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Nissa La bella

Par Pierrick Ilic-Ruffinatti
  • L’ancien Parisien Lionel Mapoe sera la nouvelle tête d’affiche au stade des Arboras. Photo Icon Sport
    L’ancien Parisien Lionel Mapoe sera la nouvelle tête d’affiche au stade des Arboras. Photo Icon Sport
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De la Fédérale 2 où ils bataillaient encore en 2017 à la Nationale, les Azuréens ont connu une progression aussi rapide que linéaire. De quoi conforter leur désir d’être un candidat sérieux au Pro D2.

De la Fédérale 2 à la Nationale, les joueurs du Stade niçois sont en passe de réveiller un bastion du rugby hexagonal endormi depuis de trop longues années. Vous dites ? Souvenir : après avoir été une place forte dans les années 70-80, le club azuréen peine à résister au virage du professionnalisme, perd de sa superbe et quitte l’élite à la fin du millénaire. Pire, en 2001, le Racing Rugby Club de Nice est liquidé une première fois. S’ensuit un changement d’identité pour un club qui tente de renaître de ses cendres mais la marche est trop haute et le club connaît une deuxième désillusion, en 2012, qui entraîne une nouvelle liquidation judiciaire. Coup de bambou pour un sport qui peine déjà à trouver une place de choix dans la cinquième ville de France ? C’était sans compter sur une équipe de dirigeants qui se lance alors dans le projet du "Stade niçois" afin de permettre à "Nissa la Bella" de redevenir l’une des places reconnues du rugby.

"La Pro D2 ? nous serons prêts"

Nouvelles couleurs, nouveau nom et voilà que le club se reconstruit saison après saison : Fédérale 3, Fédérale 2 et enfin, après des années de pénitence, le club accède à la Fédérale 1 en 2018. Tout est bien qui finit bien ? Ce serait mésestimer les Maralpins, qui ne voient pas la Fédérale 1 comme un plafond de verre et se donnent aussitôt les moyens de troquer leur statut de promu pour celui de référence de la division.

Alors dès lors que la Nationale fut officialisée, courant juin, personne ne sembla réellement surpris de voir Nice, troisième de la "poule de la mort" devant Bourgoin et Aubenas-Vals notamment l’intégrer. "On pensait que la Nationale serait créée dans un an et nous voulions en être. Alors, cette décision a accéléré notre projet mais ne l’a pas changé, raconte Martin Jagr, entraîneur des trois-quarts azuréens. C’est un challenge excitant : nous allons rencontrer uniquement des équipes armées qui, à court ou à moyen termes, voudront évoluer en Pro D2."

Une antichambre de l’élite, prochain objectif pour des Aigles qui ne semblent pas se fixer de limite ? "C’est flatteur d’entendre que certains nous placent parmi les équipes fortes de la division mais il faut se souvenir que nous revenons de très loin, rappelle l’ancien ailier du RCT. Nous étions en Fédérale 2 il y a trois ans et nous allons croiser des équipes bien plus expérimentées, plus habituées des phases finales. Le Pro D2 ? S’il se présente, nous serons prêts ! Mais, objectivement, je pense qu’il est plus raisonnable de se donner deux à trois saisons pour y parvenir", et ainsi franchir une nouvelle marche pour un Stade niçois qui ne cache pas ses envies de grandeurs, aspire à retrouver de sa splendeur et souhaite redevenir l’un des acteurs d’un rugby professionnel dont il avait loupé le virage, il y a désormais plus de vingt ans.

Si chaque participant à la Nationale s’est fait remarquer en recrutant du "solide", le Stade niçois n’est en aucun cas resté dans l’ombre : de Negrotto à Lespinasse, en passant par Ormoechea et James, les Azuréens ont prouvé qu’ils avaient du répondant. Sauf que le mercato niçois a pris une toute nouvelle dimension à la signature de Lionel Mapoe. "Sincèrement, je n’aime pas parler d’untel ou untel mais on me traiterait de fou si je n’évoquais pas Lionel Mapoe comme d’une recrue fantastique, conte Martin Jagr. Quand un mec comme lui signe en Nationale, tout le monde peut se demander s’il ne vient pas pour de mauvaises raisons, c’est naturel. Mais il suffit de l’observer à l’entraînement pour comprendre qu’il est humble et qu’il a sincèrement envie de faire grandir le club. Il va nous apporter son expérience, sa vista, ses angles de course extraordinaires, son sens du jeu, ses appuis… Est-ce plaisant de l’entraîner ? Quand on te propose de conduire une Ferrari, même si tu ne l’as jamais fait, tu acceptes, car tu sais que tu vas apprendre à conduire dix fois plus vite, non ?" À 32 ans le centre des Springboks (14 sélections) devient en tout cas le symbole d’un Stade niçois ambitieux, qui souhaite rapidement titiller le Pro D2.

Comme la saison passée, les joueurs du Stade niçois participeront ce samedi à un stage en immersion avec les trois casernes de pompiers de Nice. Au programme : extinctions de feux, sauvetages en mer, premiers secours, gestion d’animaux exotiques mais également différents débats, afin de "comprendre qu’il n’y a pas que le rugby dans la vie", dixit Martin Jagr. Sauf que contrairement à la saison passée, le stage se déroulera sur une seule journée, pour de simples raisons sanitaires. "Nous avions eu cette idée la saison passée mais nous n’imaginions pas que ce stage deviendrait l’un des moteurs de notre groupe. Ce stage avait créé des liens, des amitiés et c’est ce qui nous avait permis d’atteindre ce niveau l’an passé. Il était indispensable de le refaire." Pour terminer leur présaison, les Niçois croiseront le fer avec Hyères-Carqueiranne à deux reprises (le 14 août à Hyères, le 28 à Nice) et La Seyne-sur-Mer (22 août à La Seyne). De quoi être fin prêts pour la rentrée des classes ? Premiers éléments de réponse le 13 septembre, avec une très attendue réception de l’ogre albigeois.

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