère être un échec, je peux vous l’assurer. C’est l’un des joueurs les plus habités par la réussite que j’ai jamais rencontré. Même à Kobe, il était dans un environnement très compétitif. Nous avions un bon niveau et, chaque week-end, il affrontait Matt Giteau ou Bernard Foley devant des foules de 30 000 personnes, donc il faut se préparer en conséquence. Si un jour le championnat japonais intègre le Super Rugby Aotearoa, les gens seront surpris du niveau. Mais je n’ai aucun doute sur l’impact immense que Dan aura sur le terrain avec les Blues." Alors en piste, maestro !

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