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Serin : « On doit s'émanciper de l'héritage laissé par le grand Toulon »

Par Pierrick ILIC-RUFFINATTI
  • Eben ETZEBETH of Toulon and Baptiste SERIN of Toulon dejected during the Top 14 match between Stade Francais and RC Toulon at Stade Jean Bouin on December 6, 2020 in Paris, France. (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport) - Baptiste SERIN - Eben ETZEBETH - Stade Jean Bouin - Paris (France)
    Eben ETZEBETH of Toulon and Baptiste SERIN of Toulon dejected during the Top 14 match between Stade Francais and RC Toulon at Stade Jean Bouin on December 6, 2020 in Paris, France. (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport) - Baptiste SERIN - Eben ETZEBETH - Stade Jean Bouin - Paris (France) Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Baptiste Serin (demi de mêlée du RCT) sait que son équipe a les armes pour rivaliser avec n’importe quelle équipe, et ce au moment où le RCT retrouve la Champions Cup, à travers laquelle il a construit sa légende. L’international tricolore n’en demeure pas moins (très) inquiet par l'enchaînement des matchs...

On a le sentiment que Toulon monte en puissance mais manque toujours un peu d’efficacité…

Le problème ne vient pas de l’efficacité mais de l’indiscipline. On met l’adversaire sous pression, on pousse, on marque mais de petites fautes nous ramènent constamment dans nos 22 mètres, ce qui laisse nos adversaires en vie. C’est le gros point noir depuis quelques rencontres…

Comment changer cela ?

On donne beaucoup d’énergie, on a de la puissance sur la ligne de front, mais on se fait prendre sur des plaqueurs qui ne sortent pas, des lignes de hors-jeu… On doit basculer dans la tronche, gommer ces imperfections, continuer à emprunter nos adversaires et à déplacer le ballon, pour remporter tous ces matchs.

Après une saison à batailler en Challenge Cup, Toulon retrouve la Champions Cup. Comment appréhendez-vous ce rendez-vous ?

Je vais être un peu cash, mais déjà qu’il va être compliqué de terminer le championnat à l’heure avec les matchs reportés, je me demande comment nous allons pouvoir être performants sur plusieurs tableaux. Comment imaginer que les organismes ne finissent pas par le payer ?

Continuez…

Entre la fin de la Challenge Cup, le Top 14 et désormais la Champions Cup, nous n’avons eu aucun week-end off cette saison. On a bien eu un match annulé contre Bayonne, mais on avait déjà fait notre semaine d’entraînement, et certains étaient en sélection. Je me demande comment les corps ne vont pas péter… Je ne veux pas tirer une sonnette d’alarme, mais il faut faire attention. Quand je discute avec d’autres mecs du championnat, on se pose pas mal de questions.

Est-ce que cela vous angoisse ?

Ça me fait un peu peur, mais que peut-on faire ? On va jouer et on verra ce qu’il se passe semaine après semaine. À Toulon, j’espère qu’on aura quelques retours de blessures sinon notre groupe risque de payer cet enchaînement.

L’idée de faire l’impasse vous passe-t-elle par la tête ?

C’est une possibilité qui n’existe jamais quand on est compétiteurs. De toute façon, même si l’équipe doit tourner, les mecs qui joueront mettront tout en œuvre pour gagner. Le groupe veut se qualifier, quoi qu’il en coûte. Le nouveau format ? Jouons, gagnons et on fera les comptes à la fin. Nous sommes tous conscients de jouer dans un club où la culture européenne est immense. Galvauder n’est pas une option.

Le fait que la culture européenne soit forte au RCT, est-ce une pression particulière ?

J’étais à Bègles à l’époque du grand RCT, et j’ai vraiment admiré ces différents parcours. J’ai même poussé derrière Toulon. Maintenant il est indispensable pour nous de s’émanciper de l’héritage laissé par le grand Toulon. Le RCT des années 2010 a eu son histoire, et elle était magnifique, mais on doit créer la nôtre. Nous aimerions parvenir à faire aussi bien, même si nous sommes conscients que c’est pratiquement inégalable. Quoi qu’il en soit : nous allons nous donner à fond, montrer un bon visage et essayer de nous qualifier.

Avec la finale de Challenge Cup et votre première place de poule, vous avez montré que vous étiez forts au sein de la « deuxième division européenne ». Comment franchir le cap dans la « grande Coupe d’Europe » ?

En toute humilité, nous avions déjà une équipe de Champions Cup la saison passée. On marchait un peu sur l’eau en Top 14, et il était indispensable pour nous de bien figurer en Challenge Cup, afin de montrer que ce groupe n’était pas forcément à sa place : on a des internationaux, des jeunes d’un talent certain et nous voulions montrer que l’on avait une équipe forte de la « petite Coupe d’Europe ». La Champions Cup nous donnera des réponses sur le potentiel réel de ce groupe. Je ne suis pas inquiet, on saura franchir le cap qui existe entre les deux compétitions.

Dans le cœur des Français le Top 14 a longtemps fait de l’ombre à la Coupe d’Europe. Qu’en est-il pour vous ?

Je ne peux cacher que le Top 14 garde une cote de sympathie très élevée à mes yeux. Maintenant la Coupe d’Europe gagne en intérêt chaque saison. On se rapproche de ce qui se fait au niveau international, on croise la route de joueurs auxquels tout le monde veut se mesurer et qu’on ne voit qu’à la télé. Si on rajoute quelques petites rivalités entre nations, la Champions Cup est vraiment un rendez-vous à part. Ce sera un super apprentissage pour ce groupe.

Votre groupe demeure assez jeune, et a fortiori inexpérimenté. Quels conseils allez-vous donner à vos coéquipiers ?

Ils doivent prendre du plaisir, jouer relâchés comme ils savent le faire en Top 14, croire en leurs qualités et ne pas avoir peur. Le jeu ? Il faudra se préparer à ce que tout aille un peu plus vite. La Champions Cup c’est un peu plus costaud, ça tape un peu plus fort, il y a un peu plus de rythme… On devra monter « un peu » chaque curseur, car les décisions peuvent être plus compliquées à prendre avec l’excitation du rendez-vous.

Le jeu va très vite, et la puissance des avants est l’une de vos armes. Êtes-vous tentés de changer votre plan de jeu ?

Il faut évidemment s’adapter au rythme, mais on ne peut pas se réinventer chaque semaine : il est préférable d’insister sur nos bases, nos points forts. D’autant que nous sommes en effet solides devant, mais on marche également fort derrière. Ce groupe peut déplacer l’adversaire, tout en le marquant physiquement.

Que connaissez-vous de Sale ?

C’est une équipe composée de nombreux Springboks, qui propose un jeu basé sur la puissance. Ça risque de taper fort.

Face à Sale, votre duel avec Faf de Klerk sera observé. Comment allez-vous le préparer ?

Sans me mettre de pression. Je l’ai déjà affronté avec Bègles, et à l’époque nous étions allés gagner à Sale avec une équipe de jeunes. J’ai également perdu contre lui avec la sélection. Parfois ça tourne dans un sens, parfois dans l’autre… Je connais son profil, et ça va être un bon duel, car c’est une référence à la mêlée. Il faudra le surveiller de près, mais malheureusement à Sale il n’y a pas que lui, et c’est bien dommage (sourire).

Vous êtes hors-jeu !

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