À l'aide

  • Le rugby français est au plus mal financièrement.
    Le rugby français est au plus mal financièrement. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
Partager :

The show must go on. Depuis Queen et Freddie Mercury en 1991, cette promesse du spectacle plus fort que tout signe les lendemains qui chantent et devront toujours chanter. Cet air vient nous dire combien ce qui se passe importe peu face à l’avenir plus fort que tout. L’histoire est en marche, perpétuelle, avec des paillettes pour rêver.

À l’échelle du rugby, le show se poursuit aujourd’hui en mode intime. Sans public. Donc sans communion et sans partage. Il faut le répéter pour ne pas oublier : nous sommes loin des codes de ce jeu, sa culture, ses valeurs et plus sûrement son âme. Si nous aimons le rugby, c’est pour ce qu’il nous donne à vivre et à partager. Et si nous devons à présent nous contenter d’avoir à le supporter en mode individuel, en attendant des jours meilleurs, le manque est cruel.

Il l’est d’autant plus que le modèle de notre spectacle est menacé et les mots la ministre des sports Roxana Maracineanu, cette semaine, n’ont guère rassuré la troupe… Pas sûr que le rugby pro puisse continuer bien longtemps sans supporters dans les stades, donc sans rentrées d’argent autres que les droits télé et le sponsoring. Alors que le Tournoi des 6 Nations devrait se jouer à l’heure dite et à huis clos, il y a urgence financière autour de certains clubs en Top 14. Leurs économies ne résistent pas. Nous les avons entendus, certains à l’image de Toulouse ont annoncé des cessations de paiement toutes proches. Tous s’en remettent aux aides de l’État.

40 millions d’euros ont été évoqués précipitamment avant d’être remis en cause par la Ministre et par les règlements européens. Pour autant, selon nos informations, les clubs professionnels ne seront pas abandonnés. Ils toucheront des aides attendues, à quelques billets près, pour régler une partie de la note « Covid saison 1 ». La suite est en discussions, qui s’annoncent plus serrées puisque les huis clos impactent tous les sports à la différence des jauges à 5 000 spectateurs. Il faudra donc partager le magot.

Une chose est certaine, le sport ne peut être lâché en rase campagne, parent toujours plus pauvre d’une crise qui n’épargne personne. Qu’il soit professionnel ou amateur, son rôle, ses missions ou son apport à la société doivent être considérés à la hauteur d’enjeux qui dépassent très largement le cadre des terrains de jeu. Et ce ne sont pas des millions qui suffiront à combler le retard pris chez nous par rapport à beaucoup d’autres pays, notamment en termes d’éducation et de santé.

Pour tout cela, nous disons un grand « oui » : le spectacle doit continuer. Et le sport, très largement mis entre parenthèses depuis de longues semaines, devra reprendre un rôle actif pour rassembler ses acteurs, les faire vivre socialement et économiquement. Au bout du compte, leur permettre de partager leur passion.

Il faut donc agir au plus vite, pour sauver les clubs de la faillite et plus loin de l’oubli. Il faut agir et, surtout, en profiter pour voir plus loin que cela n’a jamais été fait, avec une véritable considération pour le sport. Et parce qu’ils sont bien plus que de simples acteurs du divertissement, pros et amateurs méritent autre chose que des aides leur permettant tout juste de survivre. The show must go on.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?