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Castres : un exploit pour construire

Par Sébastien FIATTE.
  • Les Castrais de Geoffrey Palis, auteur du deuxième essai tarnais à la 74e minute, ont réalisé l’exploit de vaincre le Lou à Gerland en infériorité numérique pendant 76 minutes.
    Les Castrais de Geoffrey Palis, auteur du deuxième essai tarnais à la 74e minute, ont réalisé l’exploit de vaincre le Lou à Gerland en infériorité numérique pendant 76 minutes. Icon Sport
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Réduits d’entrée à quatorze, les Tarnais, bien campés sur le trépied classique - conquête, défense, occupation - ont su faire déjouer les Lyonnais pour porter l’estocade à la fin.

Les Castrais aiment bien souffler le chaud et le froid cette saison. Après avoir perdu un match impossible à perdre le 22 décembre contre Brive, ils ont donc gagné un match impossible à gagner samedi soir à Lyon. Difficile de faire plus grand écart dans les performances d’une journée à l’autre…

Entre cette défaite déconcertante et ce succès bluffant, les coéquipiers de Mathieu Babillot ont vu le voyage à Bayonne être reporté et leur staff être remanié. Et ils se sont présentés à Lyon remontés comme des pendules, revanchards, contre eux-mêmes, excités comme des puces, un peu trop excités d’ailleurs au point de partir avec un sacré handicap après un coup d’épaule inconsidéré de Yann David sur Josh Tuisova. « Le carton rouge est amplement mérité, regrettait l’entraîneur des trois-quarts, David Darricarrère, revenu aux affaires mercredi dernier. Il n’y a rien à dire. Nous avons su avoir du caractère sur tout le match. Nous avons eu de l’intelligence aussi même si on a donné beaucoup de choses, avec des pénalités retournées… Ce sont des choses qu’on peut largement éviter ! »

Pour le coup, les Castrais auraient pu regretter longtemps la pénalité retournée par M. Marchat juste avant la pause. Le pack tarnais venait d’enfoncer la mêlée lyonnaise à trente mètres, légèrement à gauche des perches lyonnaises et était tout près de prendre le score. S’ensuivit une échauffourée, et une pénalité retournée, sanctionnant un chambrage de l’ouvreur, Benjamin Urdapilleta, moqueur après la reculade lyonnaise. Coûteux sur le coup, cette grinta, cet excès perceptible tout le match dans les attitudes et les comportements a certainement joué dans l’exploit en terres lyonnaises.

Et les Castrais, s’ils n’ont pas forcément été transcendés par la sortie précoce de Yann David, ont eu le mérite de ne pas lâcher et de rester solides sur leurs bases et solidaires sur leur ligne. « Je ne sais pas si cela nous a resserré davantage, interrogeait l’arrière, Julien Dumorra. On venait ici pour montrer un autre état d’esprit. Devant, on a fait un énorme match devant, en conquête, en défense, sur les ballons portés. Tout le monde a joué le jeu, tout le monde s’est envoyé. Ce n’était pas un grand match de rugby. Avec un joueur de moins derrière, on ne pouvait pas trop écarter les ballons… C’est devenu très stratégique en deuxième mi-temps, où nous avons occupé et mis la pression défensivement. Nous voulions imposer notre défense ce soir. Nous savions qu’à domicile, ils allaient vouloir porter le ballon et imposer de grosses séquences. »


« La hargne et l’envie, c’est le minimum syndical »


Les Castrais ont peut-être gagné plus que quatre points à Gerland, à condition de pouvoir rééditer cette performance. Formidables d’abnégation, ils ont fait le match qu’il fallait, bien servi également par un adversaire qui s’est déjà montré plus inspiré par le passé. Il leur faudra maintenant montrer qu’ils sont capables de dresser les mêmes barbelés sans avoir besoin de se prendre une bonne claque le match précédent. Il reste aussi à enchaîner après un succès à l’extérieur. « On a gagné contre Pau, on a perdu derrière. On a fait match nul à Toulouse, on a perdu derrière, rappelait David Darricarrère. Nous devons être constants dans ce championnat pour arriver à quelque chose. La hargne et l’envie, c’est le minimum syndical, les ingrédients à mettre tous les week-ends. Évidemment, il faut garder cet état d’esprit et progresser dans beaucoup de domaines. Si nous faisons une contre-performance contre Agen le week-end prochain, la victoire ici n’aura servi à rien. »

Alors cet exploit sera-t-il le déclic tant attendu pour lancer enfin la saison ? « Je ne sais pas, avoue Julien Dumora. On va apprécier le moment. C’est une grosse performance de gagner à Lyon. On aurait tous signé avant le match pour gagner ici. Alors gagner en se retrouvant à quatorze au bout de quatre minutes… ! »

Il reste maintenant à reproduire la même performance plus souvent, mais en mieux : à quinze, et en étant dans l’action, pas dans la réaction.
 

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