Question d’éléments

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L'édito du lundi... Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai pris un certain plaisir, samedi, devant ma télé. Faute de stade et de public, l’image des caméras m’a offert sur un plateau ce qu’il reste du Tournoi mis à nu : les matchs. Le reste est en suspens.

Nul besoin de forcer le trait et de célébrer plus que de raison le très large succès des Bleus efficaces, pragmatiques et talentueux face à une Italie qui n’en finit plus de sombrer, au point d’offrir à ses adversaires ce qui ressemble à un aimable galop d’entraînement à intensité modérée ; franchement, les partenaires d’Antoine « Messi » Dupont n’ont jamais eu trop à forcer ou à réinventer leurs principes de jeu pour s’envoler au score.

Célébrons quand même leur talent, et reconnaissons cette capacité à mettre les choses dans l’ordre, au plus juste, sans confondre vitesse et précipitation face à la générosité décousue des Transalpins toujours proches du niveau zéro : celui de l’amer.

Sans peur, les Bleus ont donc récité leurs gammes. Comme ils l’avaient prévu. Avec eux, nous attendrons désormais le premier moment de vérité, programmé pour dimanche prochain en Irlande. La météo et l’opposition serviront alors de révélateurs afin d’apprécier la vraie dimension de cette équipe de France, qui vient de briller sous la clémence quasi printanière de Rome.
À Dublin, le choc météorologico-sportif risque d’être brutal pour des Bleus qui ont vécu quinze jours de douceur sur les bords de la Méditerranée. Ils vont désormais retrouver une réalité hivernale qui fut fatale aux ambitions de l’Angleterre, battue par l’Écosse dans un rugby de rigueur et d’affrontements. Ce contraste est tout à l’honneur des Bleus, mais il recèle un vrai signal d’alarme pour eux qui ne doivent pas s’enflammer. À Dublin, ils seront confrontés à pareil contexte, avec l’étiquette de favoris pour ajouter à la pression.

Retour à notre samedi « rugby » : en quelques heures passées devant la télé, c’est un concentré de tradition qui s’est déroulé devant nos yeux : France-Italie célébrait la beauté farouche des attaquants et l’émotion procurée par leur génie ; Angleterre-Ecosse soulignait en suivant le poids des défenses, les vertus de la solidarité et les œillères anglaises. Comme un trait d’union, nous retiendrons la force des éléments. Avec cette question qui perce : l’issue aurait-elle été la même si l’on avait inversé les lieux et les conditions météorologiques ? Sur terrain sec, l’Angleterre aurait-elle été si restrictive et si prévisible ?

Malgré l’envie, ne tirons pas trop vite sur le pianiste -anglais- et attendons un peu avant de fêter le prochain titre -français. Ce premier samedi de Tournoi, aussi enchanteur soit-il pour nos cœurs tricolores, n’a pas tout dit de ses vérités… Le plus dur est à venir pour les hommes d’Ollivon, qui devront avoir la mémoire vive : l’an dernier, les Anglais avaient perdu le Grand Chelem dès la première journée, à Saint-Denis face à la France… Ce qui ne les avait pas empêchés de remporter le Tournoi. Devant les Bleus, justement…

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