Béziers : un déficit chronique qui inquiète la DNACG
Le gendarme financier du rugby professionnel suit avec attention le dossier biterrois. Un club qui est dans son viseur depuis plusieurs années.
L’ASBH est un « client » régulier de l’instance de contrôle financier de la LNR depuis 6 ou 7 ans. A chaque intersaison, ses dirigeants ont été convoqués devant le conseil supérieur de la DNACG et ont dû répondre à ses interrogations et à ses demandes de garanties. En 2013 il fût sanctionné d’une amende de 30 000 euros assortis d’un retrait de deux points avec sursis. En décembre 2018, Béziers s’était vu infliger une pénalité de 3 points pour des incohérences budgétaires, récupérés en appel. Dès lors, certains et notamment le groupe de possibles repreneurs mené par Christophe Dominici ont fait état d’un déficit sur cette saison qui, selon les sources et les déclarations, allait de 5 à 7 millions d’euros. Tout cela pour un budget prévisionnel pour cette saison d’un peu plus 7 millions. « Fantaisiste », répondent les actuels co-présidents Pierre-Olivier Valaize et Cédric Bistué.
Des artifices économiques légaux
Qu'en est-il exactement ? « C’est un club que l’on surveille, que l’on entend chaque été. Cette année encore, c’est un dossier qui est à l’étude », nous a confirmé le patron de la DNACG Dominique Debreyer, refusant de commenter les chiffres et les accusations sorties de part et d’autre.
Selon nos informations, l’actionnaire principal de la SASP est la holding Passion Ovalie, dont le dirigeant principal est Cédric Bistué. C’est elle qui, depuis plusieurs années, s'occupe de la structure et la santé financière du club. De plus, le club peut aussi compter sur le soutien pour le moment sans faille de Louis-Pierre Angelotti, partenaire et actionnaire minoritaire du club et promoteur-immobilier qui avait mis la main à sa poche l’été dernier, pour combler un trou dans le budget estimé à un peu plus d’un million d’euros.
L'ASBH, qui a déjà utilisé bon nombre d'artifices économiques légaux pour passer les écueils, se retrouve cette année encore dans le collimateur de la DNACG. Un de ses rapporteurs est passé au club la semaine dernières, pendant deux jours, pour évaluer avec l’équipe dirigeante actuelle la situation. Le club a transmis d’ores et déjà un budget prévisionnel pour la saison prochaine qui comporterait encore des zones d’ombre. Autant que celui du plan de reprise de Christophe Dominici et de ses investisseurs émiratis ? A voir.
Dominici n'a « jamais présenté son projet » à la DNACG
Mardi soir, devant le stade Raoul Barrière, l’ancien ailier international du Stade français a affirmé avec véhémence qu’il n’avait rien à cacher et que, selon ses propos, « nous avons présenté notre projet à la DNACG ». « Faux », nous a rétorqué son directeur Dominique Debreyer. « J’ai eu Christophe deux fois au téléphone. Il m’a indiqué sa volonté de reprendre le club de Béziers mais il ne nous a jamais présenté son projet », poursuivait l’expert-comptable de formation. Et de préciser qu’il avait informé Dominici de la venue d’un membre de la DNACG au club, prêt à le rencontrer. L’ancien ailier n'a pas donné suite.
Apprenant la reprise en main du club par René Bouscatel, qui doit devenir le prochain président et du remplacement de Cédric Bistué par Louis-Pierre Angelotti, la DNACG a finalement formulé une demande de mise à disposition du projet et de sa structure financière afin d’entériner dans les prochaines semaines, ou pas, son engagement en Pro D2.
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