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Nouveau tremplin pour le Racing 92

Par Nicolas ZANARDI
  • Teddy THOMAS.
    Teddy THOMAS. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Bien décidée à concurrencer certaines rivales de la Vanoise dans l’accueil estival d’équipes de sports collectifs, Courchevel a mis les petits plats dans les grands pour accueillir le Racing 92, première équipe de haut niveau à prendre ses quartiers dans la station huppée du domaine des Trois Vallées, pour l’heure davantage réputée comme la Mecque du saut à ski hexagonal. Reportage.

À l’évocation du nom de Courchevel, plusieurs images se mêlent. Celle du grand luxe d’un côté, et de ses pistes envahies l’hiver par la bourgeoisie russe. Et celle, plus sportive, du saut à ski, le tremplin de la Praz construit pour les Jeux Olympiques de 1992 demeurant évidemment le spot privilégié des équipes de France de la discipline… Autant de clichés loin, très loin de l’univers du rugby, qui a depuis des années pris ses habitudes de l’autre côté de la Grande Casse (point culminant du massif de la Vanoise avec 3855 mètres), à Tignes ou Val d’Isère, par exemple. La présence du Racing 92 au cœur du domaine des Trois Vallées n’en apparaissant dès lors que plus surprenante… Du moins en apparence.

"Ce stage à Courchevel avait été décidé il y a très longtemps, avant même le confinement, sourit le manager Laurent Travers. Notre président connaît bien la région et par cet intermédiaire, la station nous a contacté car elle a envie de développer l’accueil de sportifs pendant l’été." "Nous avons eu l’équipe de foot d’Albertville au début de l’été mais le Racing 92 est la première équipe de haut niveau à venir s’entraîner ici, confirme Géraldine Vischi, l’adjointe au maire chargée de la communication. La toute nouvelle télécabine du Praz les conduit au terrain synthétique, qui a été construit cette année, en moins de cinq minutes. Et concernant les appareils de musculation, nous leur avons installé un chapiteau près de leur hôtel, sous lequel la marque Matrix nous a mis à disposition des appareils dernier cri." "Au niveau des installations, c’est le top, renchérit Travers. Notre hôtel est à 1850 mètres, le terrain à 1300, mais le fait d’y descendre dans des œufs rend le truc très sympa, ça sort de l’ordinaire… Il y a aussi un terrain en herbe un peu plus loin, un peu plus difficile d’accès pour le moment, mais dont on nous a dit qu’il pourrait être accessible à notre prochaine visite par le télésiège, qui ne fonctionne pour l’instant qu’en hiver."

"Tubing" et pétanque sur glace

Des installations parfaites, donc, dans un contexte qui ne l’est pas moins. Ce stage en altitude présentant en effet les intérêts "classiques" de l’exercice, mais aussi celui de sortir les joueurs de leur quotidien et de les placer au moins une semaine dans une forme de "bulle sanitaire" qui ne dit pas son nom. Ou presque… " Au grand air, à la montagne, on se dit qu’il y a quand même moins de monde, donc de risques de contagion, pointe Travers. Et le fait d’être en vase clos, dans notre "bulle", nous permet de nous assurer un minimum d’interactions avec l’extérieur, d’autant que tout a été pensé dans ce sens. Même quand nous nous entraînons, les gens peuvent assister à nos séances, mais tout est organisé de façon à ne pas courir de risque." "Les objectifs d’un stage à la montagne sont toujours les mêmes, souffle le flanker Baptiste Chouzenoux. Travailler physiquement et rugbystiquement, et surtout apprendre à se connaître, en particulier les nouveaux. Dans cette optique, le coronavirus est peut-être un mal pour un bien dans le sens où cela nous oblige à passer encore plus de temps ensemble et à nous montrer inventifs lorsqu’on se retrouve entre nous. La journée, ça joue aux cartes ou à autre chose, le soir on essaie de monter des petits spectacles. Il y a également des activités dans la station qui nous ont été mises à disposition sur notre jour off de mercredi." Courchevel ayant en effet joué le jeu au point de réserver aux Racingmen des créneaux sur ses activités afin de les prévenir de tout contact avec l’extérieur, des égards appréciés par Laurent Travers. "On nous a par exemple réservé le mercredi à partir de 17h30 un créneau à la patinoire pour disputer un concours de pétanque sur glace. Les joueurs amateurs de sensations fortes ont été invités à une activité, le tubing (qui consiste à dévaler dans une grosse bouée les tremplins de 25 ou de 90 mètres du Praz, NDLR). Il y a aussi les golfs de Méribel et de Courchevel juste à côté..."

Bulle sanitaire

Un séjour idyllique donc, qui n’en masque pas moins la réalité d’un contexte sanitaire jamais bien loin. "En fait, tout a été bien pensé en amont pour qu’on n’y pense pas pendant notre séjour, sourit Chouzenoux. Comme nous sommes seuls dans notre hôtel, on met les masques lorsqu’on croise le personnel, mais le reste du temps on peut les enlever ce n’est donc pas du tout contraignant. C’est plutôt très bien cadré de ce côté-là. Mais on sait ce qui se passe ailleurs, donc ça reste quand même un peu particulier… Bien sûr qu’il nous est arrivé de nous demander si le championnat allait pouvoir reprendre normalement, mais on a appris à ne plusse projeter si loin et à vivre au jour le jour. En espérant notamment que tous les tests effectués à 48 heures du match seront négatifs des deux côtés…"

C’est en effet bien là le revers de la médaille du stage en altitude, qui voudrait logiquement que si un seul joueur devait s’avérer infecté, la vie en vase clos reviendrait à contaminer l’intégralité de l’effectif. Une éventualité bien intégrée par Baptiste Chouzenoux, bien conscient des reproches qui ont été adressés aux joueurs ces derniers jours. "D’un côté, c’est compréhensible d’entendre les gens dire qu’en tant que sportifs professionnels, on doit être exemplaire en permanence, grince le troisième ligne. Mais de l’autre, on a été confiné comme tout le monde, et on pense avoir le droit de profiter un peu de sa famille et de se amis comme tout le monde… Je pense qu’entre ces deux positions, il y a tout simplement un juste milieu." Qu’il s’agira nécessairement pour les Racingmen de trouver à leur retour en Ile-de-France, de retour de leur match face à Lyon après cette appréciable bouffée d’oxygène savoyarde...

"Au grand air, il y a quand même moins de risque de contagion. Et pour la cohésion du groupe, le fait de vivre en vase clos a aussi ses avantages..." Laurent TRAVERS, Manager du Racing 92

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