Saga Montpellier - Un défi XXL pour Tisseron

Il aurait très bien pu rester à Bayonne. Il aurait très bien pu prolonger son contrat avec l’Aviron bayonnais, le club qui l’a révélé au plus haut niveau après avoir été formé à Larressorre. Il aurait très bien pu rester dans son Pays basque, près de sa famille et de ses amis, et même bénéficier d’un temps de jeu confortable dans un club qu’il évoque encore comme "sa famille". Il aurait pu, mais il ne l’a pas fait. Julien Tisseron a choisi la voie des braves, celle qui l’a fait "sortir de sa zone de confort." Tout est parti d’un coup de fil "très flatteur" de Xavier Garbajosa, qui lui fit part de son intérêt. "J’étais très honoré dans un premier temps, mais c’est vrai qu’à la réflexion cela m’a fait un peu peur : est-ce que j’ai le niveau ? Est-ce que j’aurai assez de temps de jeu ? J’avais plus de garanties à Bayonne… Mais finalement c’est ce défi qui m’a motivé. Je voulais me frotter à ce qu’il se fait de mieux en Top 14. À 24 ans, c’était le moment de prendre un nouveau départ."

Car certes, le meilleur marqueur du MHR de la saison passée (Nemani Nadolo, 7 essais) est parti… Mais au vu du recrutement de Vincent Rattez qui rejoint un triangle arrière déjà très fourni, on peut légitimement dire que la concurrence sera encore plus relevée : "Mes coéquipiers ? C’est tout simplement ce qui se fait de mieux en France. Mais on a toujours envie de se frotter aux meilleurs ! J’espère que cela va me faire grandir. J’espère jouer à leurs côtés", nous confie le Basque, la tête bien vissée sur les épaules.

La tête et les jambes

Le staff, lui n’a pas recruté celui que l’on surnomme "Tiss’" par hasard. Philippe Saint-André, directeur du rugby du MHR a travaillé sur le recrutement de concert avec Xavier Garbajosa : "C’est un joueur qui entrait bien dans le projet de jeu de Xavier, un vrai relanceur qui possède beaucoup de vitesse et d’explosivité ainsi que de bonnes mains", nous confiait l’ancien sélectionneur du XV de France, qui a aussi apprécié l’homme : "Il a une tête remplie aussi, c’est un mec intelligent." Et PSA n’a pas tort. Car à 24 ans, Julien Tisseron a déjà validé son Master 1 Staps mention "Education et Motricité" dans l’optique de devenir un jour professeur d’EPS. Mais pour l’heure, un défi l’attend : celui de se tailler une place au milieu des références du Top 14. Mais à quel poste au juste ? "A la base je suis arrière, mais quand Djibril Camara est revenu j’ai glissé à l’aile l’année dernière. Ici, ils comptent sur moi aux deux postes, comme c’est le cas pour beaucoup d’autres trois-quarts car Xavier aime la polyvalence." Une arme qui devrait permettre à la ligne d’attaque héraultaise de contre-attaquer d’à peu près partout sur le terrain (lire ci-contre)…