Quesada : « On ne se cherchera pas d'excuse »

  • Gonzalo QUESADA coach of Stade Francais during the Stade Francais press conference on September 3, 2020 in Paris, France. (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport) - Stade Jean Bouin - Paris (France)
    Gonzalo QUESADA coach of Stade Francais during the Stade Francais press conference on September 3, 2020 in Paris, France. (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport) - Stade Jean Bouin - Paris (France) Icon Sport - Icon Sport
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Êtes-vous soulagé après la décision de la LNR de reporter votre premier match ?

Jouer cette rencontre, c’était mettre la santé des joueurs en danger. Mais je peux vous assurer que nous sommes très déçus de ne pas pouvoir jouer ce premier match et nous comprenons la frustration légitime des Bordelais. Dès que nous sommes rentrés de Nice (le 5 août, N.D.L.R.) et que Elliot Rubio, notre médecin, nous a expliqué le protocole, nous avons compris que ce serait très compliqué d’être compétitifs le 4 septembre. Mais, notre volonté, notre envie, c’était, dans le respect du protocole de la LNR, de faire le maximum pour jouer. Seulement, deux tiers de notre effectif n’ont pas pu s’entraîner pendant plusieurs jours. Ensuite, il a fallu annuler nos deux matchs amicaux. Durant ce laps de temps, nous avons eu l’autorisation de la Ligue de réunir les cas positifs mais asymptomatiques dans un même lieu pour des entraînements allégés à 80 % max de leur fréquence cardiaque. C’était tout de même très complexe à organiser. Et surtout, pour certains joueurs, la situation médicale s’est dégradée. Il a donc fallu ajouter une semaine de plus sans entraînement à de nombreux joueurs qui avaient déjà respecté la quatorzaine. Pour ces joueurs-là, essentiellement en première ligne, il y a eu de l’inquiétude.

À quel moment avez-vous pris conscience que vous ne seriez pas en mesure de présenter une équipe pour la reprise ?

Il y a dix jours quand nous avons vu que l’état de santé de certains de nos joueurs s’était dégradé, c’était facile à deviner. Pourtant, le staff et les joueurs avaient fait un travail remarquable. Mais quand tous tes piliers droits, deux piliers gauches et deux talonneurs ne sont pas en mesure de s’entraîner normalement dix jours avant un match de Top 14, sachant qu’ils ont déjà respecté une quatorzaine, c’est assez limpide. Nous voulions débuter fort ce championnat, avec force et enthousiasme. Mais en tant que coachs notre responsabilité est grande, nous sommes donc soulagés de ne pas avoir à mettre sur le terrain des joueurs qui n’étaient pas en condition de jouer un match de Top 14.

Comment avez-vous réagi aux déclarations de Laurent Marti, le président de l’UBB ?

Je ne veux pas commenter, ni polémiquer.

Vraiment ?

Je connais assez peu Laurent mais je suis convaincu qu’il n’aurait jamais tenu ce genre de propos s’il avait vraiment eu connaissance du dossier, s’il avait vécu notre situation. Je ne sais pas ce qu’il a pu imaginer de notre quotidien du dernier mois, je ne sais pas non plus ce qu’on a pu lui raconter pour qu’il tienne ces propos mais je suis sûr qu’il ne sait pas ce qu’on a dû traverser ces dernières semaines. 

Avez-vous eu peur d’affronter l’UBB dans ces conditions ?

Les déclarations de Laurent laissent penser ça. Mais je ne comprends pas. Nous avions demandé à jouer le premier match à Jean-Bouin, nous voulions une belle affiche. Nous étions extrêmement excités de recevoir l’UBB, club qui était en tête du Top 14 lors de l’arrêt des compétitions, une très belle équipe, sans doute la meilleure de la saison dernière. J’ai donc essayé de comprendre les raisons qui avaient motivé ses mots. Je n’ai pas de réponse. Peut-être pense-t-il effectivement que nous avons tout simplement eu peur d’affronter son équipe.

La LNR a annoncé une saisine de la commission de discipline et des règlements afin de déterminer la responsabilité de votre club dans cette situation au titre de sa gestion de l’intersaison. Avez-vous le sentiment qu’on vous soupçonne d’une mauvaise gestion du protocole ?

Je n’ai pas les chiffres mais j’ai l’impression que tous les clubs sont partis quelques jours en stage. Avant de rejoindre Nice, tous nos joueurs avaient été testés. Tous étaient négatifs. Malheureusement, pendant le stage, un joueur, négatif avant le départ, a développé des symptômes. Il a été immédiatement isolé. Et c’est lors du dernier jour de stage qu’on a reçu les résultats et su qu’il était positif. à ce moment-là, nous avons suivi les recommandations de l’ARS et de la LNR. Nous sommes rentrés en bus privé et nous nous sommes isolés. Mais, sans doute que durant le stage, d’autres ont été contaminés. Certes, nous avons fait des activités extra-sportives durant notre stage mais rien de plus de ce que j’ai vu sur les réseaux sociaux pour d’autres clubs dans d’autres régions. C’est pourquoi j’avoue ne pas trop comprendre cette enquête de la part de la commission de discipline. J’imagine que c’est aussi pour satisfaire les soupçons que d’autres clubs ont sur notre gestion de la situation.

Regrettez-vous finalement d’avoir organisé ce stage à Nice ?

Question difficile, mais a priori, non ! Nous avions pris la peine avant notre départ de contacter les autorités sanitaires locales pour nous assurer la viabilité de notre stage. Il y avait moins de risque, à cette période-là, d’aller à Nice que de rester à Paris. Nous avions également travaillé avec l’hôtel pour monter un protocole spécial et ne pas être en contact avec d’autres clients. Bref, nous avions pris toutes les précautions nécessaires.

Serez-vous prêts le dimanche 13 septembre pour votre premier à Castres ?

On ne se cherchera pas d’excuses. Jamais. Maintenant, ceux qui connaissent un peu le sport de haut niveau savent pertinemment que ne pas s’entraîner à effectif complet pendant trois semaines et surtout, ne jouer aucun match de préparation après 6 mois d’arrêt, ce n’est pas l’idéal. Que ceux qui médisent sur le Stade français, qui considèrent ce stage à Nice comme une erreur, soient rassurés, nous sommes les premiers punis. Mais on continuera à travailler en silence. Et on sera prêts. 

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