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  • Pas au mieux de sa forme en ce moment, Morgan Parra saura-t-il redevenir ce leader que les clermontois attendent.
    Pas au mieux de sa forme en ce moment, Morgan Parra saura-t-il redevenir ce leader que les clermontois attendent. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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La longue coupure liée au confinement n’y aura finalement rien changé : c’est bien clermont qui abordera ce quart à domicile perclus de doutes en son jeu et en son mental après deux dernières sorties pétries d’interrogations, tandis que les racingmen s’avanceront paradoxalement en favoris, maîtres de leur rugby et de leurs nerfs. De quoi faire peser une pression démentielle sur les épaules des jaunards, qui joueront samedi bien plus qu’une simple qualification en demie…

Le confinement, la covid-19 et tout le grand barnum du moment n’y auront finalement rien changé. Car si certains estimaient que le report des quarts de finale de Champions Cup à l’automne était la meilleure chose qui puisse arriver à l’ASM, eu égard à la petite forme que tenaient les Jaunards au printemps, la donne n’aura finalement guère évolué. Bien que visiteur, c’est indiscutablement le Racing qui s’avancera dans la position du favori, Clermont se retrouvant même avec une confiance encore plus amoindrie qu’il y a sept mois…

Le pire ? C’est qu’on avait imaginé, au vu du calendrier, que l’ASM avait sur le papier tout pour arriver en pleine confiance pour ce rendez-vous crucial. Las, deux fins de match apocalyptiques contre Toulouse et Bayonne, où les Clermontois firent preuve d’une friabilité mentale criante et d’une incapacité rare à tenir un score, sont venus rajouter du trouble dans les esprits. "Cela fait six mois que nous sommes sevrés de rugby et s’il y a bien un domaine où on doit au moins rivaliser, c’est dans l’envie, pestait à chaud le directeur sportif Franck Azéma, après la défaite des siens à Bayonne. Nous avons mis les mains en haut du guidon, on a déroulé et nous avons été cueillis. Je suis inquiet de voir aussi peu d’enthousiasme sur le terrain, ce n’est pas normal. On peut se tromper dans l’exécution ou faire des mauvais choix mais pas sur l’investissement collectif. On s’est menti."

Clermont et le symbole Parra

Des mots forts, qui pourraient passer pour une communication habile à l’heure de piquer ses joueurs, avant un rendez-vous important. Il y avait de cela, bien sûr, mais surtout - et malheureusement - de la sincérité, comme lorsque le manager affirmait en début de semaine "espérer que le match de Bayonne était un accident car face au Racing on peut en prendre trente ou quarante à la maison si on ne répond pas présent de la sorte". Un scénario du pire qui n’en provoquerait pas moins qu’une crise ouverte s’il devait arriver, relançant le débat sur la fin de cycle de l’ASM…

Cruelle perspective, nous direz-vous ? Sauf que celle-ci ne semble aujourd’hui pas du domaine de l’impossible, le bateau auvergnat semblant tanguer plus que jamais à l’image de son demi de mêlée et capitaine Morgan Parra, plus concurrencé que jamais par la recrue Sébastien Bezy. Comme si Clermont semblait assis le cul entre deux chaises, au moment de choisir entre le présent et l’avenir. Et que ces interrogations se répercutaient de manière inconsciente sur le contenu des rencontres, comme des actes manqués… "Les fins de match que nous réalisons en ce moment sont inquiétantes, il faut en prendre conscience, martelait Morgan Parra en début de semaine. Nous sommes un peu dans l’inconnu en ce moment : nous n’avons pas eu ces matchs amicaux pour nous mettre en confiance, nous n’avons pas beaucoup de certitudes après nos deux premières rencontres. Physiquement, nous étions là mais dans la tête, nous n’avons pas mis l’engagement nécessaire. Alors, je ne peux qu’espérer que l’on sera présent samedi." Sans quoi, on risquerait encore de se poser des questions quant à la fragilité mentale des Auvergnats. Laquelle ne manquera pas de ressurgir même dans le meilleur des scénarios, si ces derniers devaient encore avoir à gérer une avance au score dans le dernier quart d’heure, avec l’enjeu d’une qualification en plus. On a ainsi beau tourner le problème dans tous les sens, l’atout confiance avant ce match semble bel et bien du côté des Racingmen…

Le Racing, entre confiance et Russell-dépendance

Car si les questions affleurent inévitablement dans tous les sens, lorsqu’il est question d’aborder l’état d’esprit des Clermontois, il n’en est évidemment pas de même au sujet de la machine ciel et blanche, plus sûre d’elle et calibrée pour l’Europe que jamais. Une véritable bête de compétition qui, pour tout dire, ne présente qu’une seule inconnue : le niveau de performance de son numéro 10, Finn Russell. L’unique échappatoire pour les Jaunards consistera, pour tout dire, à agresser (dans le bon sens du terme) le maître à jouer francilien pour le forcer à retomber dans ses travers, les déchets de Russell étant rarement anodins.

De quoi inciter son équipe à le protéger du mieux possible, vous dites ? Ce sera plus ou moins la clé d’un drôle de match, où les locaux bénéficieront à peine de l’avantage de jouer à domicile, avec une jauge rabaissée à 5 000 personnes. tout sauf anodin, quand on sait le poids que peut prendre un public comme celui de la "Yellow Army" pour peser sur un match, voire sur un arbitrage… "Nous avons pensé à cette donnée dans la semaine, on l’oubliera vite sur le terrain, avouait le flanker, Judicaël Cancoriet. Mais une chose est certaine : on veut faire plaisir aux supporters qui n’auront pas la chance d’assister au match. Et pour cela, on fait confiance aux 5 000 qui seront là pour pousser derrière nous." À condition toutefois de donner au public de Marcel-Michelin de bonnes raisons de s’enthousiasmer plutôt que de siffler, comme c’est arrivé voilà deux semaines dans les dernières minutes contre Toulouse…

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