Toulouse sur une piste (glissante) aux étoiles

Si, lundi, le Stade toulousain a fait les choses en grand pour présenter son nouveau maillot européen conçu notamment par Thomas Pesquet, ce n’est pas seulement dû à la notoriété de l’astronaute. Mais aussi pour rappeler que la Coupe d’Europe est singulière en Ville rose. "Ce maillot permet d’insister sur la relation entre le club et cette compétition, sur ce désir absolu d’être le plus vite possible le premier, et non le premier ex æquo, détenteur de titres", avoue le président Didier Lacroix. Impression partagée par Antoine Dupont : "En arrivant ici, j’ai compris l’importance de cette compétition. Après le Brennus en 2019, les gens me disaient dans la rue : "Allez, maintenant, c’est la Coupe d’Europe." On sent l’envie et le manque, vu qu’on ne l’a pas gagnée depuis dix ans." Alors, quand le Stade toulousain entame sa campagne de Champions Cup avec l’espoir à peine voilé de décrocher une cinquième étoile pour laisser le Leinster dans le rétroviseur, c’est un événement. D’autant plus que les Rouge et Noir ont atteint les demi-finales des deux précédentes éditions. "L’équipe était très jeune, pas forcément expérimentée il y a deux ans, un peu plus l’an dernier, note le demi de mêlée. Il y a cette étape à franchir."

Mola : "Changement de braquet"

Avec un vécu accru, comme ses certitudes, Toulouse se présente parmi les favoris. Mais le nouveau format laisse peu de place aux garanties. Surtout avec des doubles confrontations face à Exeter, tenant du titre, et l’Ulster, qui n’a plus perdu un match et a inscrit cinq essais de moyenne depuis sa défaite en quart à… Ernest-Wallon. Trois mois plus tard, les deux clubs ouvrent le bal dès ce vendredi, à Belfast. Là où le dernier champion de France a de douloureux souvenirs et là où la météo annoncée changera du soleil de septembre. " Nos adversaires ont en mémoire notre belle victoire et on sait à quoi s’attendre dans ce climat hostile", prévient Dupont. Malgré trois succès consécutifs en Top 14, le manager Ugo Mola, pour qui le temps de préparation d’un tel rendez-vous fut amoindri par la fenêtre automnale, alerte : "Il faut s’adapter avec l’intégration rapide de nos internationaux (Tolofua, Mauvaka et Lebel ont atterri lundi soir à Toulouse, N.D.L.R.). Rien ne nous est épargné et ça va se jouer sur le goal-average, la discipline, le nombre d’essais, ces éléments déterminants en Coupe d’Europe qui le sont encore plus. Cette compétition impose un changement de braquet et si certains pensent qu’on sera susceptibles de gagner avec les mêmes ingrédients que sur les trois dernières semaines, ils se trompent. J’ai l’impression qu’on est avertis. La clé est de basculer de duels contre des équipes dans le dur en Top 14 à un match se rapprochant des standards internationaux. La bonne nouvelle est qu’on a des joueurs qui les ont touchés récemment, et plutôt bien, qui ont notamment battu l’Irlande. à eux de remettre tout de suite la disquette du club. Avec cette formule de sprint, il y a une toise et, si on ne l’atteint pas, on n’existera pas. Après deux matchs, on y verra très clair sur ce que peut être l’issue potentielle."