Disparition d'Andy Haden, un pionnier des Blacks

Par Rugbyrama
  • Andy Haden.
    Andy Haden.
Publié le Mis à jour
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Le Néo-Zélandais Andy Haden est décédé. À la fin des années 70, il fut l’un des premiers à voir le rugby sous un angle clairement financier. Cet ancien all black a été huit fois capitaine de l'équipe au maillot de fougère argentée. Pour rappel, il avait joué 117 matchs avec les All Blacks.

Il est mort chez lui, à Auckland à l'âge de 69 ans d’un cancer qu’il combattait depuis... 2003. Andy Haden fut d’abord un très bon deuxième ligne, un gros client même, 41 fois sélectionné en test chez les All Blacks entre 1977 et 1985 (pour 77 apparitions). Il participa notamment au "Grand Chelem' de 1978 dans les Iles Britanniques, le premier du genre.

Il s’était d’ailleurs fait remarquer par une entourloupe magistrale à Cardiff en simulant une bousculade sur une touche . Le pays de Galles menait alors 12 à 10. Et Andy Haden avait carrément plongé au sol comme si un adversaire l’avait projeté . L’arbitre M. Quittenton était tombé dans le panneau et avait accordé une pénalité que Brian McKechnie avait réussie,  offrant une victoire in extremis aux Néo-Zélandais : 13-12, avec forcément  une polémique terrible à la clé. JPR Williams déclara notamment  qu’il aurait dû être expulsé. Un dessin de presse célèbre illustra même  l'événement en le transposant dans concours de miss monde qui avait lieu au même moment.

Mais Andy Haden restera aussi dans l’histoire du rugby pour son activisme  en coulisses. Andy Haden était clairement partisan d’un rugby où les joueurs devaient y trouver leur compte financièrement, Il incarnait bien cette génération de joueurs néo-zélandais  de la fin des années 70 qui commençaient à en avoir marre de jouer des matchs de haut niveau pour des queues de cerise.  

Alors qu’il jouait encore, Andy Haden  fut sans doute le premier agent officieux des joueurs néo-zélandais en Europe, en plaçant ses compatriotes dans divers clubs, pas gratuitement bien sûr. Lui-même était venu jouer une saison à Tarbes, mais on le vit aussi sous le maillot des Harlequins ou d’un club de Rome aujourd'hui disparu. Durant son passage à Tarbes, il avait marqué le jeune Philippe Dintrans : "Oui, il était très fort techniquement, il m'a appris à libérer les ballons notamment. Mais pour  certains matchs de notre championnat, il avait un côté lymphatique, je veux dire pas trop guerrier. Disons que pour aller Narbonne face à Claude Spanghéro, il valait mieux avoir Christian Paul à ses côtés que lui." (Christian Paul, était un vrai client du rugby des années 70. On le surnommait : "La Masse". 

 Andy Haden  fut aussi en 1986 l’un des artisans de la fameuse tournée des «Cavaliers», ces All Blacks «pirates» en tournée en Afrique du Sud alors mise au ban des échanges internationaux. Il commandait d'ailleurs cette équipe pour les matchs de semaine. L’affaire avait fait  grand bruit car elle contournait carrément les règles de l’amateurisme. Andy Haden était un pionnier de ce point de vue là.  On se souvient aussi qu’il avait créé la première société privée chargée de «valoriser» l’image des joueurs  au maillot noir. Ceci bien avant le passage officiel au professionnalisme. Une fois sa carrière terminée, on l’avait même connu comme agent de Rachel Hunter, mannequin néo-zélandaise très connues ainsi que  d’autres célébrités.  Il avait comme ambition de devenir «Le premier millionnaire de l’Histoire du rugby.» Il laisse donc une trace un peu ambigüe loin des images d’Epinal du rugby et de ses fameuses «valeurs» archi-rebattues.

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