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La trace de Robert Bru

  • Robert Bru
    Robert Bru DDM Michel Labonne
Publié le Mis à jour
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Midi Olympique a reçu une pluie de réactions après le décès de Robert Bru, un homme qu'on a pourtant rarement vu sur le devant de la scène . C'est bien la preuve de son influence puissante et discrète.

Décédé le 9 mai 2020, Robert Bru n'était pas vraiment une « figure » du rugby français car il n'était pas très connu du grand public. On classera plutôt Robert Bru comme une « référence », un homme qui revenait souvent dans le discours de techniciens de renoms, souvent passés par le Stade Toulousain. Il avait entraîné les Rouge et Noir au tout début des années 80 avant que le club ne prenne son envol puis le duo Villepreux-Skréla avait conquis le premier bouclier de Brennus, Robert Bru était toujours là, mais dans l'ombre. A l'annonce de sa mort, un samedi soir à quelques heures du bouclage de Midi-Olympique, nous avions « fabriqué » une page un peu à la hâte. Mais l'influence de Robert Bru nous était apparue dans toute sa force tranquille : celle d'un pédagogue, un éducateur, un technicien du rugby. Son apport se mesurait parait-il par la qualité et la nouveauté de ses séances d'entraînement. On l'a qualifié de grand inspirateur du Stade Toulousain des années 80. Parmi les témoignages les plus complets : Christian Gajan qui fut son adjoint en 1981 (il avait 24 ans) . Mais après la publication de la page censée résumer le parcours de cet entraîneur discret, nos avons été frappés par le nombre de coups de fils ou de courriels reçus. Robert Bru jouissait d'une aura vraiment particulière, nous l'avons ressenti en parlant avec Claude De Pablo l'un de ses proches depuis vingt ans. Les deux hommes s'étaient côtoyés au club de Salles-Fleury-Coursan, car Robert Bru était Audois et c'est dans ce département qu'il est décédé, trois ans après son épouse (premier choc difficile pur lui). Dans le coin, on dit souvent "Arro  n'y prou" quand on se sent parvenu au bord du chemin. Nous voulions citer aussi le témoignage de Claude de Pablo, témoin de l'action de Robert Bru, loin des projecteurs. Son témoignage nous a valu la peine d'être publié, un peu comme des remerciements d'une famille après un décès.

L'hommage d'un ami de Salles d'Aude 

« Parler de Robert Bru est  facile quand on l'a bien connu car sa simplicité, sa modestie, son humilité et même sa discrétion forçait l'admiration. Mais lorsqu'on parlait rugby, c’était tout à fait différent. Même quand on a pratiqué  ce sport que l’on dit "roi" depuis son plus jeune âge  et que l'on pense bien en connaître ses rouages et ses subtilités , ont s’apercevait en discutant avec Robert de rugby qu'il  était dans un autre monde. Il  était plus tôt au sommet de la connaissance de ce sport C’était le sommet de la technicité poussé à son paroxysme. Il analysait d'abord le caractère des joueurs , leur côté le plus humain possible et leur faisant appliquer ensuite la fameuse « méthode » celle qu'il  avait mis au point longuement patiemment  à travers de multiples formations au CREPS de Toulouse  puis au stade Toulousain, avec le succès que l’on connaît.

Rencontre avec Ugo Mola 

Revenu dans les années 1990 dans son village natal Salles d’Aude, il a tenté une expérience qui fut  rapide avec le Racing Club Narbonnais. Mais il faut croire et penser que la sensibilité toulousaine et la confiance sans limite d’un Jean Fabre  n’avait pas d’égal, au RCN. Mais Robert avait de la suite dans les idées et en créant l’entente Fleury-Salles-Coursan qui évolue entre la fédérale 3 et l’Honneur. Il a  réussi car depuis ce club marche bien et a gardé des valeurs  de Robert même si l’esprit fondateur n’est plus tout à fait celui qu’il avait voulu lui donner. Mais créer un club n’a pas été son seul travail puisque au sein de l’école de rugby il a mis en place un système de formation et a formé lui même bon nombre d’éducateurs. Reconnu unanimement comme une référence il le restera aussi dans le paysage sportif audois. Il était apprécié  par tous à l'image de Jef Beltran (Sisquet) ou de Gérard Bertrand. 

Pour finir, un  technicien hors pair,  Ugo Mola était venu l' honorer.  Il avait été très troublé quand il l’avait rencontré en décembre 2019. Pour Robert c’était aussi une forme de reconnaissance, une de plus, de son club de cœur. Ce moment  avait été un des derniers plaisirs rugbystique, lui qui ne prenait pratiquement plus de plaisir à  voir des matchs du top 14 sauf  depuis quelques temps,  ceux joués du côté des 7 Deniers. 

 

 

 

 

 

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