Buisson : « Sans entraînement, plus de match possible »

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 Conscient de la dégradation de la situation notamment en raison de l’agrandissement des zones de couvre-feu, le vice-président, Patrick Buisson et son équipe gèrent la situation semaine après semaine. Ils souhaiteraient maintenir les matchs.

Commençons par faire un point sur la situation…

Nous allons parler des trois derniers week-ends. Celui d’avant le couvre-feu, nous étions à 82 % de matchs joués gérés par la Fédération, ce qui était un très bon chiffre. Le week-end suivant, après l’annonce du couvre-feu dans certaines métropoles, nous sommes descendus à 74 % de matchs. Et à midi (l’interview a été réalisée vendredi après-midi, N.D.L.R.) nous étions déjà au même score, puisque nous ne comptions que 23 % de matchs reportés. Ce chiffre va certainement bouger, car de nouvelles zones ont été depuis concernées par ce couvre-feu. Certains clubs qui ne bénéficient pas des dérogations ministérielles ne seront pas en mesure de disputer les matchs car ils ne pourront pas rentrer avant 21 heures. Beaucoup de clubs s’étaient adaptés avant le couvre-feu, et s’étaient mobilisés pour continuer à jouer. Bien sûr, on entend beaucoup les clubs qui en ont marre, qui se plaignent. Mais on entend moins les 75 % de clubs qui continuent à jouer, même si l’on constate clairement une augmentation des reports.

Qu’envisagez-vous face à ce nombre croissant de reports ?

Nous gérons la situation d’une semaine à l’autre, et nous serons amenés à prendre des décisions. Si on parvient à rester au-dessus de 70 % de matchs joués, cela reste acceptable. Le problème, c’est que si l’on décide de figer une, deux ou quatre compétitions, on ne sait pas quand on pourra les relancer. On ignore quand se terminera le couvre-feu. Que ferons-nous après une éventuelle longue rupture dans la compétition ? Il faudra refaire des protocoles, réathlétiser les joueurs, etc.

À force, on ne trouvera plus de date de reports…

D’abord, il faut bien comprendre que les 30 % qui ne jouent pas ne sont pas toujours les mêmes d’une semaine à l’autre, selon la situation sanitaire ou l’éloignement des clubs. Mais je comprends votre question : il est possible qu’à un moment donné, on constate que cela ne sera plus possible de reporter les matchs. Que ferons-nous ? Le premier outil, c’est la péréquation. Mais elle n’est crédible que quand elle ne remet pas en question l’équité sportive. À un moment, elle ne sera plus acceptable. Proposerons-nous un autre championnat ? Une autre compétition ? On se posera les questions, et on agira en accord avec les clubs bien sûr.

Rappelez-nous le principe de la péréquation ?

C’est une règle de trois. Par exemple, dans une poule de 10, on doit disputer 18 matchs. Si un club n’en joue que 16 et compte 40 points-terrain au classement, on fait le calcul suivant : 40 divisé par 16 et on multiplie le score par 18.

Certaines divisions n’ont déjà plus de date de repli…

Oui, c’est le cas notamment pour la Fédérale 3. Nous allons être amenés à prendre de décisions, et faire des propositions aux clubs. L’année passée nous avions déjà fait une saison blanche. Nous n’allons pas le faire cette année dès le mois d’octobre, sinon nous allons annuler l’intérêt sportif et mettre des clubs en difficultés notamment vis-à-vis de leurs partenaires, qui ont investi pour avoir de la visibilité. Depuis quelques jours, nous avons affaire à des cas compliqués, avec notamment les clubs hôtes qui refusent de jouer alors que les visiteurs sont prêts à le faire. C’est délicat… On est donc dans la bienveillance, l’écoute et l’application du principe de précaution, mais on essaye d’encourager les clubs à jouer. Jusqu’à quand ? On l’ignore. Nous ferons un point mardi avec la Cellule d’Urgence Covid (CUC) que nous avons spécialement créé.

Comment les clubs gèrent le couvre-feu à 21 heures ? Certains clubs, notamment en région parisienne ne parviennent plus à s’entraîner…

Certains avancent l’horaire, d’autres raccourcissent les séances, c’est le système D. Et quand on ne peut plus s’entraîner, on ne peut plus jouer, soyons bien clairs sur ce point. On ne va pas obliger les clubs à jouer alors qu’ils ne se sont pas entraînés.

Se dirige-t-on vers un arrêt des compétitions ? Si oui, quand et jusqu’à quand ?

Aujourd’hui, nous, la Fédération, ne souhaitons pas arrêter les compétitions. Après, à l’impossible nul n’est tenu. Tant que nos chiffres sont positifs, on va continuer à faire jouer les matchs.

Quelles hypothèses envisagez-vous ?

Supprimer les phases finales pour libérer des dates, rallonger la saison, changer de format de la compétition, plus ramassée… Il existe tout un tas de choses mais cela se fera en accord avec les clubs.

Avec le recul, regrettez-vous aujourd’hui le passage des poules à 12 au lieu de 10 ?

Je peux vous répondre, car c’était le souhait des clubs. Nous avons consulté les clubs pour savoir s’ils voulaient être 8, 10 ou 12 par poule et ils ont tous voté pour la dernière option. Effectivement, ce serait mieux d’avoir des poules de 8 aujourd’hui, mais à l’époque on ne pouvait pas savoir ce qui allait arriver. C’était un autre monde.

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