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Ibanez : « Les places de titulaires se gagnent aux entraînements »

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    Ibanez : « Les places de titulaires se gagnent aux entraînements » Patrick Derewiany / Midi Olympique
Publié le Mis à jour
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L’un des deux patrons du sportif des Bleus, avec le sélectionneur Fabien Galthié, présente la deuxième partie de la séquence internationale qui va débuter avec le match face aux Fidji et la stratégie du staff du XV de France pour les quatre prochaines semaines.

Comment avez-vous retrouvé le groupe de joueurs qui a débuté la préparation du match face aux Fidji ?

Toujours enthousiaste. Nous nous sommes retrouvés vendredi soir, les joueurs avaient bénéficié de quatre jours off et les entraînements ont repris dès samedi avec, ce dimanche, une journée à haute intensité. 

Pourquoi avoir gardé la même ossature de groupe, alors que commence une nouvelle compétition et que compte tenu de la limitation à trois feuilles de match par joueur, le groupe qui jouera les Fidji ne pourra pas la terminer ?

Nous devons composer avec la règle du jeu qui a été édictée par l’avenant de la convention FFR/LNR, qui a été signée juste avant l’ouverture de la séquence internationale : trois feuilles de match par joueur, sur les six rencontres au total. Cela nous demande une certaine souplesse, de l’agilité et de la cohérence. L’équation peut paraître complexe mais en fait, la solution est très simple. C’est le groupe France qui va jouer ces six matchs, tout en sachant qu’une cape avec le maillot bleu a une valeur suprême, comme je vous l’avais explicité il y a quelques semaines. Il y a une forme de continuité sur cette semaine et le match face aux Fidji. L’équipe qui a joué face aux Gallois et Irlandais donne satisfaction et nous trouvions intéressant d’avoir avec ce même groupe quatre semaines de fonctionnement en commun. Le temps de vie passé ensemble nous est précieux, tout comme ces trois rencontres face à des adversaires aussi différents que performants. Nous avons donc estimé que c’était la meilleure option, ou tout du moins la plus cohérente.

Ne vouliez-vous pas éviter une injustice avec l’Autumn Nations Cup en cas de qualification pour une éventuelle finale, le 5 décembre ? En cas de bouleversement du groupe, les titulaires des futurs matchs de l’Écosse et l’Italie en auraient été privés.

Nous aurions pu imaginer ce genre de projection avant le début de la séquence internationale, par rapport à nos adversaires à venir et les deux compétitions à jouer… En fait, nous avons préféré aller vers une solution plus simple, à savoir une continuité pour les Fidji. Cette équipe va nous amener d’autres enseignements car elle possède un profil différent du pays de Galles ou de l’Irlande, à qui nous avons jusqu’ici été confrontés. C’est intéressant de voir comme l’équipe de France va agir face à eux. Ensuite, nous allons intégrer de nouveaux éléments. Des joueurs qui sont suivis et qui auront l’opportunité de montrer leur valeur sous le maillot France.

Par répercussion, dimanche prochain après le match face aux Fidji, il y aura une sorte de fracture, une nouvelle histoire à commencer avec de nouveaux joueurs et de l’urgence pour préparer le match en Écosse le week-end suivant…

Lundi après le match à Vannes, nous allons avoir l’opportunité unique de nous réunir avec un groupe très élargi : d’un côté, ceux qui auront affronté les Fidji, dont une grande partie sera amenée à rentrer le soir en club ; et les nouveaux sélectionnés qui poursuivront l’aventure avec nous. Ce sera l’occasion de faire comprendre à tous qu’ils auront un rôle essentiel à jouer essentiel dans notre progression. On envisage de mettre à profit ce temps en commun, d’expliquer notre vision pour le futur. Ce sera symbolique, mais c’est une occasion de renforcer notre message. Face à tous les prétendants au maillot bleu que nous aurons identifiés, l’ensemble du staff pourra insister sur le fait que nous voulons un groupe France fort.

Certains joueurs ont-ils marqué des points et s’installent-ils comme des titulaires en puissance dans ce groupe France, après ces deux matchs ?

Après l’Irlande, le staff a réuni tout le monde et a salué l’engagement de tous, sans trophée mais en insistant sur les espoirs nés. Ce qui fait plaisir, c’est que l’équipe évolue dans une structure de jeu très cadrée, qui est essentielle pour la performance, tout en prenant du plaisir. Ces deux rencontres sont riches en enseignements. On a réussi à raccrocher avec une compétition suspendue il y a sept mois, tout en gardant le fil de notre début d’histoire. L’Irlande nous a aussi permis de franchir un palier. Mais on garde en mémoire que chaque match compte. On ne doit pas oublier que l’on a laissé en cours de route un point contre les Anglais qui, au final, nous coûte cher. Pas de regrets, car ce qui importe au niveau international, c’est de se faire une réputation. Bien sûr, nos adversaires et amis britanniques auront remarqué quels sont encore nos points d’amélioration, comme la discipline qui nous pose problème. Mais quand je parle de réputation, j’exprime que nous voulons - avec Fabien et le staff - un XV de France difficile à manœuvrer. Par ses qualités offensives, il doit donner le tournis aux défenses adverses.

Le fait de ne pas avoir remporté le Tournoi des 6 Nations, est-ce un mal pour un bien pour affirmer aux joueurs que rien n’est gagné, malgré de belles promesses ?

Certainement. Nous avons joué six matchs et en remportés cinq. Nous avons les moyens de partir à l’assaut d’un titre et rapidement. La priorité, c’est d’être régulier dans la préparation et nos prestations. Si nous y parvenons, les titres suivront. De nombreux joueurs se sont révélés depuis notre prise de fonctions. C’est tant mieux. Restons vigilants, toutefois. Les joueurs ne sont pas insensibles aux louanges qui arrivent depuis quelque temps. 

Le rugby français a aussi besoin de stars, ou au moins de joueurs référents…

… Vous avez bien compris que mon rôle de manager est de souligner le collectif et pas l’individu.

On insiste : quels joueurs sont devenus incontournables aujourd’hui ? La charnière Dupont-Ntamack ? Le quatuor en première ligne Baille, Marchand-Chat, Haouas ? Le capitaine Ollivon ?

Permettez-moi de souligner, puisque vous citez pas mal d’avants, l’excellent travail de William Servat et Karim Ghezal qui parviennent à tirer le meilleur de tous nos jeunes joueurs de première ligne. Il leur a donné les clefs du très haut niveau dans le combat, au près. Dans ce registre, au niveau des talonneurs, nous avons de la richesse : Julien Marchand, Camille Chat mais aussi Peato Mauvaka ou Teddy Baubigny. C’est du solide. Ils apprennent très vite et c’est remarquable. Le grand public a aussi perçu le talent et l’inspiration de notre charnière, c’est très bien. Mais les jeunes, quel que soit leur poste, progressent vite et sont désireux de se mesurer à ce qui se fait de mieux sur la planète ovale. Qui aurait parié sur des performances aussi abouties de Mohamed Haouas avec si peu d’expérience ? La confirmation de Cyril Baille ? Mais aussi Gros et Bamba qui impressionnent ou encore Aldegheri qui sont juste derrière.

Quelle va être la stratégie de cette troisième composition d’équipe ? Des joueurs ont déjà grillé deux feuilles en étant à chaque fois remplaçants, d’autres ont été deux fois titulaires et, en cas de troisième convocation, ne pourraient plus être utilisés.

Joker !

Vraiment ?

Bon, je vais vous donner quelques indications. Cette semaine sera particulière, c’est la première fois que nous avons du temps pour nous préparer, avec deux journées à entraînement intensif. Ce dimanche, puis mercredi. Ces deux journées phares au niveau rugby doivent nous permettre de finaliser la composition d’équipe. C’est l’un de nos principes, avec Fabien et le staff. Bien évidemment, nous avons un XV de départ à l’esprit, mais aussi des interrogations et nous tenons à ce que les places de titulaire se gagnent aux entraînements. Pour les Fidji et pour la suite, nous allons aussi chercher le juste équilibre dans chaque ligne.

Comment fonctionnez-vous au sein du staff pour l’élaboration du XV de départ ?

Nous avons les bonnes personnes à chaque poste. En France, on imagine culturellement qu’il faut un gourou, une figure, un imperator à la tête des Bleus. Fabien ne se comporte pas ainsi. Nous partageons tout. Sélection, jeu, management… Notre modèle est nouveau. Mais il va falloir vous y habituer !

Une particularité du match face aux Fidji : vous allez jouer dans un petit stade, à Vannes, et à huis clos. Loin des habitudes d’une rencontre internationale classique. Un piège ?

Rassurez-moi, les dimensions du stade de la Rabine sont bien conformes ? (rires) Plus sérieusement, l’idée est justement de prendre nos marques dans cette enceinte rapidement. C’est la raison pour laquelle nous serons à Vannes deux jours avant la rencontre, afin de s’approprier au mieux cette enceinte et son environnement. Nos informations nous indiquent que la tenue du match n’est pas remise en cause. La situation sanitaire de l’équipe des Fidji est conforme au protocole World Rugby.
 

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