Abonnés

Haut les masques !

  • La reprise des matchs en mode masquée ce week-end.
    La reprise des matchs en mode masquée ce week-end. Midi Olympique
Publié le Mis à jour
Partager :

Vendredi le rugby reprenait ses droits après de longs mois d’inactivité, dans des conditions particulières. Un retour sur les terrains attendu mais qui était aussi un test pour l’application des mesures barrières en vue de la reprise possible du Top 14 et de la Pro D2, début septembre.

On a enfin rejoué au rugby ! "Cela faisait cinq mois et treize jours que l’on attendait cela. On est redevenu coach, ou joueurs de rugby", glissait en laissant transparaître, sous son masque, un large sourire, le manager des Castrais, Mauricio Reggiardo, après sa victoire "anecdotique" à Agen. Du rugby et en public. 1 853 spectateurs à Armandie, mais aussi 3 425 au stade de la Méditerranée à Béziers pour la venue de Toulouse, 2 800 à Lourdes pour Bayonne - Pau, et 4 600 à Biarritz pour le choc face à l’UBB et seulement 750 dans le petit stade d’Hyères pour RCT - Grenoble. Mis à part sur la Côte basque, la jauge maximale des 5 000 personnes autorisées n’a pas été atteinte. Tant s’en faut. Week-end du 15 août, crainte des regroupements de public, les explications sont nombreuses mais un peu partout, on était quelque peu déçu de l’affluence. Il faut maintenant croiser les doigts pour espérer que ces rassemblements ne fassent pas d’ici une quinzaine de jours la Une de l’actualité pour avoir initié de nouveaux "clusters" ou foyers de contamination.

Les joueurs du Stade toulousain lors du match amical contre Béziers
Les joueurs du Stade toulousain lors du match amical contre Béziers Midi Libre - GIACOMO ITALIANO

Car vendredi soir, l’épidémie du Covid-19 s’était aussi invitée à ce grand retour du rugby. Et dans chaque enceinte, le speaker a rabâché les annonces sur le port du masque, le respect des gestes barrières ou le maintien de la distanciation entre les personnes. À Lourdes il a même dû menacer d’interrompre la rencontre parce que supporters bayonnais et palois traînaient un peu trop longtemps aux buvettes après la pause. Qu’en ont pensé les bénévoles ou les vigiles de la sécurité chargés de faire respecter les consignes ? "C’est une rentrée particulière, mais on attendait cela depuis tellement longtemps, alors oui, je fais la police et distribue du gel hydroalcoolique, mais c’est le prix à payer", témoigne Michel depuis Tulle en Corrèze où a eu lieu le Brive - Valence-Romans. À Agen c’est même la légende du club, Philippe Sella, qui a mouillé le maillot pour rappeler quels comportements adopter au stade, sur un clip vidéo qui est passé en boucle sur les deux écrans géants du stade.

Comme dans un hôpital

Cette première au stade devait se faire "masquée". Le message était plutôt bien passé dans les tribunes. "Avec tous ces masques un peu partout, j’ai eu l’impression d’être dans un hôpital", indiquait malicieux le manager des Agenais Chrisptophe Laussucq qui lui aussi était très heureux de "pouvoir revoir un match de rugby", même s’il pestait gentiment contre les consignes qui l’obligent à rester au bord du terrain dans la "bulle sanitaire" pour reprendre l’expression du protocole de 79 pages pondu par la LNR. "Je ne vois rien d’en bas je ne suis pas assez grand. Mais bon, il faut faire avec, j’attendrai de voir le match à la vidéo avant de râler auprès de mes joueurs… (rires). Cette épidémie laisse planer une menace au-dessus de nos têtes. Nous ne sommes pas à l’abri, il n’y a pas de risque zéro. C’est difficile de parquer nos joueurs. Le protocole fait peur, je ne peux pas m’entraîner avec 60 joueurs, pourtant c’est ce qu’il faudrait pour remédier aux éventuelles blessures. Mais il faut faire avec, appliquer les consignes, c’est comme cela que le Top 14 reprendra ses droits le 5 septembre prochain." Un discours que partagent plusieurs de ses homologues conscients qu’ils sont "en sursis" dixit le Toulousain Ugo Mola et que tous peuvent vivre la même mésaventure que le Stade français et son "cluster".

Haut les masques !
Haut les masques !

Tant pis si, pour le moment, tout le réceptif autour des matchs est interdit. Ainsi vendredi soir, dans tous les stades, les buvettes ont tiré le rideau dès le coup de sifflet final. Les joueurs ont dû se contenter de panier-repas en guise d’après match. Pour satisfaire à leurs obligations médiatiques, il a fallu parfois déborder d’ingéniosité afin de ne pas enfreindre des règles qui restent de sécurité. A Lourdes, pour Pau - Bayonne, les joueurs de la Section ont conversé avec la presse depuis leur vestiaire par téléphone. À Agen, Mauricio Reggiardo en personne, se chargeait de rameuter et d’appeler avec son portable les journalistes castrais afin qu’ils trouvent la salle dévolue à la conférence de presse. Le tout sans jamais quitter son masque aux couleurs du club et ce même si "il me tient vraiment chaud".

La conférence d'après-match de Mauricio Reggiardo, bien évidemment masqué
La conférence d'après-match de Mauricio Reggiardo, bien évidemment masqué Midi Olympique

Son capitaine, Mathieu Babillot, ne trouvait pas toutes ses directives si contraignantes que cela. "Cela ne change pas grand-chose, car croyez-moi, cela fait énormément de bien de retoucher un ballon dans les conditions d’un match. Cela fait deux mois que l’on se prépare. On a eu le temps de se familiariser avec ces nouvelles habitudes. J’ai surtout hâte que la compétition reprenne. C’était un premier retour. Si l’on veut que cela perdure, il nous faut rester vigilants, exigeants avec nous-mêmes. On doit éviter de s’exposer au risque de mettre le club en danger avec un passage à un stade 2 (c’est-à-dire sans entraînement collectif) pour 14 jours. Alors oui, c’est difficile, on aimerait faire des barbecues entre nous avec nos familles, mais on l’évite. Les joueurs nous sommes testés, plusieurs fois par semaine, alors on se retrouve parfois entre nous pour travailler la cohésion, mais on fait aussi très attention car cela n’est pas évident." Des propos responsables d’un joueur de 26 ans qui devrait être pris en exemple. "Le rugby reprend enfin ses droits", concluait Patrice Collazo à Hyères après Toulon - Grenoble. Et c’est une vraie bonne nouvelle ! Maintenant, il faut qui les garde.

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?