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« Profession finisseur » : portrait de Matthis Lebel

Par Jérémy FADAT
  • Matthis Lebel dans ses œuvres face à l’Union Bordeaux-Bègles.
    Matthis Lebel dans ses œuvres face à l’Union Bordeaux-Bègles. Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Avec plus d’un essai tous les deux matchs depuis ses débuts en Top 14, l’ailier affiche des statistiques impressionnantes. Ce qui lui a offert une nouvelle dimension cette saison.

C’est presque un événèmenent en soi : samedi dernier à Montpellier, Matthis Lebel a joué 80 minutes et n’a pas marqué. Voilà qui est évidemment ironique mais il faut avouer que les statistiques de l’ailier sont impressionantes sous le maillot toulousain. En Top 14, depuis ses premières apparitions en 2018-2019, il a disputé vingt-sept matchs, a été titularisé vingt et une fois et a inscrit treize essais, auxquels il faut en ajouter un autre en Champions Cup pour trois rencontres et une seule titularisation. Rapporté au temps de jeu effectif, Lebel marque en moyenne toutes les 135 minutes, soit plus d’une fois tous les deux matchs.

Quand il lui était présenté ce constat il y a quelques semaines, l’intéressé le prenait avec recul : «Je donne le maximum et si j’arrive à marquer, tant mieux... Mais je préfère gagner un match sans mettre d’essai que l’inverse.» Et de reconnaître qu’il ne se fixe pas d’objectif chiffré sur ce plan. Mais, s’il se travaille, ce profil de finisseur a quelque chose d’inné. Marquer, une obsession chez le double champion du monde moins de 20 ans ? «J’ai toujours apprécié de finir les coups, de terminer le travail collectif. Oui, cela m’a toujours plu... Mais de là à dire que je suis obsédé par ça, je ne pense pas.» 

Pour autant, et surtout chez un joueur du triangle d’attaque, il est également question de mentalité quand il s’agit de franchir souvent cette fameuse ligne d’en-but. Ce que Vincent Clerc, l’un de ses glorieux prédécesseurs à Ernest-Wallon et meilleur marqueur du Top 14, avait par exemple érigé en art. «Je ne vais pas me comparer à lui, car j’en suis encore très loin (rires). Mais c’est peut-être en partie un état d’esprit. Après, je ne me suis jamais levé un matin en me demandant : «Est-ce je vais marquer ou pas aujourd’hui ?» Au contraire, je ne veux pas me polluer avec ce genre de pensées parce que, si on ne marque pas un premier week-end, puis un deuxième, il ne faut pas non plus se mettre à douter pour la suite.»

Il a pris rendez-vous avec les Bleus

Voilà aussi pourquoi son manager Ugo Mola, qui lui a donné sa pleine confiance avec dix titularisations en treize journées de championnat, avait souhaité pondérer l’emballement autour de lui après son entame de saison tonitruante : «Des ailiers qui ont mis quatre essais en quatre matchs, je peux en faire une longue liste. Il n’y a rien de rare et ce n’est pas quelque chose d’exceptionnel au Stade toulousain. Nombreux l’ont fait avant lui. Matthis a encore beaucoup de boulot.» Mais de prédire dans la foulée : «Il sera international dans pas longtemps et le sera longtemps, ne vous inquiétez pas.»

Peu de temps après, Lebel était appelé par Fabien Galthié pour la fin de la Coupe d’Automne des Nations. S’il n’était pas sur la feuille de match contre l’Italie et en Angleterre, il a pris rendez-vous : «Même si je n’ai pas eu de temps de jeu, j’ai acquis de l’expérience. Il y a de la frustration car je suis compétiteur mais j’ai pu mesurer la marge de progression qu’il me reste pour espérer intégrer pour de bon cette équipe de France, et y jouer. [...] En attendant, il y a aussi de la concurrence en club et du monde au poste.» 

Notamment les deux «vétérans» Maxime Médard et Yoann Huget, qu’il a observés à la télévision avant qu’ils ne deviennent à la fois ses partenaires et ses rivaux. «Ma relation avec eux a évolué et va continuer à le faire, explique-t-il. Au départ, j’étais le petit jeune et ils voulaient me montrer qu’ils en avaient encore sous la pédale. D’ailleurs, je vous confirme, ils en ont encore (sourires). Le rapport était plutôt distant. Mais, en grandissant, ils se sont sûrement rendus compte que je devais avoir quelques qualités intéressantes pour le groupe, et m’ont intégré naturellement.»

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