Pas de mêlées en Super League et Championship

De l’autre côté de la Manche, au sein de la très respectable RFL, on ne prend pas les règles sanitaires à la légère. La sécurité du joueur demeure une priorité absolue, ce qui explique que la Fédération anglaise a repoussé le début de la compétition en Super League et en Championship. Traditionnellement, la compétition du premier et du deuxième niveau britannique commence lors des premiers jours de février. Cette année, la Super League débutera le 11 mars tandis que le Championship frappera ses trois coups le 2 avril.

En tout début de semaine, les instances britanniques ont pris une nouvelle décision, concernant la sécurité du joueur, celle de suspendre la mêlée (le gain de la balle reviendra à l’équipe qui devait bénéficier de l’introduction) et ce en accord avec le Conseil scientifique. Cette règle avait déjà été mise à l’essai l’été dernier lors de la reprise de la Super League. Cela dit, si dans les jours et semaines à venir, la crise sanitaire venait à être maîtrisée, la mêlée retrouverait sa place sur les pelouses anglaises. Pour le moment, les clubs doivent composer et s’entraîner sans la pratique de cette phase de jeu.

Une faible incidence sur le jeu

À Toulouse, l’entraîneur Sylvain Houlès approuve cette décision : «Cette crise affecte sérieusement le monde sportif. Les responsables de la RFL ont pris une bonne décision concernant la santé du joueur. La suppression de la mêlée réduit les risques de contamination. En prenant cette décision, ça permet à la compétition d’aller certainement à son terme. En revanche, sur un plan tactique, cela nous oblige à revoir nos stratégies et à mettre en place une nouvelle stratégie. Au sein du Toulouse olympique, nous avions des lancements de jeu autour de la mêlée. Avant le début du championnat, on va tenter de s’adapter.»

En Australie, la NRL a également fait le choix de supprimer la mêlée pour le prochain exercice. Dans les deux nations majeures treizistes, on met entre parenthèses cette phase de jeu ancestrale et culturellement attachée au monde ovale. Une question se pose dans l’univers treiziste : peut-on se passer de la mêlée ? L’ancien sélectionneur de l’équipe de France et actuel membre du comité directeur fédéral, Gilles Dumas, répond par l’affirmative : «Dans le rugby à XV, la mêlée est une phase essentielle, on ne peut pas imaginer un match sans. à XIII, c’est différent. La mêlée n’est pas une phase fondamentale. Suspendre actuellement cette phase de jeu ne change pas vraiment la physionomie d’une rencontre. L’été dernier, j’ai eu occasion de commenter des matchs de Super League. L’absence de mêlée n’a pas eu d’incidence sur le jeu.»

En France, la mêlée fait toujours partie du paysage de l’élite 1. Pourtant, le sujet d’une possible suspension mériterait d’être débattu puisqu’à ce jour, huit matchs de championnat ont été déjà remis dont une majorité liée à la covid-19. Une question pour le prochain congrès fédéral ?