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Richie Arnold : « Avec mon frère, on s'engueule aussi sur le terrain ! C'est marrant... »

  • Richie Arnold (Stade toulousain)
    Richie Arnold (Stade toulousain) Icon Sport - Alexandre Dimou
Publié le Mis à jour
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Débarqué à Toulouse dans l'anonymat le plus total en 2018 avec un contrat de joker médical en poche, le géant Richie Arnold a vécu une véritable conte de fée avec le Stade toulousain, qu'il conduisit jusqu'au Brennus. Enfin de retour dans la Ville Rose après un dernier passage au Japon, Richie Arnold évolue désormais avec son jumeau, Rory. Il raconte ici le lien fusionnel qui l'unit à lui, son bonheur de retrouver le Stade toulousain, son confinement ainsi que ses défis à venir, à commencer par un choc au Michelin ce week-end face à Clermont.

Après une saison remarquée au Stade toulousain puis un retour au Japon auprès des Yamaha Jubilo, vous voilà de nouveau à Toulouse. Etes-vous heureux de retrouver ce club ?

C'est génial d'être de retour ici. Je suis très heureux d'être là même si, depuis mon départ, nous avons tous vécu des moments délicats. J'ai retrouvé tous ces visages familiers, les joueurs, le staff, les amis et aujourd'hui je n'ai qu'une hâte : c'est de reprendre la saison avec le Stade toulousain.

 

Vous avez donc été enchanté par votre premier passage au Stade, même si celui-ci n'avait pas vraiment été prévu dans votre plan de carrière ?

Bien sûr... Vous vous rendez compte de ce que j'ai vécu dès la première année ? C'était dingue. Je suis arrivé comme joker médical un peu par hasard, et je suis finalement resté plus longtemps, puis j'ai joué beaucoup, jusqu'au titre de Top 14... c'était tout simplement surréaliste ! Je n'en attendais pas autant bien sûr, pour une première saison. C'était incroyable.

 

Avez-vous été étonné de jouer autant ?

Je ne savais pas à quoi m'attendre. Je m'étais renseigné sur le rugby français, puis cette opportunité de joker médical s'est présentée. Je ne savais pas si j'allais jouer et puis finalement j'ai été directement titularisé pour mon premier match, face à Agen. Puis la semaine d'après, j'étais encore titulaire en Coupe d'Europe, cette fois contre le Leinster, et ainsi de suite... C'était fou ! J'ai été directement mis dans le bain mais tout s'est bien passé. L'intégration a été facilité aussi par l'excellente saison que les garçons réalisaient jusqu'alors, ils ne faisaient que gagner. Et l'histoire est allée jusqu'au Stade de France, devant 80 000 personnes... Dingue, je vous dis. Vous comprenez pourquoi j'ai voulu revenir ? Le pire, c'est que j'ai l'impression que le titre était hier. Mais de toute évidence les 18 derniers mois sont passés très vite.

 

Richie Arnold face à Scott Fardy
Richie Arnold face à Scott Fardy Sportsfile / Icon Sport - Sportsfile / Icon Sport

Justement comment s'est passé votre confinement ?

Ce fut un peu spécial. J'étais au Japon, avec l'équipe de Yamaha au début de la saison, puis cette dernière a été rapidement annulée. Mon contrat courait encore pour le reste de l'année et les dirigeants ont souhaité que je reste au Japon. Je l'ai fait pendant les deux premières semaines, et puis nous avons fini par trouver un accord. Comme c'était ma dernière année de contrat, ils ont accepté de me libérer et je les en remercie. Je suis retourné chez moi, en Australie pendant trois mois alors que mon frère jumeau Rory était à Toulouse alors que la situation sanitaire était critique. Le confinement a été plus dur pour lui, car les restrictions étaient plus grandes ici qu'en Australie. J'ai commencé par m'isoler deux semaines dans un hôtel à Sydney, puis je suis rentré chez moi dans une petite ville située au nord de la Nouvelle-Galles du Sud, à la frontière du Queensland. On ne pouvait sortir que pour les courses, les salles de sport étaient fermées, mais pas les golfs ! C'était bizarre. Alors j'ai joué au golf ! (rires) Je me suis entretenu à la maison, j'avais des poids et du matériel, et j'ai pas mal couru. Cela s'est plutôt bien passé, même si les deux semaines enfermé dans la chambre d'hôtel ont été plutôt longues, j'avoue.

 

Comment s'est passé votre deuxième saison avec Yamaha, après votre passage et le titre à Toulouse ?

C'était super de retrouver l'équipe. Ce qui est marrant, c'est que peu après mon retour au Japon on a fait un stage en France, dans le Sud-Ouest et notamment à Toulouse, donc je suis encore revenu ! Si ça, c'est pas un signe... Ma saison a été assez frustrante tout de même, car j'ai reçu un carton rouge après deux matchs, et j'ai pris quatre semaines de suspension puis la saison a été annulée au moment où j'étais prêt à revenir. La m... Mais j'ai gardé de bons contacts avec le club, même si j'aurais aimé partir sur une meilleure note quand même, d'autant qu'ils m'avaient proposé de prolonger mon contrat.

 

Revenons en à cette saison. Où en est votre préparation avec le Stade toulousain ?

On s'entraîne dur, même si ce n'est pas toujours facile en raison de la crise sanitaire. Je nous sens prêts pour ce week-end, on a un très gros match à Clermont. J'ai hâte d'y être.

 

Êtes-vous satisfait des matchs amicaux ?

(Il hésite) Les matchs amicaux... J'ai trouvé que l'on était un peu rouillé collectivement mais c'est normal après une telle coupure. Ceci étant dit, je retiens aussi beaucoup de positif de ces rencontres, même s'il faut rester humble par rapport au score contre La Rochelle (38-0). Certains se sont un peu emballés là-dessus, mais ce score ne reflète pas la rencontre. En première mi-temps, c'était serré et nous n'avons pas été en mesure de marquer sur nos temps forts. Après, les Rochelais ont reçu pas mal de cartons jaunes, donc cela a fait basculer le match. Si l'on regarde juste le tableau d'affichage, on pourrait croire que le Stade toulousain a écrasé le Stade rochelais. Mais ce n'est pas la réalité. Nous n'étions pas satisfait du tout de notre match, je vous l'assure.

Richie Arnold (Stade toulousain) face à Béziers en amical
Richie Arnold (Stade toulousain) face à Béziers en amical Icon Sport - Icon Sport

Comment s'est passée votre semaine de préparation, qui a été perturbée par l'apparition de quelques cas de Covid-19 dans l'effectif toulousain ?

Ce n'est pas idéal, mais on s'adapte. Croyez moi, on bosse dur en tout cas. Ce fut le cas lundi, et encore mardi. Il faut faire avec car on ne peut pas faire autrement. Je sais que tous les petits groupes s'entraînent bien.

 

Vous sentez-vous prêt pour cette saison ?

Je le pense oui. Tout le monde est prêt au Stade. Nous aurions aimé affronter Montpellier en guise de dernier match amical, mais c'est comme ça. Nous sommes prêts et dimanche, nous n'aurons aucune excuse.

 

En revenant à Toulouse vous avez retrouvé votre frère jumeau Rory avec qui vous allez enfin évoluer au niveau professionnel. Cela n'était arrivé qu'une fois dans votre carrière, en 2017-2018 avec les Brumbies. Cela vous fait du bien ?

Bien sûr, c'est génial d'avoir de la famille ici. On est frères, on est jumeaux, on a vraiment une relation fusionnelle. J'adore savoir qu'il est là. Même si l'on ne se voit pas, on s'appelle tous les jours et on passe nos jours de repos ensemble. Après, je ne vous cache pas que l'on se dispute, on s'engueule même et puis on passe à autre chose ! Comme font les frères, quoi. On s'engueule sur le terrain aussi, c'est marrant...

 

Est-ce une force pour vous ?

Absolument. Il est une autre source de motivation pour moi. Et puis on bataille pour le même poste ! On se donne des conseils, mais on se challenge aussi. On est très compétiteurs, lui et moi et il n'y a que deux places en deuxième ligne. Cela nous stimule, et c'est bon pour l'équipe.

 

Psychologiquement, êtes-vous aussi semblables ?

(Il hésite) J'aurais du mal à vous répondre, il faudrait que vous posiez la question à nos proches !

 

Sur un plan strictement, qui est le meilleur balle en main ? Et en touche ? En mêlée ? Et dans les rucks ?

(Rires) Nooooon je n'en sais rien... Je dirais qu'il est meilleur que moi dans tous ces secteurs, puisque mon frère a joué au niveau international avec les Wallabies et pas moi. Cela veut forcément dire quelque chose. Allez, je vais dire que je suis un tout petit peu meilleur que lui en touche, parce que mon frère est légèrement plus lourd que moi, d'un ou deux kilos.

 

Vous n'avez jamais affronté Clermont au Michelin ?

Non, je n'ai pas encore eu cette chance. Affronter Clermont devant sa Yellow Army, ses supporters si passionnés dont j'ai entendu parler... C'est excitant ! J'ai hâte d'y être.

 

Vous connaissez des joueurs clermontois ?

Il y aura Sébastien Bezy bien sûr, et je connais quelques autres joueurs étrangers aussi comme l'Australien Sitaleki Timani. Les Clermontois ont vraiment une belle équipe. Le rugby nous a beaucoup manqué tout ce temps, donc nous avons tous hâte d'y être.

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