Conciliation LNR / FFR : le ministère comme ultime recours à la crise ?
Alors que le bras de fer juridique entre la LNR et la FFR conduit le XV de France dans une impasse, à l'approche des tests-matchs d'automne, plusieurs voix s'élèvent pour en appeler à un arbitrage du Ministère des sports.
Bernard Laporte, tôt entré en guerre contre la LNR dès sa première élection à la tête de la FFR (décembre 2016), a eu plusieurs fois recours à cet argument, sous la forme d'une menace. « Si la LNR dit toujours non à ce que l'on propose ou à ce que l'on demande, alors je ferai sans la LNR. Je suis le président d'une fédération, la FFR, qui donne délégation à une association, la LNR, pour gérer le rugby professionnel. Cette délégation prend fin en 2020" assénait par exemple l'ancien sélectionneur (2000-2007) en mars 2017, à propos de sa volonté de mise en place de contrats fédéraux pour les joueurs internationaux.
Cette musique a été un fil rouge de son premier mandat, sur fond de rivalité avec son homologue Paul Goze. La semaine dernière encore, alors que le bras de fer entre les deux institutions pour l'organisation des tests-matchs d'automne se durcissait et plaçait le rugby français dans l'impasse, la menace d'une mise à mort institutionnelle revenait sur la table, dans la bouche d'un membre du premier cercle fédéral : « Si les clubs bloquent les joueurs, c’est la mort de la Ligue! »
Menace contre menace, les clubs en appellent au ministère
Si la puissance financière des clubs professionnels, qui emploient par ailleurs les joueurs, rend le fil hiérarchique plus subtil à manipuler, lesdits clubs ont tenu à répondre, dimanche soir dans leur lettre adressée au président de la FFR et estampillée de 13 des 14 logos de club (seul Montpellier s'est abstenu). C'est une petite phrase qui serait presque passée inaperçue : « La Fédération Française de Rugby, qui a une délégation de service public, ne peut ignorer une décision de la plus haute instance administrative française, qui s’impose à tous. » Par ce biais, les clubs rappellent que si la LNR est effectivement une délégation de la FFR, la Fédération est elle-même une délégation de son ministère de tutelle, celui de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports régit par Jean-Michel Blanquer.
L'allusion gouvernementale n'est pas anodine. Dans la soirée de dimanche, un membre de la LNR confiait : « Le ministère n'aurait qu'à arbitrer et faire appliquer la loi ». Une voix qu'avait portée, dans la matinée en réunion de présidents, celui de Toulouse Didier Lacroix. Cette issue ministérielle, il l'a également évoquée chez nos confrères de L'équipe : « S'il n'y a pas d'accord, alors on en revient à la convention précédente. Est-ce qu'une autre tierce personne doit arbitrer ? La Fédération est sous tutelle du ministère des Sports. On se réserve peut-être le droit de faire appel à lui pour prendre son avis sur la divergence de vues majeure qui nous oppose. » Dans le cas où la réunion de la dernière chance de conciliation, prévue mercredi entre LNR et FFR, ne débouchait sur aucun accord, l'hypothèse d'un appel au ministère pour arbitrer le litige devient effectivement de plus en plus probable.
Vous êtes hors-jeu !
Cet article est réservé aux abonnés.
Profitez de notre offre pour lire la suite.
Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de
0,99€ le premier mois
Je m'abonne Déjà abonné(e) ? Connectez-vous- Serin sur les tensions autour du XV de France : « Nous avons le cul entre deux chaises »
- LNR / FFR, au paroxysme de leur détestation
- LNR / FFR, qui a (vraiment) gagné la bataille du Conseil d'Etat ?
- Deroeux : « La FFR ne respecte rien, ni personne »
- Roubert : « C’est juste une affaire de bon sens, dans laquelle nous avons le droit pour nous »
- Michalak : « Le grand perdant de cette guerre, c'est le rugby »
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?