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Reconstruire au plus vite le Good Luck RC

  • Début juillet, la communauté rugbystique de Guadeloupe s’est mobilisée pour aider le Good Luck à nettoyer les restes du club-house incendié. Un club qui accueille régulièrement des éducateurs du Stade toulousain qui viennent prodiguer leurs conseils aux jeunes rugbymen de l’île. Photos Good Luck Rugby Club
    Début juillet, la communauté rugbystique de Guadeloupe s’est mobilisée pour aider le Good Luck à nettoyer les restes du club-house incendié. Un club qui accueille régulièrement des éducateurs du Stade toulousain qui viennent prodiguer leurs conseils aux jeunes rugbymen de l’île. Photos Good Luck Rugby Club
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    Reconstruire au plus vite
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Le club guadeloupéen de Good Luck RC (Honneur), basé au Gosier, a été victime d’un incendie qui a ravagé son club-house début juin. Les dirigeants veulent reconstruire au plus vite pour pouvoir accueillir les enfants de l’école de rugby dès septembre. Des enfants qui ont la chance, une à deux fois par an, de participer à des stages organisés dans l’île par le stade toulousain grâce à un partenariat lancé il y a cinq ans.

Ils sont nombreux à s’être donné rendez-vous au stade de Bas-du-Fort ce samedi de début juillet pour une journée de grand nettoyage. C’est ici, sur la commune du Gosier en Guadeloupe, qu’évolue le Good Luck Rugby Club et ses 260 licenciés (dont la moitié d’enfants). Mais de chance, les dirigeants et joueurs n’en ont pas eu en cette nuit du 5 au 6 juin dernier. Un incendie, a priori criminel, a détruit la totalité des installations, quelques semaines après avoir été cambriolées. Le club-house, qui avait été construit au fil du temps par les joueurs avec une charpente tout en bois, n’a pas résisté longtemps aux flammes. Le feu a aussi touché un préfabriqué dans lequel le matériel était stocké et un autre qui servait de vestiaires. Rien n’a pu être sauvé, pas mêmes les trophées des gamins. « Nous allons entrer en période cyclonique et, par sécurité, il ne fallait pas laisser traîner les tôles et les bouts de bois qui pourraient s’envoler, explique Éric Tessanne, le vice-président du club. Tous les clubs de l’île se sont mobilisés pour nous aider, tout comme des entreprises, qui nous ont prêté du matériel et de bennes. Ce fut un grand effort collectif qui a juste coûté de l’huile de coude. »

Coopération et mutualisation

Aujourd’hui, le site est entièrement dégagé et une demande d’autorisation pour un projet de reconstruction a été déposée auprès de la mairie du Gosier. Un projet estimé à un peu plus de 100 000 €. Car il y a tout à refaire : les installations électriques, les évacuations, les circulations d’eau, la chape, etc. Une cagnotte solidaire(*), lancée dans la semaine qui a suivi l’incendie, a déjà recueilli 15 000 € environ. Le comité territorial guadeloupéen devrait également apporter son aide et la FFR a été sollicitée pour garantir l’emprunt que les dirigeants vont faire pour finaliser le budget. L’idée est d’être prêt pour la rentrée de l’école de rugby en septembre avec la reconstruction des vestiaires en priorité. « On voudrait lancer les travaux début août. Une fois lancé, tout devrait aller assez vite car on va refaire un club-house avec des containers aménagés », détaille Éric Tessanne.

Face à cette mésaventure, Good Luck a reçu beaucoup de soutien d’un peu partout dans le monde et notamment du Stade toulousain en métropole. Le club a, par exemple, vendu des maillots dédicacés de joueurs professionnels pour abonder un fonds de soutien. Il faut dire que les deux clubs ont tissé une relation particulière depuis plusieurs années, concrétisée récemment par un partenariat, notamment avec le centre de formation. Et l’organisation régulière, depuis 2016, de stages avec des cadres sportifs qui viennent transmettre leur savoir auprès des joueurs et des éducateurs locaux. Émile Ntamack, responsable de la formation et des équipes de jeunes des Rouge et Noir, y est venu en février : « Good Luck, c’est notre base en Guadeloupe car c’est un club à l’esprit partageur et rassembleur. Leurs bénévoles sont des personnes extraordinaires. Leur idée, c’est que toute l’île bénéficie de notre apport lors de ces stages, ouverts à tous les clubs de l’île. Après, c’est plus un partenariat basé sur l’accompagnement et la formation des éducateurs et des joueurs locaux, même s’il existe des passerelles entre les deux clubs, que ce soit chez les garçons ou chez les filles, car elles sont nombreuses à jouer en Guadeloupe. Mais pour nous, l’essentiel, c’est que ces jeunes s’épanouissent et que l’on aide ceux qui veulent atteindre un niveau supérieur. »

Un objectif partagé par Éric Tessanne, à l’origine du rapprochement entre les deux entités il y a cinq ans par l’intermédiaire d’amis vivant dans la Ville rose : « Cela permet, globalement, de faire monter le niveau grâce à la formation. Cela donne une chance à nos jeunes pour pouvoir viser le haut niveau, à l’image de Yannick Youyoutte (international moins de 20 ans, arrivé en cadets au Stade, et qui frappe aux portes de l’équipe une de Toulouse, N.D.L.R.). Dans les Antilles, nous avons des profils intéressants, eu égard à l’évolution du rugby et le retour à l’évitement, avec des jeunes athlétiques et rapides. Les écoles de rugby commencent à être bien structurées ici, ce qui nous permet de réunir plus de quatre cents jeunes chaque année depuis dix ans lors de notre traditionnel tournoi de l’Ascension. Ces jeunes viennent de Guadeloupe, de Martinique, de Saint-Martin ou de Saint-Barthélemy. Et nous aimerions un jour y faire venir une équipe du Stade toulousain. Pour des enfants, c’est toujours des grands souvenirs. En 2015, nous sommes allés passer quatre jours à Toulouse avec nos moins de 12 ans. Ils ont eu la chance de fouler la pelouse d’Ernest-Wallon pour faire la haie d’honneur à l’entrée des joueurs lors d’une rencontre contre La Rochelle. »

Sur un plan purement sportif, la division Honneur de Guadeloupe, le plus haut niveau local, regroupe seulement six équipes. Alors, si l’avenir du Good Luck RC, à court terme, reste d’effacer les stigmates de l’incendie du club-house, les dirigeants militent en parallèle pour la création d’un championnat des Antilles avec les clubs martiniquais et les autres équipes ultramarines (comme Saint-Martin, la Guyane et Saint-Barthélemy) pour augmenter le nombre de rencontres et l’intérêt sportif. Et créer ainsi une émulation qui permette au rugby des Antilles de franchir un palier.

*www.cotizup.com/reconstruction-du-goodluck

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