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Beale : « Je ne voulais pas de traitement de faveur »

  • Kurtley James BEALE (Racing 92).
    Kurtley James BEALE (Racing 92). Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Kurtley Beale (arrière du Racing 92) a prouvé, ces dernières semaines, qu’il pouvait devenir, à terme, l’arme fatale du Racing. Mais qu’en pense-t-il, lui ?

À quoi vous attendez-vous face à La Rochelle, samedi ?

Cette équipe possède un gros paquet d’avants et de très bons porteurs de balle, tels Grégory Alldritt ou Levani Botia. Ils nous cibleront sans doute sur la conquête et le combat collectif. Il faut donc se préparer à une bataille très physique.

Vous avez joué dix matchs et inscrit quatre essais avec le Racing, depuis le début de saison. Êtes-vous satisfait de votre rendement ?

Oui, ça va. La vie est belle : le Racing nous a accueillis à bras ouverts, ma femme et moi ; on vit dans une très jolie petite maison à Clamart (Hauts-de-Seine, N.D.L.R.), l’équipe est très talentueuse et je m’éclate, sincèrement.

Pourquoi avez-vous choisi ce club ?

Ma première conversation avec les dirigeants d’ici remonte au début de l’année 2020. J’ai parlé avec Toto (Travers), puis Mike (Prendergast). Le Racing était déjà une grande équipe avant mon arrivée mais les coachs ont vu dans mon jeu quelque chose qui pouvait aider le club à gagner davantage…

Et qu’ont-ils vu, au juste ?

La capacité de voir, et de créer, des espaces autour de moi. En clair, ils voulaient que je sois un lien entre Finn (Russell) et les autres : le Racing a beaucoup de vitesse sur les extérieurs avec Teddy Thomas, Juan Imhoff, Simon Zebo ou Donovan Taofifenua. On m’a donc demandé de les mettre en valeur, de leur donner de bons ballons et j’espère y être parvenu, par moments.

On dit qu’à votre arrivée dans les Hauts-de-Seine, vous avez demandé à baisser votre salaire. Est-ce vrai ?

Oui. À mon arrivée, la Covid faisait de lourds dégâts chez tous les clubs du monde et au Racing, l’équipe était en train de fournir un gros effort collectif par rapport à tout ça. Je ne voulais pas de traitement de faveur. J’étais l’égal de tout le monde et c’est ce que j’ai voulu dire au groupe, en demandant à revoir mon salaire à la baisse.

Pensez-vous pouvoir encore jouer en équipe d’Australie ?

Oui. Il est important pour moi de rester en forme même si en ce moment, Dave Rennie (le sélectionneur national) a choisi de lancer des jeunes. Toutefois, j’espère pouvoir le convaincre que je suis encore mesure de disputer la Coupe du monde, en 2023.

Vous avez souvent dit que Michaël Cheika, l’ancien sélectionneur des Wallabies, avait une place importante dans votre carrière. Pourquoi ?

Il est la personne ayant le mieux cerné mon caractère. Au fil de ma carrière, il a poussé les bons boutons et décelé le vrai Kurtley Beale. […] Je n’ai pas eu que des bons jours, au rugby. Il y eut quelques vraies galères et dans ces moments-là, Cheika a toujours su trouver les mots justes pour me relancer.

A-t-il été difficile d’être votre coach, à un moment ou à un autre de votre carrière ?

Disons qu’à mes débuts, je n’en faisais qu’à ma tête. Je jouais à l’instinct, ne respectais pas les structures de jeu… Dans le rugby moderne, tu dois savoir écouter ton coach sans perdre la capacité d’entreprendre.


Vous pouvez jouer arrière, ailier, centre et demi d’ouverture. À quelle position êtes-vous néanmoins le plus à l’aise ?

En ce moment, je suis surtout content quand j’ai une place dans le 15 de départ ! (rires) Il y a tellement de talents, ici… […] Au début de ma carrière, je souhaitais jouer arrière. Puis je me suis épanoui au poste de centre. Dernièrement, on m’a demandé d’offrir à Finn (Russell), François (Trinh-Duc) ou Antoine (Gibert) des solutions au milieu du terrain et ça me plaît bien.

Qui est le meilleur arrière du Racing ? Boffelli, Zebo, Dupichot ou vous-même ?

Simon (Zebo) est au top de sa forme en ce moment. Il forme avec Finn Russell une combinaison assez spectaculaire, vous ne trouvez pas ? Louis Dupichot ne déçoit jamais, il connaît le système par cœur. Je vais désormais apprendre à connaître Boffelli, que j’ai souvent affronté dans les Four-Nations.

Qui a le plus de magie en lui ? Finn Russell ou votre ami Quade Cooper ?

Ils se ressemblent… Quade fut le plus grand attaquant avec qui il m’ait été donner de jouer. Mais actuellement, Finn Russell est le meilleur d’ouverture d’Europe. Il n’y a pas de débat, à ce sujet…


Vous êtes de sang aborigène. Que cela représente-t-il à vos yeux ?

Tout ou presque. La civilisation aborigène est la plus vieille au monde. Je suis très attaché à l’héritage culturel que m’ont laissé mes ancêtres, à ce qu’ils sont parvenus à faire au fil des siècles pour me permettre d’être l’homme que je suis aujourd’hui. C’est mon sang, mon énergie, ma fierté. Mais en Australie, le chemin vers l’égalité reste encore très long pour mon peuple… […] Depuis quelque temps, j’essaie de reconstituer mon arbre généalogique. C’est particulièrement difficile et j’ai peu d’informations, je ne vous le cache pas. Mais je suis au moins certain que ma mère est issue de la tribu Kamilaroi.

Pourquoi les aborigènes jouent-ils si peu au rugby ?

Pour l’instant, les jeunes aborigènes se dirigent plus facilement vers le foot australien (AFL) ou le jeu à XIII. J’essaie donc de leur faire comprendre que le rugby à XV leur offrira l’accès à de très bonnes écoles, une superbe éducation et des voyages dans le monde entier

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