Mermoz : « Je ne vois pas qui pourra arrêter Toulouse »

Par Maxime Mermoz
  • Maxime Mermoz of Toulouse during the European Champions Cup match between Toulouse and Wasps at Stade Ernest Wallon on December 15, 2018 in Toulouse, France. (Photo by Manuel Blondeau/Icon Sport)
    Maxime Mermoz of Toulouse during the European Champions Cup match between Toulouse and Wasps at Stade Ernest Wallon on December 15, 2018 in Toulouse, France. (Photo by Manuel Blondeau/Icon Sport) Icon Sport - Icon Sport
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Globalement, les quarts de finale de Coupe d’Europe ont donné lieu à des rencontres plus agréables que les rencontres de Top 14, où les équipes se sont mieux adaptées aux règles. C’était assez marquant lors du match Leinster - Saracens, pourtant dirigé par un arbitre français. On s’est tout simplement retrouvé avec deux équipes qui ne plongent pas aveuglément dans tous les rucks, mais qui identifient les rucks contestables, comme le fait d’ailleurs Laurent Thuriès à Toulouse. C’est là la plus grosse différence avec le Top 14 où tous les rucks donnent lieu à une guerre, ce qui contribue souvent à le rendre parfois pénible à regarder. À un moment donné, c’est bien que les arbitres fassent aussi la part des choses s’ils voient que les équipes sont dans une approche positive et se mettent eux aussi au service du jeu. J’espère que c’est encore ce qui se passera ce week-end.

Concernant le Racing d’abord, j’ai beaucoup apprécié la maîtrise qu’ils ont affichée à Clermont en assumant leur statut de favori. Ils ont des joueurs avec de la vista et de l’expérience, mais ce n’est pas une équipe qui se contente de jouer pour jouer. Ils ont réussi à étouffer Clermont avec méthode et froideur, bien aidés par l’apport de joueurs d’expérience comme Maxime Machenaud en fin de match, capables de gérer la situation avec lucidité. Ils vont devoir réorganiser leur fond du terrain pour la demie mais est-ce vraiment un problème ? Avec Teddy Thomas, ils disposent tout simplement d’une arme en plus, capable de débloquer n’importe quelle situation. C’est la force des plus grandes équipes que d’avoir en permanence des atouts dans leur manche, comme lorsqu’ils ont relancé Simon Zebo après la suspension de Kurtley Beale. Les Saracens sont un peu dans la même dynamique d’ailleurs, chez qui Alex Goode a remplacé avec brio Owen Farrell. Mais faut-il s’étonner encore avec cette équipe ?

J’ai entendu un entraîneur français dire cette semaine : "Nous n’étions pas prêts, ça ira mieux plus tard…" Les Saracens, eux, n’ont pas ce genre d’excuse. Leur équipe-type n’avait pas joué ensemble depuis six mois et ils ont balayé le Leinster sur toutes les phases de conquête. Ils ont été capables de réciter leur rugby, toujours aussi efficace. Je ne me fais aucun souci pour eux à l’avenir en D2 anglaise, même en tournant beaucoup pendant que les stars se reposeront en vue des matchs internationaux. Ils n’y resteront pas longtemps… Ce week-end, ils seront encore durs à battre mais le Racing n’a pas le choix s’il veut enfin aller chercher un titre, maintenant qu’il est bien installé sur la scène européenne.

Cela dit, que le Racing ou les Saracens arrivent en finale, je ne vois pas laquelle des deux équipes pourra arrêter Toulouse, qui est pour moi le grand favori de cette compétition. Exeter est un rouleau compresseur dans le championnat anglais mais la Coupe d’Europe ne leur réussit pas trop. Il y a trois ans, les Clermontois leur avaient fait la musique chez eux et je crois le Stade capable d’en faire autant, d’autant plus que le Sandy Park, où règne d’ordinaire une énorme ambiance, sera vide. En termes d’image du rugby, c’est assez catastrophique mais pour le Stade toulousain, c’est un atout en plus puisque la notion de match à l’extérieur sera atténuée. Honnêtement, si vous étiez coach du Stade toulousain, y a-t-il un joueur d’Exeter que vous échangeriez contre un des vôtres ? Moi, je ne me poserais même pas la question…

Je crois vraiment que Toulouse a toutes les cartes en main pour aller en finale. Cela fait trois mois qu’ils se préparent en vue de cette échéance, ils sont prêts. Il y a deux ans, Ugo Mola était encore obligé d’arrêter les entraînements pour répéter certains mouvements. Aujourd’hui, tout est naturel : le 9 qui sert les avants, qui arrivent à ressortir le ballon dans le bon tempo pour les trois-quarts. Tout est fluide, léché, ils maîtrisent leur jeu à la perfection. Physiquement, les "anciens" comme Jerome Kaino ou Joe Tekori ont été régénérés par la longue coupure, il s’agit désormais de les gérer au mieux. J’ai souvenir qu’à Toulon, Danie Rossouw avait passé un deal avec Bernard Laporte pour ne disputer que les matchs de Coupe d’Europe. Il ne le sortait qu’en H Cup mais quand il était sur le terrain, il tuait tout le monde. J’imagine que la gestion de Kaino et Tekori doit être à peu près la même. Ils ne feront pas quatre-vingts minutes chaque semaine mais ils seront à 100 % pour ces matchs-là. Alors, ajoutez à ça des individualités comme Kolbe ou Dupont qui peuvent faire basculer un tout moment et vous obtenez un cocktail idéal…

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