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Sanglante revanche à Murrayfield

  • Personne dans le camp tricolore n’a oublié le traquenard du printemps dernier. Et même si le groupe France n’a pas voulu trop revenir sur les événements du dernier match du Tournoi des 6 Nations à Murrayfield, il y a fort à parier que les Bleus ne se laisseront pas marcher dessus. Le tout dans le respect des règles et usages… Photo Icon Sport
    Personne dans le camp tricolore n’a oublié le traquenard du printemps dernier. Et même si le groupe France n’a pas voulu trop revenir sur les événements du dernier match du Tournoi des 6 Nations à Murrayfield, il y a fort à parier que les Bleus ne se laisseront pas marcher dessus. Le tout dans le respect des règles et usages… Photo Icon Sport Actionplus / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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La dernière fois que le XV de France s’est déplacé à Murrayfield, le traquenard tendu par les Écossais n’avait laissé aucun survivant dans les rangs tricolores. Le temps est désormais venu d’effacer les ardoises...

On n’a rien oublié de la "dernière fois", quand bien même elle nous semble aujourd’hui appartenir à un autre monde, à une autre vie. Le 8 mars dernier, parmi 60 000 bougres entassés en un lieu aujourd’hui proscrit, le tarin flatté par les arômes de graillon alors échappés des cantines suiffeuses de Murrayfield, le XV de France de Fabien Galthié s’était vautré pour la première fois de sa jeune histoire, quelque temps seulement après avoir souillé les vice-champions du monde anglais, la trimarde italienne et le XV de Galles, en son saint des saints.

Supposément intouchables, trop sûrs d’eux et confortés en leurs croyances par un élan populaire rarement atteint jusqu’alors (quinze mille supporters français avaient fait le déplacement jusqu’en écosse), les Bleus avaient pris une belle gifle en Écosse, tombant là-bas dans un piège trop grossier pour être réel.

Au sujet de ce match, l’entraîneur des trois-quarts français, Laurent Labit, confiait alors : "Au début du Tournoi, Eddie Jones (le sélectionneur anglais) nous avait testés avec deux ou trois phrases chocs. Avant le pays de Galles, Alun-Wyn Jones (le capitaine gallois) avait assuré que l’on trichait en mêlée. La semaine précédant l’Écosse ? Il ne s’était rien passé. Rien de rien. On s’était dit : "On ne les a pas entendus, ce n’est pas bon signe". À Edimbourg, on s’attendait donc à quelque chose de salé mais on n’imaginait pas que nos adversaires partiraient dans une telle provocation, qu’ils cibleraient nos mecs : à Murrayfield, on leur a laissé faire beaucoup trop de choses…"

Virimi Vakatawa ? Coffré comme un cadet. Antoine Dupont ? Soumis à une telle pression qu’il ne put jouer, sur ce gazon maudit, qu’en reculant. Le reste, la pigne de Jamie Ritchie engendrant la riposte disproportionnée de Mohamed Haouas, appartient désormais à la légende…

Un levier psychologique à actionner

De toute évidence, l’effet de surprise ne jouera plus en faveur de l’Écosse. Et à moins qu’on ne connaisse plus rien aux mécanismes de ce sport de lutte, le staff des Bleus n’a qu’un levier - psychologique, cela va de soi - à actionner pour préparer ses hommes à un deuxième acte qui ne saurait encore, c’est inenvisageable, ressembler à la fessée passée. Une revanche, hein ?

Les coéquipiers de Charles Ollivon ont beau jurer tenir le concept aussi loin que possible de leurs caboches, elle suinte pourtant par tous les pores de cette rencontre en terre celte : pour l’équipe dans son ensemble et Matthieu Jalibert en particulier, tant il fut mauvais lorsqu’il remplaça Romain Ntamack en début de match, il est temps de chasser les fantômes de Murrayfield. "NTK" fauché par une contracture, le golden-boy de l’UBB a aujourd’hui une chance en or de prouver qu’il peut être aussi influent en sélection qu’il ne l’est en Gironde.

Inventif, efficace, souvent mordant, Jalibert a aussi l’occasion de prouver ce dimanche à un public plus large que celui qui consomme cycliquement du Top 14 qu’il vaut davantage que la bouffonnerie ayant récemment fait de lui l’antihéros de l’élite.

Au sujet de cette absurde intervention au stade Pierre-Fabre, et si Jalibert cultive indéniablement un côté "petit coq" qui a de quoi irriter, on sait aussi que les Castrais, victimes éplorées du dernier round du championnat, comptent en leurs rangs une belle frange de "chieurs", Rory Kockott et Benjamin Urdapilleta n’ayant jamais fait dans la dentelle lorsqu’il est question de provoquer l’adversaire…

Le message d’Ibanez aux tricolores

D’un terrain à l’autre, on se demande finalement ce que cette sélection écossaise pourra bien opposer à une équipe de France plutôt dominante ces dernières semaines, si ce n’est du tohu-bohu dans les zones d’affrontement, une bonne mêlée et les relances fulgurantes de Stuart Hogg. Comment ça, on exagère ? Privé de l’un des meilleurs animateurs de la planète (Finn Russell) et de son habituelle doublure (Adam Hastings), le XV du Chardon est aujourd’hui contraint d’appeler à la rescousse Duncan Weir qui, sans être totalement mauvais, reste un vrai besogneux.

De l’autre côté du ring, la bande à Ollivon se présente affûtée comme jamais (les Bleus sont plongés dans le formol depuis le 31 octobre), sûre de sa force après avoir surclassé le pays de Galles puis l’Irlande et, surtout, placée face à ses responsabilités par l’encadrement tricolore : au soir de l’annulation du match contre les Fidji, soit trois jours avant que ne se dispute la 9e journée du Top 14, le manager Raphaël Ibanez envoya le message suivant sur le groupe "Whatsapp" des joueurs, lesquels venaient de regagner leurs pénates : "Charles (Ollivon), les gars. Certains d’entre-vous m’ont posé la question, alors je fais une réponse commune : face à vos managers de club qui souhaitent éventuellement vous solliciter ce week-end (en championnat), c’est votre responsabilité individuelle qui est engagée. Pour nous, il est juste clair que vous êtes libérés aujourd’hui (vendredi) et que nous vous retrouvons lundi Marcoussis). C’est à vous d’avoir une réflexion censée sur le sujet d’une participation en club ou pas. Pensez tout de même à préparer l’Ecosse dans les meilleures conditions."

Très vite, et au risque de se retrouver pris en étau entre leur employeur et la sélection, les Tricolores comprirent donc quelle importance capitale revêtait pour Galthié et son bras droit la sanglante revanche qu’ils se refusent pourtant d’évoquer aujourd’hui. Le message est passé, "Rafa" !

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