Cache ton rugby

  • Stade Andre Moga.
    Stade Andre Moga. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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L'édito de Léo Faure... La période est creuse, pour dire le moins. Pas de compétition, et cela dure depuis bientôt quatre mois. Un peu d’entraînement, surtout du physique et par petits groupes, depuis un mois seulement. Pas d’émotions, surtout. C’est d’autant plus triste que devait se jouer, le week-end dernier, la grande finale du Top 14, point final affectif aux deux plus beaux mois de la saison. Au lieu de ça, rien. Le néant.

Dans ces conditions, le rugby se raconte encore, dans ces colonnes. Son histoire et ses histoires. Des histoires d’hommes, de clubs, de rivalités et d’amitiés. Des coups de gueule et des coups de grâce. Le plus souvent, ces histoires se conjuguent au passé. Pourquoi, nous direz-vous ? On se le demande aussi.

À l’heure où le rugby a justement le plus besoin de visibilité et de raconter ses hommes d’aujourd’hui, loin des écrans et des pelouses, figurez-vous que les clubs professionnels se ferment un peu plus encore. Pas tous, certes, mais beaucoup, recroquevillés sur un secret industriel qui, à moins de vouloir dissimuler un protocole sanitaire pas franchement respecté, ne se justifie en rien.

C’est étonnant, et même déplorable. Vous voulez parler des Bleus, à la dynamique nouvelle et enthousiasmante depuis l’hiver ? "Pas de problème, mais il faut d’abord la validation de la communication" rétorquent les joueurs en cœur. Laquelle, communication incommodante, juge que "le timing n’est pas le bon pour que les joueurs s’expriment". Pensez donc ! On ne sait jamais, que ce sport sorte le temps de quelques pages de son sommeil qui confine, au bout, à l’oubli…

C’est un regret, bien plus qu’une colère qui s’exprime là. Il s’exporte aux clubs du Top 14 qui, à tour de rôle, répondent "huis clos" aux envies de reportage et figent leur communication dans cette aberration : "Personne ne répondra à vos questions avant la conférence de presse de rentrée, prévue dans deux semaines. Ni joueur, ni membre du staff." Ils sont plusieurs, dans ce cas-là, à s’imposer deux semaines de plus d’invisibilité. Deux semaines de vide aux yeux de leurs supporters qui, ces dernières semaines, se sont pourtant assis sur le remboursement de leurs abonnements pour aider leur club de cœur. Vaste blague et fausse compétence, où l’on justifie son salaire par l’inaction. Voilà un sport qui, en se développant, a oublié de grandir.

À ces clubs qui se pensent professionnels en imposant le repli sur soi et la crainte, on répondra que dans cette même période du Covid-19, il nous a été possible d’avoir dans ces colonnes Beauden Barrett, Sonny Bill Williams, Steve Hansen et Matt Giteau. Des stars, des vraies. Que d’autres "clients" de ce calibre sont en route, toujours dans ces colonnes. La communication, c’est cela. Pas le monde du silence.

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