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Technique - Un match, trois questions

  • Cette belle victoire sur l’Irlande, le XV de France la doit en partie à la maîtrise de sa charnière Dupont-Ntamack, excellant notamment dans la gestion des ballons de récupération mais aussi à la qualité de sa défense.
    Cette belle victoire sur l’Irlande, le XV de France la doit en partie à la maîtrise de sa charnière Dupont-Ntamack, excellant notamment dans la gestion des ballons de récupération mais aussi à la qualité de sa défense. Icon Sport - Icon Sport
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Cette belle victoire sur l’Irlande, le XV de France la doit en partie à la maîtrise de sa charnière Dupont-Ntamack, excellant notamment dans la gestion des ballons de récupération mais aussi à la qualité de sa défense. En revanche, pour la discipline, il faudra encore repasser.

La charnière a-t-elle encore assuré ?  

  • De l’ordre dans le désordre

Alignée pour la sixième fois consécutivement – fait suffisamment rare pour être souligné – la charnière Antoine Dupont (23 ans) — Romain Ntamack (21 ans) s’affirme un peu plus à chaque sortie. Samedi soir, elle a franchement rayonné, au point de faire passer la paire Murray-Sexton (61 sélections communes) pour des « has-been ». Les pisse-vinaigre retiendront peut-être quelques jeux au pied aléatoires, notamment celui du demi de mêlée, directement en ballon mort (21e). Mais, les points positifs submergent largement ce qui relève finalement du détail. D’abord, retenons cette excellente alternance entre jeu au pied ou à la main. Les Irlandais se sont d’ailleurs fait piéger sur l’essai de Vakatawa, ne s’attendant probablement pas à ce petit par-dessus finement joué par l’ouvreur toulousain. Ensuite, cette charnière s’épanouit toujours plus sur les ballons de récupération. L’essai de Ntamack est né d’une réception de chandelle par Bouthier. À croire qu’il y a de l’ordre dans le désordre. Et que les deux « maestros » de la charnière orchestrent, à la note près, les offensives collectives. Et c’est tant mieux. Parce qu’avec la qualité de la défense tricolore (lire ci-dessous), des « turn-overs », les Bleus vont pouvoir à l’avenir en jouer à foison.

La défense française a-t-elle confirmé ?

  • Peu de déchet et des ballons portés irlandais étouffés...

Quelques erreurs avaient bien été aperçues face au pays de Galles. Des fautes à la marge n’ayant pas altéré l’impression d’ensemble très positive. Samedi face à l’Irlande, on s’attendait à un nouveau défi de taille dans ce secteur de jeu. D’abord, dans les duels aériens. Il n’en fut rien, Jonathan Sexton n’utilisant, de façon très surprenante, que peu son pied pour arroser le fond de terrain tricolore. Et quand bien même il le fit parfois, les Bleus ont globalement répondu présent. En revanche, la couverture s’est révélée un poil défaillante sur l’action amenant le carton jaune d’Anthony Bouthier (10e). Sur ce mouvement irlandais, quatre joueurs français, dont l’ailier Vincent Rattez, se sont retrouvés à défendre, de façon très serrée au centre du terrain, face à seulement trois Irlandais dont Jonathan Sexton porteur du ballon. L’intelligence de ce dernier l’a conduit à ajuster un coup de pied rasant dans le dos d’Anthony Bouthier couvrant l’aile désertée par Rattez. La suite, vous la connaissez.

Globalement, même si ces Bleus ont laissé l’Irlande inscrire trois essais, ils ont encore réussi une grosse performance défensive.
Globalement, même si ces Bleus ont laissé l’Irlande inscrire trois essais, ils ont encore réussi une grosse performance défensive. Icon Sport - Icon Sport

Mais globalement, même si ces Bleus ont laissé l’Irlande inscrire trois essais, ils ont encore réussi une grosse performance défensive. Souvent dominés (seulement 40 % de possession de balle sur l’ensemble de la rencontre), ils ont longtemps cassé les vagues vertes. Affichant un taux de plaquages réussis de 88 %, soit 152 sur 173. Solides. Avec quelques joueurs à la pointe du combat : Grégory Alldritt et ses 27 plaquages, Charles Ollivon 21, Paul Willemse 18 ou encore Bernard Le Roux 16. Mais bien plus que des chiffres, la qualité défensive française s’est affichée en taille XXL sur les ballons portés. Un capital non négligeable contre l’Irlande… Jamais les « Irish » n’ont vraiment pu jouer dans l’avancée sur ce secteur de jeu. Pire, ils ont parfois été humiliés. Un exemple ? Sur la pénaltouche qui a suivi le carton jaune de Bouthier, Ollivon et ses partenaires n’ont pas cherché à contester dans les airs, ils se sont contentés de mettre une sacrée pression à la retombée du ballon. Conséquence : on s’est posé la question de savoir si les Irlandais étaient équipés de patins à roulettes en guise de crampons.

Le XV de France a-t-il été plus discipliné ?

  • Une nette amélioration, mais c’est encore insuffisant !

Face aux Gallois, le XV de France a fait mentir les plus grandes théories existantes à propos de la discipline dans le jeu. Les Bleus ont prouvé qu’une équipe pouvait gagner un match international en commettant quatre fois plus de fautes que son adversaire (16 contre 4). À tout dire, la performance est remarquable. Mais bon… À en décrypter le visage de Fabien Galthié à l’évocation du sujet, défier les lois du rugby relève à jouer avec le feu. Et, sans doute, tôt ou tard, à se brûler. Face à l’Irlande, Ollivon et ses partenaires ont fait un bel effort. Ils ont amélioré le ratio ne commettant que deux fois plus de fautes que les Irlandais (14 contre 7). Mais ils y ont ajouté un carton jaune (Bouthier).

Face aux Gallois, le XV de France a fait mentir les plus grandes théories existantes à propos de la discipline dans le jeu.
Face aux Gallois, le XV de France a fait mentir les plus grandes théories existantes à propos de la discipline dans le jeu. Icon Sport - Icon Sport

L’indiscipline est donc une vilaine récurrence qui prive probablement le XV de France de succès plus larges, plus tranquilles. À trop vouloir rendre chaque ruck adverse difficile – le leitmotiv des Bleus depuis la prise de pouvoir de Fabien Galthié – le XV de France se complique la tâche. Imaginez un peu ce qui pourrait advenir à l’avenir si cette bleusaille parvenait à conjuguer son niveau de jeu à une meilleure canalisation de son agressivité… C’est l’objectif de Fabien Galthié qui avait promis des progrès dans ce domaine, ne reprochant pas à ses joueurs leur surplus de hargne mais réclamant un peu plus de jugeote dans l’engagement. Jusque-là, il n’a pas franchement été entendu. Mais sans dommage réel.

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