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Sans public, la machine à cash s’enrhume

  • Sans public au Stade de France, la fédération perdra cette année entre 4 et 5 millions d'euros de recette billetteries/hospitalités.
    Sans public au Stade de France, la fédération perdra cette année entre 4 et 5 millions d'euros de recette billetteries/hospitalités.
Publié le Mis à jour
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Véritable nécessité financière pour les Fédérations, le vieux Tournoi pèse pour près d’un quart des budgets. Même à huis clos,
la nécessité de le disputer est réelle...
 

Les organisateurs ont bataillé, depuis début janvier, pour maintenir le Tournoi des 6 Nations dans sa configuration initiale, prévue sur sept dates du 6 février au 20 mars. Et ils se batront jusqu’au bout car la plus vieille des compétitions de rugby international est une formidable source de revenus pour les nations qui le disputent. Disons-le, c’est même la principale ligne budgétaire des six fédérations qui siègent au Comité des 6 nations (Angleterre, Écosse, Galles, Irlande, Italie et France).

 

110 m€ de droits TV sécurisés

En année « classique », c’est-à-dire avec des stades pleins et toutes les hospitalités qui vont avec les matchs à domicile (2 ou 3 selon les oppositions), le Tournoi peut rapporter près de 30 millions d’euros à la FFR. Cela représente plus d’un quart du budget fédéral (120 millions d’euros). C’est évidemment vital.

En cette année de Covid-19, l’équation est forcément différente. Pour la FFR et les autres fédérations, le gâteau des droits télévisuels est sécurisé dès lors que les matchs se jouent (avec ou sans public). 110 millions d’euros sont à se partager égalitairement, ce qui représente un peu plus de 18 millions d’euros par fédé. Une première aubaine, qui justifie l’entêtement à jouer la compétition coûte que coûte, en s’adaptant aux contraintes.

Ensuite ? Le manque à gagner est réel, en cas d’absence du public. En moyenne, la FFR estime à 4 millions d’euros les recettes billetteries et hospitalités pour un France-Angleterre ; un peu plus de 2 millions face à l’Irlande, l’Ecosse et le pays de Galles ; un peu plus de 1 million pour un France-Italie au Stade de France. Faites le compte : en 2021, les Bleus devaient recevoir l’Écosse et Galles. Ce sont donc 4 à 5 millions d’euros qui manqueront au trésor de la FFR avec le huis clos.

Une gageure ? C’est une évidence. Mais le Comité des 6 Nations a un atout dans sa manche, pour amortir le coup : de longues négociations avec CVC Capital-Partners, un fonds d’investissement britannique basé au Luxembourg. à sa tête, un Écossais de 58 ans, Donald McKenzie. Et dans sa bourse, rien de moins qu’une ampleur financière estimée à 80 milliards d’euros. De quoi faire rêver…
 

CVC en bouée de sauvetage ?

Déjà présent dans le sport (notamment détenteur des droits commerciaux de la Formule 1) et le rugby (27 % de la Premiership anglaise et 24 % de la Ligue celte Pro 14), CVC lorgne de longue date sur le Tournoi des 6 Nations. Si l’épisode de la covid-19 a retardé et contrarié son entrée au capital, le fonds d’investissement devait concrétiser, en cette fin janvier, l’achat pour cinq ans de 14 % des droits commerciaux du Tournoi. à quel prix ? 345 millions d’euros estimés (300 millions de livres sterling). Par ce biais, ce sont donc 11,5 millions d’euros qui devraient ruisseler par an dans les comptes des fédérations, sur les cinq prochaines années.

Une aubaine ? à court terme, c’est une évidence. à moyen terme, le débat existe. « Si les gens de CVC étaient des mécènes, cela se saurait (rires). Ils voudront récupérer leur argent en doublant ou en triplant leur mise de départ. » avait pointé Florian Grill, opposant à Bernard Laporte lors de la campagne FFR.

Il y a effectivement une part de risque à prendre en compte. Que le Comité des 6 Nations, sous la pression financière d’une période sanitaire destructrice, entend donc assumer pour continuer à rouler sur l’or. Lé. F.
 

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