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Il y a aussi une vie sans Skelton

Par Romain Asselin
  • Les Rochelais de Tawera Kerr-Barlow, qui échappe ici à la défense héraultaise, ont assuré l’essentiel et vont finir l’année 2020 dans le fauteuil de leader.
    Les Rochelais de Tawera Kerr-Barlow, qui échappe ici à la défense héraultaise, ont assuré l’essentiel et vont finir l’année 2020 dans le fauteuil de leader. - XAVIER LEOTY
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Finalement sans conséquence sur le résultat, l’exclusion précoce de Will Skelton pourrait même, mentalement, servir les intérêts rochelais pour la suite de la saison. 

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Ou pas. En tout cas, dimanche après-midi, à Deflandre, la sortie sur carton rouge de Will Skelton a résisté à la célèbre maxime de Lamartine. Non, le Stade rochelais n’a pas plié après la perte de sa poutre, tant encensée ici et là - à juste titre - depuis son arrivée à l’intersaison. Pourtant, le Boxing Day était lancé depuis seulement un quart d’heure au moment où son épaule a involontairement heurté la tête de Paul Willemse, sur un geste défensif non maîtrisé. Ce qui aurait pu être un tournant dans ce duel d’avants face à Montpellier s’est finalement révélé « anecdotique », pour reprendre le terme du manager héraultais, Xavier Garbajosa. Anecdotique, tout du moins, quant à la prestation, derrière, des Cistes, incapables de valoriser cette longue supériorité numérique.

Mais au regard de la manière dont les Maritimes ont pallié l’absence numérique de la nouvelle pierre angulaire du huit de devant, inconcevable d’employer le même adjectif côté rochelais. Il n’y avait qu’à entendre les propos liminaires de Jono Gibbes après match. « C’est plus que juste une victoire pour le groupe, dans ces conditions et ce carton rouge assez tôt dans le match, souligne le directeur du rugby. Will est un joueur très important pour nous. Nous avons trouvé une solution, on n’a pas lâché en restant solide et nous avons joué sans le ballon avec un vrai cœur. C’est important pour le groupe de passer un tel test, une bonne expérience. Ça va encore le resserrer plus tard dans la saison. La réponse des joueurs est une fierté pour tout le staff. »
Rien qu’en mêlée fermée, le pack n’a absolument rien laissé transparaître. Jamais en mesure de prendre le dessus, le huit de devant emmené par Bismarck Du Plessis et consorts s’est cassé les dents devant les renforts de Botia et Doumayrou. Ou encore le repositionnement de Rémi Bourdeau en deuxième ligne. « C’est un groupe qui s’est préparé à jouer pour les autres, continue de savourer l’entraîneur kiwi. En vingt-six journées, ce genre de match arrive peut-être une ou deux fois, c’est tout. On a maîtrisé les conditions et le contexte difficiles. à la mi-temps, c’était calme. Le vestiaire était lucide, très concentré. Kévin Gourdon, le capitaine, a donné le bon exemple. Il a très bien parlé. »

« Comme si Will était encore sur le terrain ! »

C’est d’ailleurs lui, le troisième ligne centre qui a permis à La Rochelle de faire le break, dès le coup d’envoi du second acte, profitant de la maladresse de la ligne arrière adverse pour marquer un essai casquette par excellence. Encore fallait-il être là, au bon endroit, au bon moment. Comme si l’infériorité numérique avait débouché sur un petit supplément d’âme. « Tout le monde s’est donné à 120 %, confirme, rincé à son remplacement (65e), Uini Atonio. Will est sorti très tôt, c’est comme ça, il fallait assumer. Nous étions obligés de dépenser un peu plus surtout devant, où l’on a fait un très bon match. On a essayé de tout faire pour faire comme si Will était encore sur le terrain ! Même à quatorze, les Montpelliérains n’arrivaient pas à faire des passes jusqu’à l’aile. »

Ironie du sort, le MHR avait connu pareille situation, la semaine précédente, en Champions Cup. Sanctionné d’un carton rouge en début de rencontre face aux Wasps. Sans pour autant vivre le même dénouement, à savoir un succès. « Pour l’avoir vécu la semaine dernière, ça peut aussi galvaniser l’équipe, soulève le troisième ligne de Montpellier, Louis Picamoles. Avoir envie d’aller chercher des ressources pour pas lâcher, les conditions s’y prêtaient. S’il y avait un match à tenir à quatorze, c’était bien dans ces conditions-là. » Référence aux éléments perturbateurs que sont la pluie, la grêle et surtout le vent, omniprésent en rafales ce dimanche à Deflandre. « Les conditions et le ballon glissant nous ont aidés et soulagé», confirme l’arrière rochelais Brice Dulin, encore une fois très précieux dans l’utilisation du jeu au pied. «S’il y avait eu plus de rythme et de capacité à jouer, ça aurait été plus dur à gérer. Stratégiquement, nous avons été plus lucides. C’est ça qui nous a permis de gagner. Nous étions très bien organisés, on s’est démultiplié, le plaqueur se relevant très vite. C’est collectivement que nous avons réussi à les renverser. »

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